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Un jeune tennisman clermontois ramasseur de balles à Roland-Garros

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Un jeune tennisman clermontois ramasseur de balles à Roland-Garros

« J'ai eu de la chance : j’ai ramassé un finaliste homme, une finaliste femme, les vainqueurs du double homme ». « Ramasser », comme ramasseurs de balles sur un court de tennis ou « ballos », dans leur jargon, ces jeunes joueurs habillés couleur terre battue. Thomas Gaucher a vécu l’expérience, cette année, au tournoi international de Roland-Garros.

Le jeune joueur de 15 ans, licencié à l’ASM à Clermont, a commencé le tennis à six ans après un stage de découverte à Mauriac, dans le Cantal. C’est là qu’il a décidé qu’il ne se contenterait pas du football. Classé 5/6, il s’est déjà confronté à la compétition nationale et européenne.

Horaires aménagés

Collégien à Sainte-Thècle, à Chamalières, il bénéficie d’horaires aménagés pour pratiquer son sport et suit les cours d’arts plastiques et de musique avec le Cned (Centre national d’études à distance).

Plus de 10 heures par semaine

Thomas Gaucher s'entraîne à l'ASM tennis (photo Hervé Chellé)Le Covid et le brevet, qu’il passe cette année, ont un peu freiné sa progression, mais il va reprendre les tournois dès qu’il pourra et ne raterait pour rien au monde les sept heures de tennis et trois heures et demie de physique hebdomadaires qu’il pratique au centre omnisports de l’ASM, à La Gauthière.

« Même si je sais que j’ai peu de chances d’y arriver ». Comprenez : être champion, à l’image de ceux qu’il a croisés à « Roland », comme il dit.

Déjà, il y a vécu 20 jours exceptionnels. « J’avais essayé il y a deux ans, mais je n’avais pas été pris », se souvient-il. Il faut avoir entre 12 et 16 ans et être licencié à la Fédération française de tennis. Puis, participer à la journée de sélection, comme 4.000 jeunes chaque année en France.

La technique du roulé

Thomas est allé à Lyon. Il s’est notamment entraîné au « roulé », la technique qui consiste à faire passer la balle, sans qu’elle rebondisse, au ramasseur de l’autre côté du filet. Deux semaines avant le début du tournoi, il a été retenu pour un stage à La Grande-Motte afin de revoir toutes les bases du ramassage, « et arriver dans de bonnes  conditions ».

280 sélectionnés sur 4.000 candidats

Car comme il l’explique, une fois sélectionné, « il y a une petite compétition entre nous ». Le nombre de matches diminuant au fur et à mesure du tournoi, les moins bien notés sont renvoyés chez eux.

« Le premier jour, mon encadrante m’a dit que j’étais largement au-dessus des attentes. » Si bien qu’il est arrivé jusqu’en demi-finales et n’est pas près d’oublier le début du tableau principal quand, après les qualifications, les matches se jouent en public, devant 1.000 personnes cette année au début.

« Il y avait Gilles Simon, Corentin Moutet... »

Il était là, quand Serena Williams a perdu en huitième de finale contre la Kazakhe Elena Rybakina. Ce jour-là, il était « filet », à l’opposé des quatre ramasseurs qui sont en fond de court. Puis il était « fond » quand le grec Stefanos Tsitsipas a gagné en demi-finale contre Alexander Zverev. « Qu’est-ce qu’il est grand ! Et il fait toujours un petit signe de tête quand on lui donne les balles. » Mais pas question de s’attarder.

« Il faut que l’on accélère le jeu, pas qu’on le ralentisse ! »

Et quand c’est Richard Gasquet qui joue, il faut lui donner la balle avec laquelle il a gagné le point précédent. « On ne va pas se le cacher, on est un peu leurs esclaves », rigole Thomas, qui mesure la chance d’avoir pu croiser « quasiment tout le monde », de Roger Federer à la doublette Herbert-Mahut (vainqueurs du double) ; d’avoir pu participer au « Réveil des ramasseurs », quand les « ballos » font un tour dans le stade en chantant leur hymne (« On est les ballos de Roland-Garros »), accompagnés de Novak Djokovic.

Maintenant, Thomas  aimerait être sélectionné à l’open de Paris-Bercy. « A Bercy, on voit tous les meilleurs, il n’y a que les plus forts. » Et peut-être Nadal, qu’il pourrait peut-être « ramasser »?

Avec Taho Gauvin, joueur de l’ASM, qui a, lui aussi, été ramasseur de balles l'année de ses 16 ans. Également licencié à l’ASM tennis, Taho Gauvin a, lui aussi, fait l’expérience de ramasseur de balles à Roland-Garros, il y a trois ans. Il y a vécu un événement fort : le jour de son anniversaire, alors qu’il entrait « sur le Suzanne » (le court Suzanne-Lenglen), le speaker a donné son identité, son club et lui a souhaité ses 16 ans.Aussi, c’était avant le Covid et, de fait, les joueurs étaient plus accessibles. Il a encore dans son téléphone la photo de lui avec Guy Forget, Bernard Giudicelli, ex-président de la FFT et Virginie Razzano quand cette dernière a reçu un trophée pour la fin de sa carrière. « J’ai mangé avec Lucas Pouille », ajoute-t-il. « Discuté avec Marion Bartoli ; participé à une interview avec Henri Leconte. Les joueurs français, notamment, étaient ouverts. Il y avait une bonne ambiance ». Aujourd’hui, Taho est trop âgé pour la fonction alors il aide les plus jeunes et se déclare « ouvert à la formation de ramasseur ». À bon entendeur…

Véronique Lacoste-Metteyveronique.mettey@centrefrance.com

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