Baptiste Izoulet, président de Clermont Auvergne Baseball Softball : "Le baseball séduit les jeunes mais…"

L’arrivée de l’automne, synonyme d’intersaison pour le Clermont Auvergne Baseball Softball, donne l’occasion de faire le point avec le président, Baptiste Izoulet.

Le club puydômois a accédé aux play-off en terminant la saison régulière deuxième (14 victoires et 6 défaites). Les tenants du titre de la division 2 ont buté en demi-finale sur les Vipères de Valenciennes. Sportivement, le contrat est rempli pour le président du club de baseball clermontois. "La saison est bonne sur le papier avec la qualification pour les play-off. De toute façon, on ne serait pas montés cette année", confie Baptiste Izoulet, qui préfère structurer l’association sportive avant de viser l’élite du baseball français.

Miser sur une jeunesse (pour l’instant) absente

Le président du Clermont Auvergne Baseball Softball connaît la chanson par cœur. Le faible vivier de bons joueurs français l’oblige à miser sur les baseballeurs étrangers à chaque intersaison.

Des nouveaux joueurs qui restent le temps de l’expiration de leur visa dans le Puy-de-Dôme. "Ils nous permettent de se maintenir au niveau national, mais au bout de trois mois, ils doivent partir", explique Baptiste Izoulet, qui se penche sur d’autres modèles viables comme la formation.

Car, au-delà de l’équipe principale, des jeunes de Clermont Auvergne Baseball Softball, âgés de 6 à 15 ans, sillonnent toute la région – voire toute la France – pour défendre leurs couleurs en championnat. C’est sur cette juvénilité que Baptiste Izoulet mise afin de charpenter l’avenir de son club. Pour l’instant, les Arvernes font face à une pénurie dans ce secteur. "On sent que notre sport séduit les jeunes, mais quand il faut prendre une licence en septembre, ils choisissent des sports plus standards", constate le président.

Clermont Auvergne Baseball Softball manque aussi de bénévoles, d’éducateurs compétents et de techniciens. Bref, la liste des carences est longue. "On continue les actions auprès des jeunes. Aujourd’hui, il n’y a pas de retour sur les inscriptions. On a même offert les licences aux moins de 12 ans?! Je ne sais pas pourquoi ça ne prend pas", s’interroge-t-il avant d’ajouter : "En mai et juin, plus de mille gamins viennent tester le baseball, si j’en récupère vingt, je suis content", ajoute Baptiste Izoulet qui désire polir des jeunes talents à l’instar des trois pôles espoirs français (Occitanie, Normandie et Nouvelle-Aquitaine).

Des motifs d’espoir

Sport trop frustrant, compétitions pendant les vacances d’été, pas de star internationale française, le président du Clermont Auvergne Baseball Softball a fait le tour de toutes les hypothèses pour comprendre pourquoi le baseball n’a que 15.000 licenciés en France.

"Un jour, j’aimerais bien qu’on joue la Coupe d’Europe"

Pour autant, Baptiste Izoulet n’abdique pas et mise notamment sur le baseball 5. Une variante de son sport plus accessible qui revient en janvier à l’Arténium de Ceyrat, avec l’Open de France. "On s’amuse tout de suite", assure-t-il.

Le baseball n’a donc pas encore trouvé sa place sur ces terres de rugby ou de football et le président du Clermont Auvergne Baseball Softball en a pleinement conscience.

"Il faut construire, on ne sera pas encore armés pour passer le cap de la division 1 dans deux ans", concède-t-il, mais cela n’empêche pas ce passionné de baseball de rêver. "Un jour, j’aimerais bien qu’on joue la Coupe d’Europe."

Félix Mouraille