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Découverte d'un sport : le skateboard expliqué par l'expérimenté Térence Batol, rider clermontois

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Découverte d'un sport : le skateboard expliqué par l'expérimenté Térence Batol, rider clermontois

Quinze années de skate, encore sur le circuit mondial il y a 4-5 ans. A 30 ans, Térence Batol a dévoué sa vie au skateboard. Il a d'ailleurs du mal à utiliser le terme "sport" pour qualifier sa pratique. Il parle plus d'une discipline, voire même "d'un état d'esprit, de vivre". Car cette pratique va bien au-delà des performances, mais constitue une manière de s'exprimer pour les skateurs. 

« Il y a tout un mouvement culturel et social derrière qui n'existe pas forcément dans tous les sports. Le skate n'a jamais été aussi diversifié que maintenant. Il y a celui qui va skater pour se déplacer, ou un autre qui va skater pour être avec sa bande de potes : il y a un vrai aspect social. Il y a le skateur qui n'entre pas dans les clous et qui est un aspect rebelle dans le milieu, qui va se servir du skate comme moyen d'expression. Enfin, il y a le skateur qui va avoir le côté sportif, qui veut en vivre et se développer de manière professionnelle. Tous ces aspects là se rejoignent, tu peux être sportif et avoir l'état d'esprit du skate, l'esprit libre et créatif. Ce ne sont pas spécialement des valeurs qu'on retrouve dans d'autres sports. »

Le skateboard, vecteur social par excellence

Le sport rassemble de manière générale, même si certaines pratiques individuelles sont un vecteur social moins important pour leurs pratiquants. Le skateboard, comme l'explique Térence Batol, possède un pouvoir social que peu de sports peuvent se vanter d'avoir. C'est notamment pour cela qu'il a débuté cette pratique. 

« C'est ce qui m'a attiré dans ce milieu et qui m'a séduit, cet aspect social, tu vas avec ta bande de copains skater, avec, en plus, l'objectif sportif, le dépassement de soi : le skate est une vraiment une activité avec énormément de chutes pour peu de réussites. J'ai beaucoup appris sur la persévérance. C'est une pratique à sensations, mais aussi sociale et même tendance : on voit que les skateurs sont aussi des influenceurs en matière de mode par exemple. »

Les Jeux Olympiques, à contre-sens

Le skateboard se veut être une pratique libre, créatif autant que possible. La compétition, contrairement aux autres sports, n'est pas la finalité de la discipline. Une présence aux Jeux Olympiques dans une compétition très encadrée peut donc sembler incompatible pour Térence Tabol.

« En skate, il n'y a pas vraiment de règles, tu prends ta planche et tu fais ce que tu veux. Les Jeux vont donc à l'encontre de cette pratique, en arrivant avec des lignes de codes et des réglementations. Une approbation ? Oui et non. Tony Hawk a fait une déclaration qui m'a beaucoup plu, il a dit : "le skate n'a pas besoin des JO, mais les JO ont besoin du skate". On est un sport qui est de plus en plus médiatisé, qui attire, on développe des tendances (vestimentaires ou d'esprit). On est aussi un sport jeune. Les Jeux Olympiques ont, eux, un esprit un peu vieux, et cherchent à renouveler leur image. Ils vont se servir du skate ou même du surf pour redorer leur blason.  »

« En skate, il n'y a pas vraiment de règles, tu prends ta planche et tu fais ce que tu veux. Les Jeux vont donc à l'encontre de cette pratique, en arrivant avec des lignes de codes et des réglementations. »

 

Les Jeux pour crédibiliser encore plus le skate

« Etre reconnu comme sport va avoir l'avantage de nous crédibiliser pour pouvoir nous développer dans des skateparks, avec les institutions comme les mairies. Cela va permettre de développer des clubs et des compétitions et c'est vrai que c'est intéressant de ce côté-là. On a jamais eu autant de pratiquants que maintenant, il y a déjà une bonne médiatisation qui s'est mis tout autour, ce n'était donc pas forcément nécessaire que le skate soit aux JO. »

L'épreuve olympique, Bowl ou Street 

Sportivement, le skateboard se distingue en deux catégories.

Le Park ou Bowl, pourrait se comparer à une piscine géante et vide, ou à un grand bol en forme cacahuètes, dans lequel les riders s'élancent pour effectuer leurs figures. 

