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Le huis clos oblige les clubs pros féminins à se réinventer

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Le huis clos oblige les clubs pros féminins à se réinventer

Tous les sports professionnels ne sont pas égaux face aux huis clos, mais ils ont tous beaucoup à perdre. Certains résistent grâce aux diffuseurs, mais pour combien de temps ? D’autres, notamment les sports de salle, doivent se passer des recettes guichets, buvettes et hospitalités. Cette situation aura un coût plus ou moins important, mais elle pousse aussi les clubs à explorer d’autres pistes pour exister.

Les clubs féminins professionnels d’Auvergne comme le Handball Clermont Auvergne Métropole 63 (HBCAM 63) en Division 2 féminine ou le Volley-Ball Club Chamalières en Ligue A féminine se penchent obligatoirement sur la question.

Le premier n’est pas encore touché. Il vient d’apprendre que son championnat était arrêté et pourrait reprendre en janvier. Dans quel contexte ? Pour le second, cela concerne trois rencontres jusqu’à la fin de l’année.

Garder le lien

« On a une idée de la perte que cela représente de jouer à huis clos, répond Céline Pegas, la co-présidente du HBCAM. On a déjà divisé par trois nos recettes entre les matchs de début de saison avec buvette et hospitalités et ceux où tout est fermé. Avec le huis clos, cela ne ferait rien du tout. Sur une courte durée, ce n’est pas catastrophique. Mais si le huis clos devait se prolonger… ».

Sur une saison et un budget d’environ 520.000 €, la perte approche 8 %. Si le HBCAM 63 devait malgré tout reprendre sans public, il réfléchit à ce qu’il pourrait mettre en place dans l’évènementiel, digitaliser l’évènement afin d’offrir une visibilité à ceux qui le soutiennent.

Pas catastrophique à court terme, mais si cela dure…

« On veut vraiment les chouchouter, même s’ils ne peuvent pas être présents physiquement, poursuit Céline Pegas. Avoir une marraine-joueuse qui les appelle le jour du match ou la veille pour discuter des enjeux, proposer des choses pour montrer aux partenaires qu’on ne les oublie pas, les valoriser ».

Le VBC Chamalières n’a pas précisément quantifié les pertes en cas de huis clos. Mylène Toubani-Bardet, la présidente, développe une vision plus globale d’un contexte qui impacte tout le volley. A commencer par Mulhouse, un fleuron pour qui le manque s’élève à 25.000 € par soirée, alors que du côté des garçons de Tours cela peut quasiment tripler.

Oui, on joue et on parle de nous, mais c’est une stratégie à court terme et la Ligue manque de vision à moyen terme. On ne peut pas jouer à huis clos aux conditions d’avant

« Pour nous, l’impact est minime et proportionnel au budget (NDLR : 800.000 €), répond-elle. Cela touche tout le monde à court terme, mais il faut surtout penser aux grands clubs, les clubs d’avenir, de visions et stratégiques comme Mulhouse et Tours qui souffrent encore plus. Si on ne sauve pas ces clubs-là, on ne sauvera personne. Si eux tombent, tout le monde tombe. Oui on joue et on parle de nous, mais c’est une stratégie à court terme et encore une fois la Ligue manque de vision à moyen terme. On ne peut pas jouer à huis clos aux conditions d’avant ».

Chamalières veut ainsi récupérer la main pour mettre en valeur le produit et le spectacle sportif (lire ci-dessous). Et pour cela, il veut totalement rafraîchir les retransmissions assurées par LNV TV. La plateforme diffuse les matchs pros, mais les moyens techniques mis en face peuvent faire sourire… ou pleurer, selon.

Un seul angle de vue, fixe, pas vendeur. Ni vivant, ni innovant. « Plus que l’argent qui ne rentre pas, le huis clos est dangereux en termes d’exposition, de visibilité et de reconnaissance ». Et d’avenir.

Mylène Toubani-Bardet, présidente du VBC Chamalières, voudrait que la LNV délègue aux clubs la transmission des matchs de Ligue A féminine, de manière à apporter "une vraie plus-value". Photo Thierry Nicolas

 

Des pistes pour rendre le spectacle vivant et créer du lien

« On espère que nos partenaires vont pouvoir aller au bout de leur envie de nous soutenir, insiste Mylène Toubani-Bardet, présidente du VBC Chamalières. Et derrière, il faut leur accorder et leur donner la visibilité à la hauteur de leurs attentes et continuer à créer du lien, une aventure et surtout faire le spectacle ».

« Un vrai travail d'innovation à faire »

Aujourd’hui, ce spectacle n’existe plus. Le lien entre les clubs, le public et les partenaires peut se rompre. « On a un vrai travail d’innovation à faire, une bataille à jouer avec la Ligue Nationale de Volley. Si on arrive à avoir la main, qu’on permet aux clubs de communiquer en local en faisant vivre des choses inédites, ce sera une vraie plus-value. Il faut utiliser ce qui se passe aujourd’hui pour construire l’avenir ».

Cela concerne surtout la captation des matchs. Le produit de LNV TV ne satisfait personne avec une vue unique et de qualité moyenne du terrain, le tableau d’affichage et un peu de public. « On ne peut pas changer de plan, ni le personnaliser en mettant des publicités. On ne peut pas avoir des commentaires, faire un inside, un avant-match, utiliser la mi-temps pour exposer nos partenaires et notre fonctionnement, rendre vivante la remise du titre de meilleure joueuse. Il n’y a pas de produit, pas de valeur ajoutée ».

« Que la LNV nous fasse confiance »

La somme de 25.000 € a été investie pour les caméras du challenge vidéo et cela n’apporte rien à la communication, à l’ambiance et au spectacle. En effet, le règlement ne permet pas d’utiliser le dispositif pour diffuser sur grand écran les points vérifiés par l’arbitre. Ils sont uniquement visibles après annonce de la décision. « Que la LNV nous fasse confiance, qu’elle délègue la retransmission des matchs afin de construire des partenariats locaux qui vont nous servir. Certains ont des droits TV et existent encore. Pas nous ».

 

Jean-François Nunez

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