Électronique, nettoyage, batteries, stockage… Autant d’étapes essentielles pour préparer correctement l'hivernage de son bateau et repartir sereinement au printemps. Mais attention : un mauvais geste peut parfois faire plus de mal que de bien. Pour éviter les erreurs, voici un florilège des questions les plus fréquentes sur l’hivernage et les bonnes pratiques à adopter.
1/ En quoi consiste un hivernage ?
En plus de la mise en sommeil des organes mécaniques et de leurs périphériques, il s’agit de réaliser un grand nettoyage d’automne. Pour être certain de ne rien oublier, il est conseillé d’établir une liste et de procéder par ordre : la coque, le pont, les aménagements, les coffres, etc.
2/ L’hivernage est-il obligatoire ?
Oui ! Et ce quel que soit le type de bateau. Évidemment, un modèle rotomoulé de 5 mètres nécessite moins d’efforts qu’un cabin-cruiser de 10 mètres en polyester, mais l’essentiel est d’empêcher le bateau de se dégrader, car une unité qui ne sert pas s’abîmera davantage qu’en naviguant. Cette étape nécessaire dans la vie du bateau est aussi l’occasion de préparer au mieux la remise à l’eau au printemps suivant. N’oubliez pas qu’un navire en bon état conserve sa cote et sera plus flatteur au moment de la revente.
3/ Quelles sont les parties du bateau à hiverner ?
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N'oubliez aucune zone lors de votre préparation d'hivernage © DR Moteur Boat Magazine[/caption]
Toutes ! La réponse a le mérite d’être claire. En effet, il serait dommage de faire l’impasse sur un élément même le plus quelconque. Autant l’entretien du moteur doit être confié à un professionnel, autant le nettoyage et le rinçage ou la dépose des équipements du bord est à la portée de n’importe quel plaisancier. Coque, pont, cabine, réseaux, armement, accastillage et sellerie. Les postes à traiter ne manquent pas… Bloquez votre week-end
4/ Que peut-on faire soi-même ?
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À part la mécanique qui doit être confiée à un professionnel, le reste est à la portée de n’importe quel plaisancier. © DR Moteur Boat Magazine[/caption]
À part la mécanique qui doit être confiée à un professionnel, le reste est à la portée de n’importe quel plaisancier. Quelques produits spécifiques, une brosse et une bonne dose d’huile de coude sont nécessaires !
Un des secrets d’un hivernage réussi consiste à laisser son bateau le plus aéré possible et d’en vider les éléments sensibles à l’humidité (sellerie, coussins, électronique, etc.).
Afin d’éviter la formation de moisissures et de rouille, certaines pièces peuvent être huilées, avec du WD40 ou un produit hydrofuge équivalent, pour les protéger lorsqu’elles ne sont pas utilisées
5/ Comment réaliser un nettoyage efficace ?
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L’objectif est de se débarrasser du sel
et des saletés afin de limiter leurs effets © Moteur Boat Magazine[/caption]
Le plus simple est de commencer par débarrasser tout l’équipement du bateau (sellerie, matériel de sécurité, etc.), et de procéder poste par poste. D’abord les aménagements intérieurs, puis le pont et le cockpit et enfin les œuvres vives et mortes. L’objectif est de se débarrasser du sel et des saletés afi n de limiter leurs effets (corrosion, dégradation, etc.). Si les produits spécifiques ne manquent pas chez les shipchandlers, un savon noir (pour le gel-coat) et une pâte à polir (pour les inox) viendront à bout de toutes les salissures.
6/ Peut-on hiverner à flot ?
Un bateau n’est pas conçu pour rester à flot toute l’année. Le gel coat risquerait d’en pâtir, sans compter les phénomènes d’osmose ou de corrosion qui pourraient se développer. La meilleure solution consiste à sortir son bateau et à le placer à l’abri, sous hangar ou sous un cocon (ventilé)
7/ L’électronique doit-elle être débarquée ?
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N'oubliez pas la carte SD ! © Moteur Boat Magazine[/caption]
Lorsque les GPS et autres sondeurs sont montés sur étrier, il est évidemment recommandé de les conserver chez soi, ne serait-ce que pour éviter leur vol. Pour les bateaux ouverts, pensez à protéger les contacts et les prises qui restent à poste sur le tableau de bord. Un sac en plastique, du film alimentaire ou, mieux, une bâche étanche, mais ventilée, fera l’affaire.
8/ Faut-il vider ou remplir son réservoir à carburant ?
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N'oubliez pas les additifs, © Moteur Boat Magazine[/caption]
Il existe deux écoles irréconciliables. Dans l’absolu, il serait préférable de vider complètement le réservoir, car le carburant supporte mal un stockage prolongé. Mais, dans la pratique, c’est impossible, car il reste toujours un peu de carburant au fond et donc beaucoup d’air, ce qui risquerait d’entraîner une condensation que l’on souhaite justement éviter. Raison pour laquelle la plupart des plaisanciers remplissent complètement le réservoir et ajoutent un additif pour empêcher la présence de bactéries pendant les longs mois d’hiver.
9/ Peut-on laisser la bouteille de gaz à bord ?a
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Mieux vaut éviter de laisser la bouteille de gaz à bord © Moteur Boat Magazine[/caption]
Oui, même si, pour d’évidentes raisons de corrosion du réservoir en acier, il est préférable de la stocker à l’abri. Si c’est impossible, pensez à bien fermer tous les robinets du circuit d’alimentation.
10/ Que faire de l’annexe et du radeau de survie ?