Le Street a un côté qui se rapproche plus des origines du sport : la rue. On y retrouve donc un environnement urbain, accompagné de bouches d'incendies, de rampes, de marches etc... Deux disciplines spectaculaires qui possèdent de notation identiques, la seule différence résidant dans l'environnement de pratique, comme l'explique Térence.

« Les skateurs ont un temps imparti. C'est généralement très rapide entre 45 secondes et un peu plus d'une minute. Il y a entre un et trois passages. Les Jeux Olympiques n'ont pas donné de réglement clair pour l'instant. Ce qui est jugé, c'est la vitesse, la fluidité, l'aisance, la hauteur. L'état d'esprit est aussi pris en compte. Il y a un jury mais également quelqu'un qui va enflammer le public, qui va participer un peu avec tout le monde, ce qui peut charmer le jury, donc ça peut jouer. La technicité de la figure et l'engagement sont aussi notés, et puis derrière, c'est un peu à l'appréciation.  »

Une discipline qui s'apprécie à l'instinct. Il faut se laisser éblouir par les figures, et ne pas se concentrer sur les notations.

Le mot d'ordre : la créativitéLe plus important en skateboard : être créatif. Tout environnement peut servir d'espace d'expression.

Pour se distinguer en skateboard, que cela soit en compétition, dans un skatepark ou dans la rue, il faut de la créativité. C'est l'essence même de cette pratique, qui exprime cette facette de différentes manières : la mode, les sérigraphies sur les skateboards et évidemment sur la planche, avec leurs figures. 

«  Un skateur créatif, c'est quelqu'un qui va sortir du lot et forcément, qui va avoir tendance à plus séduire en compétition. Parce qu'il va aller chercher des figures que les autres ne savent pas faire, et qui sortent un peu de l'ordinaire. Il y a évidemment les figures de base comme le flip ou le ollie. C'est les combinaisons de "trick" qui font la différence.

C'est avec cet aspect créatif que les gars du skate arrivent à tirer leur épingle du jeu. Il y a tellement de créativité, que ça soit en figure, en vision, en expression. Sur nos planches, on a de la sérigraphie, ça nous permet d'avoir des artistes qui s'expriment, c'est vraiment multi-culturel.  »

Le skateboard, made in Californie

Le skateboard est né aux Etats-Unis. A l'origine, il n'était seulement qu'une alternative aux surfers ne pouvant pas se rendre en mer, comme l'explique Térence.

«  Ca vient de Californie, berçeau du surf. Les jours où il n'y avait pas de vagues, les casse-cou ont essayé de retrouver leurs sensations sur le bitume. Ils ont commencé par mettre des roues de cagette sous leur planche de surf, pour reproduire cette sensation de glisse. Ils ont cherché des endroits voûtés comme des vagues, donc des piscines vides ou des bassins d'orage. La catégorie Bowl reprend ce côté piscine, avec une forme cacahuète qui est très répandue aux Etats-Unis. C'est une des catégories qui reprend la culture et les origines du skate. Il y avait donc ceux qui pratiquaient en piscine et ceux qui pratiquaient dans la rue, qui représente l'aspect street. On va chercher à faire un parc aménagé avec du mobilier urbain avec des petits plans inclinés, des marches à sauter, des rampes, pour que les skateurs puissent effectuer les figures comme dans la rue. Il peut y avoir des bouches à incendie aussi, des bancs etc...  » 

Les Clermontois peuvent d'ailleurs profiter d'un nouveau skatepark au Stade Marcombes,qui a été inauguré le 11 juillet dernier. Ou bien pratiquer dans l'environnement primaire de ce sport : la rue. Le skateboard sera à suivre aux Jeux Olympiques pour son aspect spectaculaire, et peut-être que l'envie de vous acheter une planche vous viendra.

Cinq Français participeront à ces JO au Japon : Vincent Milou, habitué du haut-niveau, sera acommpagné de Aurélien Giraud et Charlotte Hym pour le street. En Park, Vincent Matheron sera à Tokyo, tout comme Madeleine Larcheron, 15 ans et plus jeune tricolore de la délégation française. Premières épreuves dans la nuit de samedi à dimanche, dans la catégorie street hommes, dès 2 heures. 

Jason Cotard

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