De Antonio D60, l’invention du day-yacht
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La marque catalane a surpris son monde en lançant le premier bateau européen motorisé par quatre hors-bords de 600 ch chacun. Un pari osé, mais déjà gagné, au vu de l’engouement que suscite ce modèle hors catégorie.
Sur le papier, cela semble de la folie. L’idée de motoriser un grand bateau habitable de 18,50 m de long avec une brochette de quatre hors-bords de 600 ch aurait pu passer pour un peu farfelue. Elle se révèle au contraire d’une pertinence in soupçonnée.
Avec le D60, Marc De Antonio et Stanislas Chmielewski, les jeunes fondateurs hyperactifs de la marque créée il y a moins de 15 ans, ont pris des risques, mais se retrouvent aujourd’hui récompensés par un démarrage commercial en fanfare.
En effet, une demi-douzaine de D60 ont déjà été vendus, dont le premier à un certain Carlos Sainz, pilote de Formule 1 de son état, qui ne manquera pas le faire savoir rapidement.
Depuis la création de De Antonio, le choix d’une motorisation hors-bord cachée sous un bain de soleil a beaucoup contribué au succès de la marque.
[caption id="attachment_207437" align="aligncenter" width="500"] Quatre hors bords Mercury V12 accrochés au tableau arrière. Un montage hors norme, qui était jusqu’à présent réservé aux coques opens géantes made in USA. © Neptune[/caption]
Le D60 est d’un tout autre gabarit que le D50, ex-navire amiral qui impressionnait déjà avec sa triplette de hors-bords. Pour autant, la formule fonctionne à merveille.
En navigation, les 2 400 ch de puissance le propulsent à 46 nd à plein régime. À cette vitesse, le D60 déroule, bien déjaugé avec l’assiette parfaitement rectiligne.
La conso est certes élevée, mais pas rédhibitoire. Dès que le bateau passe au planning (à 20 nd environ), le rendement se stabilise entre 13 et 15 L/mille.
À titre de comparaison, l’Absolute Navetta 62 tourne aux alentours de 12 L / mille, mais sans pouvoir dépasser les 30 nd, évidemment.
Cependant, les arguments majeurs qui font mouche auprès de la clientèle sont, en vrac : la maintenance minimale, la simplicité du montage, l’absence de cale moteur ressemblant à une usine à gaz et le très faible niveau sonore, en particulier lorsque le D60 file à moins de 10 nd, à la manière d’un grand trawler.
[caption id="attachment_207435" align="aligncenter" width="500"] La plage avant aménagée est presque plus confortable que le salon de cockpit. La partie centrale du bain de soleil coulisse sur l’arrière afin de former un carré autour de la double table à rallonge. - de Antonio D60 © DR[/caption]
La navigation nocturne sur de longues distances entre alors tout à fait dans ses cordes, avec – pourquoi pas ? – deux moteurs sur quatre actifs, en mode économie.
Le plan de pont walkaround se révèle quant à lui très efficace, mettant l’accent sur des aménagements extérieurs intelligents et d’excellente facture, en phase avec un usage méditerranéen.
L’intérieur n’est pas en reste. Il s’ouvre sur un vaste salon dépouillé qui se poursuit jusqu’à un monumental poste de pilotage monté sur une estrade.
[caption id="attachment_207436" align="aligncenter" width="500"] Dans la timonerie, le salon avec ses banquettes en vis-à-vis offre lui aussi beaucoup de modularité, grâce à la table basse convertible en table de repas pour 6 à 8 convives - De Antonio D60 © DR[/caption]
Le niveau inférieur, en partie déplafonné, est très habilement agencé, avec sa cuisine fermée disposant de son propre accès au pont supérieur.
La zone nuit compte 2 ou 3 cabines, selon que l’on fasse le choix d’une master-cabin traversante. Parce qu’il y a encore beaucoup à dire et à préciser sur cet étonnant day-yacht, il sera l’objet d’un essai complet dans le prochain Neptune.
[caption id="attachment_207434" align="aligncenter" width="500"] Logée dans un volume décaissé, la master-cabin traversante est étonnante. Elle est équipée sur bâbord d’un vrai bureau de travail. - De Antonio D60 © DR[/caption]