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© Moteur Boat Magazine[/caption]
Fragile, l’annexe doit être rincée et séchée, puis dégonflée et stockée, si possible ailleurs qu’à fond de cale. Pour ceux qui disposent d’un peu de place dans un garage, il est recommandé de la laisser en forme, mais sans trop la gonfler. Ce procédé évite les plis qui risquent de marquer les flotteurs durant les mois d’inutilisation. Pour le radeau, profitez de l’hiver pour procéder aux révisions si nécessaire
11/ Doit-on débarquer les batteries ?
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Comme la bouteille de gaz, la batterie sera mieux à l'abri. © Moteur Boat Magazine[/caption]
À moins que leur présence à bord soit vitale, comme pour le cas d’une pompe de cale, les batteries doivent être débarquées et rangées à l’abri du gel. Le froid et l’absence d’utilisation ne font pas bon ménage avec elles…
12/ Doit-on vidanger les circuits d’eau ?
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Vérifiez toutes les vannes du bord © Moteur Boat Magazine[/caption]
Pour éviter le gel – si le bateau hiverne dehors –, le circuit d’eau doit être entièrement vidé. N’oubliez pas les WC, la douchette d’eau douce, les vannes et tous les réservoirs et autres viviers.
13/ Comment entretenir les toilettes ?
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N'oubliez pas les réservoirs à eaux noires © Moteur Boat Magazine[/caption]
En plus de la vidange complète des WC, il est nécessaire d’en faire autant avec les réservoirs à eaux noires, présents sur la plupart des bateaux modernes qui disposent d’aménagements intérieurs. Pour le nettoyage en profondeur des WC, l’usage d’un détergent est recommandé, ainsi qu’une huile minérale en finition dans la cuvette, qui permettra de lubrifier les mécanismes
14/ Comment hiverner un extincteur ?
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L'extincteur rejoint la batterie et la bouteille de gaz à l'abri © Moteur Boat Magazine[/caption]
Techniquement, un particulier n’a pas à intervenir dessus. La seule opération consiste à le débarquer, comme la bouteille de gaz, pour empêcher le fût de rouiller. Profitez-en pour surveiller la date de péremption
15/ Peut-on hiverner sous cocon ?
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© Moteur Boat Magazine[/caption]
Pour les bateaux qui ne peuvent être hivernés sous hangar, il est recommandé d’utiliser une bâche thermoplastique, qui présente l’avantage de protéger entièrement le bateau. À une condition cependant, il faut qu’elle dispose d’un système d’aération pour laisser l’air circuler et empêcher la condensation et les traces de moisissures que son absence pourrait entraîner. Dans le doute, il est recommandé d’ajouter un ou plusieurs bacs anti-humidité
16/ Le cas du pneumatique est-il différent ?
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© Moteur Boat Magazine[/caption]
Non, et un semi-rigide doit également être nettoyé, rincé et séché comme une coque dure. Les flotteurs, à l’image de ceux d’une annexe qui resterait en forme, doivent être légèrement dégonflés pour éviter de forcer sur les coutures, les collages, les soudures, et de fatiguer inutilement les cloisons étanches entre les différentes chambres. L’idéal est de le stocker à l’abri, pour limiter les variations de température et les UV qui pourraient abîmer le tissu.
17/ Que faire avec les bouts et la ligne de mouillage ?
Qu’il s’agisse du mouillage ou des aussières, il est conseillé de les rincer à l’eau douce. Rien de plus simple, puisque l’opération consiste à les laisser tremper pendant quelques heures dans une bassine remplie d’eau et d’un peu de savon de pont (ou savon noir). Stockez-les dans un endroit sec. Si, une fois propres, les bouts semblent raides, c’est qu’ils ont fait leur temps et qu’il est nécessaire de les changer. Une amarre doit toujours être souple pour amortir au mieux les chocs du bateau lorsqu’il est amarré.
18/ Que faire du matériel de sécurité ?
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L’hivernage est le moment idéal pour le débarquer et vérifier toutes les dates (radeau, fusées, extincteur, etc.). Idem pour les gilets autogonflants, dont la bouteille de CO2 possède une date maximale de validité. Si vous ne vous sentez pas capable de la changer vous-même, confiez votre gilet à un shipchandler qui vérifiera en même temps la vessie et les coutures, les sangles, etc.
19/ Peut-on utiliser le nettoyeur à haute pression ?
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Son usage est possible, mais avec précaution. Évidemment, il est plus facile et moins fatiguant d’utiliser cet appareil qu’une simple brosse, mais certains équipements sont incompatibles avec lui, notamment les flotteurs d’un semi-rigide, les joints ou le tableau de bord. Même le gel-coat n’aime pas trop être lavé de la sorte… Si vous décidez malgré tout de vous en servir, maintenez une distance d’au moins 30 à 50 centimètres, et ne dépassez pas 100 bars
20/ Peut-on hiverner dans son jardin, sur une remorque ?
Rien ne l’interdit, mais il faut veiller à ce que le bateau soit bien calé sur les diabolos et les patins de la remorque. Si possible, les points d’appui doivent être situés au niveau des zones renforcées (varangues, ligne de quille, cloisons, etc.). Pensez
à surélever légèrement la partie avant de la remorque (la flèche) pour faciliter l’écoulement d’eau dans le cockpit si le bateau n’est pas bâché. Si vous utilisez un taud, veillez à ce qu’il soit tendu et qu’il ne s’affaisse pas. Quelques pieux ou lattes bien placés éviteront d’accumuler des poches d’eau.
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