Calgary désignée plaque tournante du curling canadien en 2021
Dans le contexte de la pandémie, la capitale économique de la province de l’Alberta vient d’être choisie pour accueillir le Brier, le Tournoi des coeurs et d’autres grands tournois de curling, un sport dans lequel le Canada excelle.
Ces compétitions prendront place au Parc olympique du Canada, qui avait été construit pour les Jeux olympiques d’hiver de 1988.
Curling Canada y organisera aussi, sans la présence de spectateurs, le Championnat national de double mixte et le Championnat du monde masculin, selon un calendrier condensé.
Le mondial masculin, du 3 au 11 avril, avait été attribué auparavant à Ottawa. Le Championnat du monde féminin est toujours prévu du 20 au 28 mars, à Schaffhausen, en Suisse.
Une bonne nouvelle au terme d’une année difficile pour tous
Calgary serait donc sur le point de devenir la Mecque du curling. Une bonne nouvelle si l’on considère qu’il y a huit mois on avait dû procéder à l’annulation des championnats du monde de curling, un sport où les athlètes canadiens se hissent régulièrement au sommet.
En entrevue avec CBC Sports, Colleen Jones, sextuple championne nationale, déclare qu’avec l’augmentation des cas de COVID-19 à Calgary, il y a encore des inquiétudes sur la façon dont l’événement se déroulera.
« Pour beaucoup de gens, c’est une excellente nouvelle. Mais le revers de la médaille, c’est qu’avec l’augmentation des cas de COVID dans tout le pays, on s’inquiète beaucoup de la façon dont se dérouleront les championnats », dit-elle.
Colleen Jones (Ryan Remiorz/La Presse canadienne)
L’équipe de Brad Gushue, qui a remporté le Brier le 8 mars à Kingston en Ontario, quelques jours à peine avant que la pandémie force le confinement des Canadiens, se dit très heureuse.
« Tous les joueurs à qui j’ai parlé voulaient que cela se produise, et ils sont enthousiastes à l’idée que cela se produise, déclare M. Gushue. J’ai entendu dire que certains joueurs sont un peu hésitants, mais ils sont peu nombreux. J’ai suffisamment confiance en Curling Canada pour tenir ces événements en toute sécurité. »
Il indique que son équipe a eu plusieurs conversations sur ce à quoi pourrait ressembler la vie dans une bulle sportive à Calgary, notamment sur le fait d’être éloigné de sa famille pendant près de deux mois.
« C’est difficile à avaler. Mais pour être honnête, c’est quelque chose dont nous avons longuement discuté avec nos familles. C’est difficile de ne pas le faire quand on aime ce sport et qu’on veut faire de la compétition », ajoute le capitaine.
En 2018, le capitaine de l’équipe canadienne, Brad Gushue, lance une pierre lors d’un match du mondial à Las Vegas. (La Presse canadienne/ HO, Richard Gray, World Curling Federation)
Des installations à la hauteur des rencontres sportives
Le Centre Markin MacPhail du Parc olympique du Canada dispose de quatre pistes pour le curling, de plus d’une douzaine de salles de vestiaires, d’un espace de conférence et d’une cuisine commerciale.
Les dates de la tenue de ces différents événements n’ont pas encore été arrêtées, puisque Curling Canada travaille toujours avec les autorités sanitaires de la ville pour mettre en place une bulle comparable au modèle de la Ligue nationale du hockey (LNH) dans la ville d’Edmonton à trois heures de route de Calgary.
Les responsables de Curling Canada tentent de mettre au point le protocole le plus sûr, en s’appuyant sur les nombreuses leçons tirées des bulles de la LNH et de la NBA aux États-Unis.
« Bien qu’aucun d’entre nous ne sache quelle trajectoire le virus va prendre d’ici à cet événement, je suis convaincu que les organisateurs, en consultation avec des experts médicaux, prendront toutes les précautions nécessaires et s’adapteront pour garantir que tous les événements se déroulent en toute sécurité », a déclaré mardi le maire de Calgary, Naheed Nenshi.
Centre Markin MacPhail (GEC)
Le feu vert d’Ottawa encore nécessaire
Bien que Curling Canada ait reçu l’approbation provisoire du ministère albertain de la Santé pour le concept de ville-bulle à Calgary, l’approbation d’Ottawa demeure nécessaire.
Dans un courriel adressé à CBC, le ministère responsable, Patrimoine Canada, indique qu’il a reçu une demande de Curling Canada pour organiser un événement international, soit le Championnat du monde de curling masculin.
« Une autorisation ne sera accordée que si les plans offrent des protocoles solides pour atténuer le risque d’importation et de propagation de la COVID-19 au Canada », indique le ministère.
« Une autorisation serait conditionnée au soutien continu des autorités de santé publique provinciales et locales et du gouvernement provincial, ainsi qu’à un plan de mesures d’atténuation des risques, élaboré et mis en œuvre par Curling Canada et évalué par l’Agence de santé publique du Canada. »
Kaitlyn Lawes et sa capitaine Jennifer Jones tiennent le trophée de championnes du monde de 2018 après avoir battu la Suède. La Presse canadienne/ Paul Chiasson
RCI avec La Presse canadienne et CBC News
EN COMPLÉMENT