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L’étonnante longévité de vingt ans d’Atman Toubani au Volley-Ball Club Chamalières

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L’étonnante longévité de vingt ans d’Atman Toubani au Volley-Ball Club Chamalières

Attachement, fidélité, fierté. Comment expliquer autrement la relation qui unit Atman Toubani au VBC Chamalières qu’il entraîne depuis vingt ans et pas loin de 600 matchs de la Nationale 1 à la Ligue A Féminine. Avec des hauts et des bas. Avec passion et ce qu’il faut de raison au fil du temps qui s’égrène, des championnats qui défilent et des plans de jeu à élaborer.

La méthode et le style Toubani pourraient-ils s’exporter ? Impossible de le savoir. Par deux fois, cela a pourtant failli se faire. A Tulle, après le titre de Champion de France de Nationale 1 en 2011. A Paris, en 2019. L’attachement à sa région et cette volonté de réussir ici, chez lui, en Auvergne, ont peut-être eu le dernier mot. Ou alors, peut-être que ce n’était pas le moment, le bon moment…

Le territoire

Trois mots pour expliquer cette longévité et cette envie chevillée de réussite. « Le premier qui me vient à l’esprit, c’est le territoire. Quand j’étais joueur à Riom, j’ai eu des opportunités pour aller ailleurs, mais je suis toujours resté ici. Le deuxième mot, c’est l’abnégation et le troisième l’ego. Dans mon esprit, il était hors de question de partir. C’était normalement une utopie, mais je m’étais dit que j’allais entraîner une équipe professionnelle en Auvergne ».

« Le président de Chamalières m’a proposé de devenir entraîneur. J’ai dit oui et à partir de là, avec mon ego, j’ai voulu prouver à tout le monde et notamment à ceux qui n’avaient pas cru en moi à Riom, que je pouvais réussir à monter le club au niveau professionnel ».

 

« J’ai voulu prouver à tout le monde et faire monter Chamalières au niveau professionnel. »Photo Francis Campagnoni 

La transmission

Un peu d’espagnol, beaucoup d’anglais, du français aussi. Aujourd’hui, un entraîneur doit savoir manier plusieurs langues. « Le plus dur, c’est la transmission du message. Avant, cela se faisait en français. Maintenant, c’est en anglais et avec des joueuses qui ont des profils et des parcours différents. On ne gère pas de la même façon une Française, une fille qui sort d’une université, une Sud-Américaine, une joueuse qui vient de l’Est. Le discours est plus dur à faire intégrer dans une langue étrangère ».

Statistiques et vidéo

Comme pour tous les entraîneurs, la vidéo et les statistiques prennent de plus en plus de place durant la semaine, mais aussi le jour du match. « Avant, on était plus dans l’instinct et focus sur son équipe. Aujourd’hui, plus on se rapproche du match et plus on se focalise sur l’adversaire ».

Pour la tenue des statistiques, il s’appuie sur le travail de Guillaume Bonneton pour les matchs à domicile. « A l’extérieur, je suis seul et je suis davantage dans le ressenti. J’ai donc simplifié les stats car c’était incohérent et perturbant même d’en avoir énormément à domicile et beaucoup moins à l’extérieur ».

Aujourd’hui, il se concentre donc sur trois données principales : l’efficacité par rapport aux positions des joueuses pour son équipe et l’adversaire, ainsi que l’efficacité de la réception pour chaque set et en cumulé sur le match de son équipe.

Aucune lassitude

Les années passent, mais pas la philosophie de jeu, même si désormais l’exigence au niveau de l’intelligence situationnelle se réduit. « Je note que plus on tend vers le haut niveau, plus on a l’impression que cela devient individuel. On s’éloigne un peu plus du projet collectif et on cible les progrès individuels. La joueuse ne va pas accepter de rester dans un club si elle ne sent pas qu’elle progresse ».L’entraîneur dans son contexte privilégié, celui des séances, des exercices, du travail de précision. Photo Renaud Baldassin

L’entraîneur doit constamment se réinventer dans les contenus et les séances, réussir à surprendre les joueuses. Atman Toubani conserve tous ses cahiers, mais une fois rangés il ne les ouvre plus jamais. « Ma programmation évolue tous les jours. Entre deux exercices, la trame peut se rapprocher, mais je ne refais jamais la même chose même si je change de groupe d’une saison à une autre. C’est peut-être pour cela que je ne ressens pas de lassitude ».

Une exception ou pas

Une rareté oui dans le volley, mais pas une exception. A la différence qu’Atman Toubani ne s’est pas posé dans un fauteuil déjà installé au sommet. Vingt ans après les débuts face à Tulle qui avait oublié ses licences et pas loin de 600 matchs plus tard, il se retrouve en très relevée compagnie.

Marie Tari entraîne Mougins depuis treize ans et elle aussi est étroitement liée à l’accession au plus haut niveau de son club. Magali Magail est restée très longtemps en place à Mulhouse, quasiment durant quinze ans, mais dans un club déjà installé. Yan Fang a entraîné Cannes pendant vingt-trois ans.

« Je reste encore dans le schéma de l’entraîneur à la Guy Roux. L’entraîneur qui garde un œil sur tout. Je suis celui qui ramasse et compte les ballons à la fin de l’entraînement, amène les filles chez le médecin et ferme le gymnase en partant…»

 

Jean-François Nunez

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