Etudiants agressés au skatepark de Cournon (Puy-de-Dôme) : les deux auteurs incarcérés

Un coup de poing américain asséné au visage de l’un. Une bouteille de whisky écrasée sur la tête de l’autre. Voilà comment s’est achevée la sortie de deux étudiants en sport au skatepark de Cournon, le 14 mars.

Ce matin-là, un groupe de l’UFR Staps enchaîne les figures sous la direction d’un enseignant. Vers 11?h?30, alors que la leçon se poursuit tranquillement, d’autres jeunes arrivent sur place, visiblement très énervés, et s’intéressent d’emblée aux planches utilisées par les étudiants.

Un refus qui passe mal

Le professeur les éconduit, leur expliquant que le matériel appartient à l’université. Un refus très mal encaissé par deux des intrus, qui s’en prennent tour à tour à deux participants au cours.

Les violences sont assorties de menaces de mort, mais aussi de jets de pierres et de skateboards. Bilan : cinq points de suture sur le crâne et deux jours d’ITT pour l’une des victimes?; un jour d’ITT pour la seconde. « Une agression totalement gratuite », dénonce Christine Lachaud-Baudry, la représentante du parquet. 

« J’ai compris que j’étais allé trop loin »

Grâce au réflexe de l’un des camarades des blessés, qui a filmé la scène avec son téléphone, les policiers identifient rapidement les auteurs. Tous deux domiciliés à Cournon et tous deux âgés d’à peine 18 ans.

Face aux magistrats chargés de les juger, ce vendredi, en comparution immédiate, les comparses confirment les aveux formulés en garde à vue. « Dès que j’ai frappé, j’ai compris que j’étais allé trop loin », s’excuse l’un des prévenus, déjà condamné à quatre reprises et incarcéré dès l’âge de 15 ans…

Son voisin dans le box est dans une situation à peine meilleure. Sans emploi lui aussi, il est passé devant le même tribunal la semaine dernière, pour la première fois. Plusieurs autres procédures en cours devraient déboucher sur une issue identique.

Quatre et dix mois de prison ferme avec incarcération immédiate

« Ce sont des gamins. Forcément, quand on voit leurs parcours, leurs difficultés à s’insérer, on ne peut qu’être inquiets », soufflent Mes Dumas et Guillaneuf en défense.

L’auteur du coup de poing américain, en situation de récidive, écope de dix mois de prison. « J’ai déjà trop gâché ma vie », soupire l’intéressé. Le tribunal prononce une peine de six mois d’emprisonnement, dont quatre ferme, à l’encontre du second prévenu. Le duo a été escorté au centre pénitentiaire de Riom dès la fin de l’audience.

Stéphane Barnoin