Sans nouveaux joueurs, l'unique club de baseball de la Creuse pourrait disparaître
Cyrille Audoux se souvient encore du jour où il a décidé d’importer le baseball en Creuse. Une discipline clairement estampillée américaine que personne ne connaissait vraiment dans le département.
Une passion et un défiÀ l’époque, son envie est débordante. Mais relève aussi d’un pari totalement fou. Dans le coin, personne ne s’intéresse à ce sport au point de créer un club. La culture de la batte de baseball et la ferveur qu’elle soulève outre-atlantique ne sont pas vraiment d’actualité en Creuse. Les idées reçues, d’un sport plutôt dangereux, ne donnent pas non plus envie aux locaux d’enfiler les gants.Pourtant, Cyrille Audoux en tombe amoureux. Après avoir découvert la discipline dans les années 2000 à travers des séries, l’occasion se présente. En formation professionnelle à Pau, il trouve une autre bande de passionnés et enfile le maillot.
Au point d’enchaîner les matches en club. « J’y ai même gagné le championnat », se souvient-il encore. Un an après, il retrouve le chemin de la Creuse et n’attend pas une seconde pour sonder ses proches et bâtir un club. « J’ai même entraîné ma sœur dans mon aventure. Ensuite, j’ai passé mon temps libre à faire du démarchage, à trouver des joueurs. »
« Je me donne un an pour sauver le club, après j’arrête »
Persuasif, le Creusois implante alors dans la foulée la discipline dans le département. Une première. « Ça a très rapidement fait le tour de la ville. Dès qu’il y a une nouveauté à Guéret, ça intéresse. On a réussi à rassembler une trentaine de joueurs et à s’intégrer dans le championnat du Limousin. » Entre Limoges, Brive et Clermont, les Wolves (en références aux loups de Chabrières), cavalent, décrochent quelques financements privés et concoctent de belles tenues officielles. « Dans le coin, ce n’est pas vraiment facile de s’équiper mais on a réussi à tisser des partenariats. »
Tous les profils sont recherchésÀ sa grande joie, le club décolle, mais quelques turbulences inattendues viennent briser la dynamique. La crise sanitaire et la refonte du championnat, après la création de la région Nouvelle-Aquitaine sont mal vécues. « Notre nombre de licenciés a été divisé par deux. On a essayé de raccrocher le wagon, en nous alliant avec Oradour-sur-Glane (Haute-Vienne), mais la refonte du championnat nous emmenait jusqu’à Dax ou Mont-de-Marsan. C’était trop compliqué. »
Cette année, en manque cruel de joueurs, Cyrille Audoux a dû renoncer à affilier le club à la fédération. « Nous aurions payé une grosse cotisation, pour ne pas jouer. Le club est en sommeil cette année. Je me donne un an pour sauver le club, après j’arrête. »
Pas totalement abattu par la situation, ce passionné s’apprête à multiplier les animations pour relancer la machine. Une sacrée mission. « Le baseball, c’est fait pour tout le monde. Il n’y a pas de profils spécifiques. Homme comme femme. Chacun à son rôle au sein d’une équipe. Certains seront de bons lanceurs, d’autres de bons receveurs. Des plus puissants et plus rapides. »Pour bien faire, les Wolves doivent rassembler neuf joueurs sur le terrain. « Quinze, seize, pour être confortable les jours de matches. » L’opération sauvetage est lancée. Qui veut en être ?
Pacôme Bienvenu
Pratique. Pour tous renseignements, contacter Cyrille Audoux, l’entraîneur de l’équipe au 06.44.12.06.47. Site internet : wolves-gueret.clubeo.com