Liv Wegmuller : à 17 ans, elle part à des milliers de kilomètres pour vivre son rêve dans le hockey sur glace
À seulement 17 ans, Liv Wegmuller a choisi de quitter la France pour poursuivre son rêve au Canada. Gardienne de but talentueuse, elle évolue désormais dans un championnat féminin outre-Atlantique. Retour sur un parcours inspirant et une décision audacieuse. PAR VANESSA MAUREL. Extrait du WOMEN SPORTS N°36.
À 17 ans, Liv Wegmuller a déjà un parcours hors du commun. Originaire de Briançon, elle a consacré toute sa jeunesse au hockey sur glace. Après avoir évolué plusieurs années dans des équipes masculines en France, elle a fait un choix fort : partir au Canada pour intégrer un championnat exclusivement féminin, et toucher du doigt son rêve. « La décision de partir a été prise après avoir reçu diverses propositions du Canada pendant ma dernière année U17 en France. Petit à petit, l’idée a fait son chemin et j’ai décidé de tenter ma chance », confie-t-elle. Ce choix, bien que passionnant, n’a pas été sans émotions. « Ce qui a été le plus difficile, c’est de quitter l’équipe avec laquelle j’avais passé cinq années fantastiques. On était un peu comme une grande famille. C’est ça aussi le monde du hockey ! ». Mais Liv n’en est pas à sa première séparation. « À mes 11 ans, je suis partie vivre à 1h30 de route de chez moi et mes parents pour jouer avec les Rapaces de Gap. Aujourd’hui, même si je suis plus loin en Amérique du Nord, la technologie permet de rester en contact facilement. On se voit en visio régulièrement et on a des échanges presque quotidiennement. »
Adaptation à la vie canadienne
Dès son arrivée, la jeune Française a su trouver ses repères. « L’adaptation s’est plutôt bien passée. Au Québec, tout le monde parle français, donc pour s’exprimer, ça s’est fait assez rapidement. Concernant le niveau de jeu, arriver dans un nouveau championnat où personne ne me connaissait demandait un peu de temps, mais j’ai su prendre ma place dans l’équipe. » Cette intégration a aussi été facilitée par un environnement accueillant. « Avec les filles de l’équipe, nous vivons en colocation, et elles m’ont aidée à m’habituer à pas mal de choses : les courses, l’organisation des cours, les expressions québécoises… » En dehors de la glace, l’aspect communautaire du sport universitaire a été aussi une bonne surprise pour Liv : « J’aime beaucoup l’idée de faire partie des Filons car les Filons, c’est plein de sports : hockey, basket, football, volley, Esport… Nous portons tous le même maillot, le même logo, je trouve ça génial. »
Passer d’une équipe majoritairement masculine en France à un championnat entièrement féminin a là aussi été une nouvelle étape. « Même si j’ai joué avec des filles en équipe de France, c’était différent. Cette année, je fais partie d’une équipe 100 % féminine, et le jeu est bien sûr différent. Mais c’est aussi une chance, car le hockey féminin au Canada est en pleine explosion. » D’ailleurs, Liv a aussi eu l’occasion d’assister à un match de la PWHL, la ligue professionnelle féminine, dans laquelle joue notamment Chloé Aurard, qui nous avait accordé un entretien exclusif dans un ancien numéro.
Peut-être Liv la rejoindra-t-elle dans ce championnat professionnel de hockey sur glace féminin. Mais pour l’heure, l’objectif de la gardienne est d’obtenir un contrat universitaire en Amérique du Nord. « C’est une étape clé, car cela me permettrait de jouer au hockey tout en poursuivant mes études. J’ai à cœur de continuer ma passion et espère pouvoir pratiquer encore quelques années. »