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Un Paris-Nice pour la Creuse en attendant le Tour de France ?

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Un Paris-Nice pour la Creuse en attendant le Tour de France ?

Il n’y a pas que la Nationale 7 entre Paris et Nice. Si l’itinéraire mythique est celui qu’a le plus souvent emprunté la course presque centenaire, elle s’en est régulièrement écartée pour venir tâter le bitume du Centre et du Limousin. Il n’est donc pas aberrant d’imaginer un retour du Paris-Nice en Creuse, prochainement, avant l’arrivée du Tour qui fait tant fantasmer les Creusois.

Une montée en puissance

Une piste à suivre, d’autant plus que si le Paris-Nice permet aux coureurs de lancer sérieusement leur saison, elle sert souvent aux collectivités locales pour lancer leur candidature à la Grande boucle. C’est ce qu’admet Romain Laverdant, nouveau président du Comité départemental de cyclisme en Creuse .

« Notre département vise d’abord une étape du Tour de France et les JO 2024. Ce sont nos objectifs. Mais, pour les atteindre, tout le monde travaille à une montée en puissance avec plusieurs événements à réussir d’ici là : notamment l’organisation d’une assemblée générale de la Fédération française à Guéret et de plusieurs compétitions de VTT  dans lesquelles les Creusois excellent. Et pourquoi pas, donc, des Championnats de France de cyclisme ou une étape de Paris-Nice ? »

Certes, la course ne passerait sans doute qu’une journée en terre creusoise quand les Championnats de France durent une semaine entière. Mais ce serait toujours ça de pris. C’est aussi l’avis de Laurent Daulny, maire de Dun-le-Palestel et vice-président du Département en charge des sports. Passionné de petite reine, il sait comment ça marche avec ce milieu là. 

 « Je voulais me rendre sur le parcours en Auvergne dans l’espoir de voir des organisateurs mais vu les conditions Covid ces choses là deviennent compliquées ! Nous allons peut être essayer une autre piste avec Jean-Marie Baraille... »

Comprenez : le grand patron du criterium de Dun depuis cinquante ans, qui connaît tout le monde dans le milieu. Pour Laurent Daulny, le Paris-Nice serait déjà une très belle vitrine pour la Creuse en attendant son Tour.

Le département pourrait ainsi se rappeler aux bons souvenirs de l’arrivée à Aubusson en 1996.

Le champion Jalabert et le jeune Armstrong avaient ainsi rallié le sud creusois. Vingt-cinq ans après, Jean-Marie Massias, alors adjoint aux sports, se souvient. « C’était quelque chose d’extraordinaire. Accueillir un tel événement chez nous, c’est toujours impressionnant. Je me souviens encore de la presse nationale qui avait qualifié Aubusson de “village”. C’était vraiment l’arrivée d’un autre monde. »

Raymond Poulidor au zénith sur la course au soleil

16 mars 1972. Sur les pentes du Col d’Èze, situé entre Nice et Monaco, Raymond Poulidor s’adjuge l’ultime étape du Paris-Nice et remporte l’édition devant un certain... Eddy Merckx. « C’est l’une des plus grandes victoires de sa carrière ! Vous imaginez ? Devant Merckx ! » Claude Louis, ami proche de Poupou, raconte, non sans émotions, les prouesses du natif de Masbaraud-Mérignat sur la course au soleil. Il en va même de sa petite anecdote pour faire entrer dans la légende ce succès du début des années 70. « Le technicien avait changé le braquet de Poupou avant la course et ça ne lui avait pas trop plu. Mais, finalement, c’est ce qui lui a permis de gagner ! » 

Avec ce sacre dans le Sud, l’éternel second a quelque peu effacé la déception du duel fratricide perdu face à Jacques Anquetil en 1966 dans les derniers kilomètres de la côte de la Tourette. Ce sentiment de revanche l’a animé pendant des années. « Il voulait bien faire sur cette épreuve car elle était, et est toujours, très importante dans une saison. Puis, il faut bien comprendre qu’il gagne alors qu’il est en fin de carrière. C’est significatif de son impressionnante longévité au plus haut niveau. » Et Raymond Poulidor a tant apprécié cette victoire au finish qu’il a remis le couvert en 1973, en surclassant, une nouvelle fois, Eddy Merckx dans le col des Alpes-Maritimes. Le Limousin a ainsi revêtu, par deux fois, le maillot blanc (couleur de la tunique de 1955 à 2001) de leader au meilleur des moments. Une distinction qu’il n’a pas pu honorer sur ses terres, à son plus grand regret. « Poupou aurait aimé que le Paris-Nice passe par le Limousin mais nous étions loin du tracé à l’époque. Mais il a su se rattraper après en participant, de près ou de loin, aux différents passages dans la région. »

« Nous étions là au bon endroit, au bon moment »

Ce passionné de vélo se targue encore d’avoir contribué à l’organisation d’un événement sportif d’une telle ampleur en Creuse. « Il y a eu le Tour à Guéret en 2004 mais nous aussi on a fait ce coup énorme avant. Il ne faut pas l’oublier. » Mais, même si l’équipe cycliste aubussonnaise avait de bons résultats, comment la commune a-t-elle pu accueillir le Paris-Nice ?

« Nous étions là au bon endroit, au bon moment. Josette Leulliot, la directrice du Paris-Nice, voulait passer par des petites villes et permettre d’atteindre les gens directement chez eux. Juste après, ils partaient vers une petite commune du Cantal ! »

Marc Durant était lui aussi de la partie, mais dans la voiture de directeur sportif de l’équipe Agrigel-La-Creuse. L’ancien coureur creusois avait alors pris une sacrée claque. « Il y avait un monde fou  ! On avait envoyé Thierry Marie à l’avant pour montrer un peu le maillot car on ne voulait pas faire tapisserie à Aubusson (rires). Mais forcément, pour moi, pur Creusois, ça m’a fait quelque chose de vivre ça dans mon département. Ça montre l’ampleur de cette épreuve et c’est dommage qu’elle ne soit pas souvent revenue depuis. »

Depuis, hormis en 2012, la course au soleil ne s’est plus arrêtée en terres creusoises. Pour Gilbert Peix, ancien président du comité départemental de cyclisme, c’est un rendez-vous manqué qui peut finalement s’expliquer.

« Forcément, c’est dommage quand on voit que des petites communes arrivent à accueillir facilement Paris-Nice. Mais je pense que nous sommes plus réticents car les retombées médiatiques sont moins automatiques que celle du Tour. Et puis, en mars, difficile d’imaginer une effervescence chez les Creusois similaire à celle d’un mois de juillet. »

Alors, a-t-on plus de chance de voir briller le maillot jaune au terme de l’hiver ou en été ?  Une halte sur la route des Champs ou sur celle de la promenade des Anglais ? Pour le moment, la Grande Boucle semble avoir une longueur d’avance. Affaire à suivre.

Floris Bressy et Alix Vermande

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