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Pour Alaphilippe et Bardet, il y aura un avant et un après Tour 2019

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Pour Alaphilippe et Bardet, il y aura un avant et un après Tour 2019

Leur rapport au Tour jusque-là

 

Julian Alaphilippe : un homme de « coups » 

Le Montluçonnais est un coureur complet capable de gagner pratiquement toutes les grandes classiques d'un jour tout au long de l'année. Même s'il a vite compris, en trois participations, que c'était un événement à nul autre pareil, le Tour de France reste donc pour Julian Alaphilippe un grand rendez-vous au milieu d'une saison qui en comporte d'autres. Homme de « coups », apôtre d'un cyclisme offensif,  le n°1 mondial n'aime rien de moins que de dynamiter les courses et les pelotons. Un tempérament qui s'accommode assez peu de celui que doit adopter un coureur qui joue le classement général du Tour de France 

 

Romain Bardet : tout pour le Tour 

Le Tour de France, c'est « son » épreuve. Celle qui l'a fait connaître. Celle qui l'a vu connaître ses meilleurs résuiltats (trois succès d'étapes, deux podiums finaux). Celle qu'il prépare spécifiquement chaque année et qui concentre tous ses efforts. Depuis sa première participation en 2013, Bardet a toujours fini dans le Top 15 connaissant peu de jours "sans". L'équipe AG2R la Mondiale, dont il est le leader depuis plusieurs saisons, est construite en priorité pour cette échéance afin que le Brivadois puisse y figurer au plus haut.

 

 

 

Ce que le Tour 2019 a changé pour eux

 

Julian Alaphilippe : il a joué la gagne

Venu selon son propre aveu au départ pour « gagner une étape », le Montluçonnais s'est retrouvé, presque par erreur, dans la peau d'un candidat à la victoire finale. Une situation à laquelle lui et son équipe Deceunink n'étaient absolument pas préparés. En jaune dès la 3e étape et sa victoire à Epernay, il a ensuite été porté par l'engouement incroyable que suscite ce maillot et s'est évertué à le défendre jour après jour. Il l'a fait avec une dépense d'énergie rare pendant 14 jours, tenant tête à la surprise générale aux cadors dans les Pyrénées (victoire dans le chrono de Pau, 2e au sommet du Tourmalet). Au bout de ses forces, il a fini par céder du terrain dans les Alpes et a terminé 5e du général.

 

Romain Bardet : il ne s'est pas mêlé à la lutte

Rien ne s'est passé comme le Brivadois l'espérait durant ce Tour. Dans une édition animé comme rarement, Bardet n'a jamais été en position de convoiter quoi que ce soit au général. En retrait dès la fin de la première semaine après le contre-la-montre par équipes et l'étape de la Planche des Belles Filles, il a tiré un trait définitif sur ses ambitions au classement dès les premières rampes des Pyrénées. Plus à son aise dans les Alpes, il a eu le mérite et la force mentale de relever la tête dans l'étape reine de ce Tour (2e à Valloire derrière Quintana). Une étape qui lui a permis de marquer de gros points au classement de la montagne et d'enfiler le maillot de meilleur grimpeur. Tunique qu'il a conservée jusqu'au bout. Un joli lot de consolation après un Tour qui reste tout de même décevant.

 

 

Leur rapport au Tour à l’avenir

 

Julian Alaphilipe : le général dans le viseur ? Sans équipe et sans préparation spécifique, le Montluçonnais a entrevu la victoire finale sur le Tour 2019. Pour beaucoup, l'avenir d'Alaphilippe est donc tout tracé : il doit devenir un coureur qui vise le classement général. Sauf que l'intéressé n'en a pas vraiment l'envie. En tout cas, pas dans l'immédiat. « Peut-être que ça viendra, mais pas tout de suite. L’année prochaine, j’ai plus en tête de faire le Tour des Flandres par exemple », a-t-il avoué en toute honnêté dimanche soir. Il faut dire qu'une préparation spécifique pour le Tour, très exigente, le condamnerait à faire une croix sur une partie de la saison des classiques, son grand plaisir. Chercher à gagner en endurance (ce qui lui manque aujourd'hui) et en aisance en montagne, pourrait aussi lui faire perdre une partie du punch qui fait sa force aujourd'hui. Davantage surveillé par la concurrence, il devrait également mettre un gros coup de frein sur son tempérament offensif et travailler sa gestion chirurgicale des efforts. Et si on n'ajoute à cela le fait qu'il évolue dans une équipe Deceunink culturellement focalisée sur les classiques et qui ne disposent quasiment pas de gros grimpeurs pouvant aider Alaphilippe dans sa quête, on se dit que l'Auvergnat n'est pas prêt de changer son fusil d'épaule... Sauf que le Tour reste le Tour et qu'à 30 ans (il les aura en 2022), le défi pourrait l'intéresser davantage.

 

Romain Bardet : vers d'autres horizons ?  Avant même l'arrivée dans les Alpes, le Brivadois avait annoncé la couleur. Il faudra s'attendre à du changement l'an prochain. « Il y a une lassitude dans mon quotidien. Cela fait six ans que j'ai sensiblement le même programme, que je fais des saisons de février à octobre, que j'empile les charges et que je me crois toujours plus résistant. L'an prochain, je changerai de programme. C'est sûr à 100 % », avait-il annoncé. De quelle nature peuvent être ces changements ? Lui seul le sait aujourd'hui. Mais on peut déjà faire des supositions. La plus radicale étant de le voir zapper carrément la Grande Boucle l'an prochain. Interrogé à ce sujet dimanche soir, le Brivadois n'a pas écarté cette éventualité, qui aurait encore plus de corps si le Tour 2020 est, comme on l'annonce, nettement moins propice aux grimpeurs. Dans ce cas, le poids de ses sponsors ne sera pas à négliger mais on sait que Romain Bardet rêve de disputer le Tour d'Italie et que le leader d'AG2R marche au plaisir sur le vélo. Pourquoi ne pas le voir de l'autre côté des Alpes l'an prochain, d'autant que rater le Tour de France permettrait de préparer dans de meilleures conditions deux belles et grosses échéances en 2020 : les Jeux olympiques à Tokyo et les Mondiaux à Aigle (Suisse). Deux parcours taillés comme des étapes de haute montagne. Taillés pour Romain Bardet...

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