Triathlon, duathlon, ski de fond, VTT, course à pied... la Vichyssoise Anaïs Tardieu, athlète tout terrain !
La chaîne des Pyrénées est peut-être plus majestueuse que les monts du Cantal. La petite paroisse Sant Julià de Lòria, théâtre du Winter Triathlon, fin janvier, plus haute que Coren-les-Eaux, la commune de son enfance, à quelques encâblures de Saint-Flour.
Pourtant, Anaïs Tardieu s’est sentie comme chez elle en Andorre, à l’occasion de l’ouverture de la saison internationale de triathlon. Vêtue d’une Trifonction aux couleurs de la France, la licenciée du Team Kupa’a a tout simplement gagné le scratch général féminin des groupes d’âge du Winter Triathlon, qui servait de support aux championnats d’Europe et de France de la discipline.
Une ligne de plus sur le palmarès de la Vichyssoise, sacrée championne du monde de duathlon, à Zofingen (Suisse), en 2021. Surtout, un nouveau cadre d’expression pour cette athlète tout terrain.
Les concurrents de ce triathlon d’hiver avaient à courir 5,6 km, boucler 12,8 km en VTT puis skier 9,3 km. "C’est un format intense. On est à 170 de pulsation durant toute la course", indique Anaïs Tardieu, qui a également dû gérer différents aspects techniques. La course à pied et le pilotage du VTT, exigeants sur la neige, le ravitaillement ("l’eau du bidon gèle par -10°"), le gonflage des pneus, le fartage de ses skis de fond ("mes parents m’avaient offert un kit pour mon anniversaire" !), une transition inédite entre vélo et ski : autant de défis que la triathlète, en tête du début à la fin, a parfaitement relevés. "C’est aussi ce que j’étais venue chercher en Andorre : sortir de ma zone de confort, me confronter à de nouvelles exigences", reconnaît celle qui est entraînée par son compagnon, Cyrille Routier.
Un mental plus muscléChangement de décor pour ses prochains objectifs. Anaïs Tardieu se rendra à Ibiza pour participer aux mondiaux de cross duathlon, avant de prendre le départ du championnat du monde de triathlon longue distance, le 7 mai. "Difficile de se donner un objectif de place, annonce-t-elle. J’y vais pour être la plus ambitieuse possible et valider en compétition tout ce qu’on a travaillé cet hiver."
Déjà à la pointe de la "prépa", cette kiné-ostéo de profession a ajouté une corde à son arc en obtenant une certification de préparateur mental sportif. "Ça m’a permis de passer un cap, de repousser mes limites. J’ai pu réaliser des séances d’entraînement que j’avais du mal à faire jusque-là."
Un nouveau levier, donc, pour sa quête de performance, qu’elle utilisera pour son dernier gros rendez-vous de sa saison, aux championnats du monde Ironman 70.3, le 26 août, à Lathi, en Finlande.
Olivier Rezel