Les collégiens d'Allanche rencontrent un champion du monde de cross triathlon

Si Rémi Raboisson habite aujourd’hui à Issoire, il n’a pas oublié le collège Maurice Peschaud, ni Allanche. « J’aime cet endroit. Mais c’est un petit pays, et je pense qu’on doit tous essayer de faire quelque chose pour notre commune, afin de lui apporter. » Lui aura fait l’intermédiaire. En proposant à un de ses amis d’enfance, Arthur Serrières, double champion du monde de cross triathlon, de rencontrer les élèves de la section raid multisports de nature du collège.

Effort

Un moment d’autant plus inspirant que, témoigne son copain, « Arthur est quelqu’un qui s’est fait à la force du travail, rien ne lui a été donné. » Ce que ce dernier a pu détailler devant les jeunes, leur racontant son parcours, démarré à VTT. « J’en faisais un peu, dès mes 8/9 ans, mais sans trop aimer la compétition. À votre âge, je ne m’imaginais pas du tout en faire mon métier. » Mais aujourd’hui c’est le cas, avec plusieurs sources de revenu : « Les prix des épreuves que je gagne, mais aussi le sponsoring, j’ai des contrats avec une dizaine de marques, et enfin mon club, qui me paye aussi. »

Le briefing avant les épreuves  

Une « vie de rêve »

Ce qui lui permet « de mener ce qui pour moi est une vie de rêve. Parce que je l’ai choisie, et que je fais ce dont j’ai envie.

Mais ce n’est pas facile pour autant. En période de préparation, c’est trente-cinq heures d’entraînement par semaine, sans compter les soins. Ce qui veut dire pas mal de fatigue, pas mal de doutes aussi, et une vie sociale plus compliquée. 

Des sacrifices qui nécessitent « beaucoup d’exigence, et de résilience, c’est la clé » a-t-il insisté.

Pas de natation, mais un parcours combinant vélo et course en compagnie du champion pour les collégiens d’Allanche.  

Egalité

Auprès d’élèves qui pourront donc s’identifier. Même les filles car, soulignait-il, « le triathlon est un des rares sports dans lequel les dotations de victoire sont les mêmes quel que soit le sexe. » Ils auront aussi pu noter qu’il n’a pas mis tous ses œufs dans le même panier, puisqu’il a deux masters, en staps et en pharmacie. Au-delà de ces mots, ils auront aussi pu partager un effort avec le champion. Le long de deux parcours, un à vélo, un à pied, avec transition place du Cézallier, tracés par leur professeure Audrey Ehanno. L’occasion pour eux de s’étalonner, et pour Arthur Serrières de découvrir Allanche. 

Aujourd’hui, sur les 60 élèves que compte le collège Maurice-Pechaud, 34 sont inscrits à la section sportive. « Et cela leur fait un bien fou, note le principal, Bertrand Dubois. Depuis trois ans que je suis arrivé, j’ai vu grandir ses jeunes à vitesse grand V. Cette section est bonne pour leur autonomie, mais aussi leur esprit d’équipe, tout en leur permettant de faire du sport. » Mais elle reste limitée par l’absence d’internat. 

« On refuse des candidatures, parce qu’il n’y a pas de lieu pour loger les élèves, déplore le maire de la commune, Philippe Rosséel. Il fallait donc qu’on fasse quelque chose. » Ce ne sera pas au sein même du collège, pour des raisons financières. Mais dans le bâtiment de l’ancienne gendarmerie, en face, propriété de Cantal habitat. 

« En partenariat avec eux et l’Éducation nationale, nous allons créer un lieu d’hébergement, qui pourra aussi servir au tourisme durant les vacances. Ce sera bien pour le collège, qui pourra recruter loin, comme pour les jeunes, qui gagneront en autonomie. »

Yann  Bayssat