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Transat Café l’Or. Déception pour Armel Le Cléac’h et Sébastien Josse sur Banque Populaire XI

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Armel Le Cléac’h et Sébastien Josse ont bouclé la Transat Café L’OR ce vendredi à la 4e place (11 jours 14 heures et 42 minutes de course). Après une avarie de safran liée a une erreur de manœuvre, le Team Banque Populaire s’est mobilisé pour le changer en l’espace de cinq heures à Lorient et leur permettre de repartir. Les skippers du Maxi Banque Populaire XI se sont ensuite accrochés jusqu’au bout malgré des situations météo qui ne leur ont pas permis de revenir au premier plan. Avec lucidité, Armel et Sébastien dressent un premier bilan avant de se projeter sur la suite avec détermination.

Si le Maxi Banque Populaire XI est resté légèrement en retrait au top départ, il a rapidement accéléré, pris les commandes de la course et bataillé avec SVR-Lazartigue au fil d’une traversée de la Manche à haute vitesse.
Armel : « Nous avons pris un départ prudent avant de nous retrouver très vite en tête à l’approche du Cotentin. Nous étions en train de dérouler parfaitement notre plan en imprimant le rythme et en restant au coude-à-coude avec SVR-Lazartigue. Sauf que l’avarie est arrivée beaucoup trop tôt… »
Sébastien : « Les premières heures de course se sont très bien passées. Nous sommes rentrés dans le match assez vite et on a tout de suite pris nos automatismes. Nous ne prenions pas de risques démesurés, il y avait une vraie volonté de naviguer en bon marin. On a même réduit la toile en prévision de rafales de vents forts. Et puis il y a ce dernier virement de bord au nord du Cotentin et cette erreur qui impose un arrêt à Lorient pour changer le safran »

L’incroyable dévouement de l’équipe
Au cours de la première nuit, une erreur lors d’une manœuvre provoque une avarie sur le safran bâbord et endommage le casque qui le protège. Le duo se rend à Lorient. En l’espace de cinq heures, l’équipe répare et le Maxi Banque Populaire XI repart.
Armel : « Dès qu’on l’a détecté, nous avons décidé d’aller à Lorient pour être dans les meilleures conditions afin de réparer. Dans un laps de temps très court, l’équipe a changé le safran, le casque et mis du composite pour réparer tout ce qui devait l’être. Ils se sont mobilisés à 200% pour que l’on puisse repartir vite. Ça a aussi eu pour conséquence de nous rebooster et d’être à la hauteur de leur implication »
Sébastien : « Dès que nous sommes arrivés, le Team s’est affairé autour du bateau. Ils ont su répondre présent en faisant preuve de sang-froid et de professionnalisme. L’équipe a une nouvelle fois été exemplaire. Un pit-stop de cinq heures pour changer un safran, c’est impressionnant. Et ça nous a permis de repartir en course dès lundi midi »

Une descente express vers le sud
Repartis en fin de matinée le lundi 27 octobre, Armel et Sébastien se sont employés pour revenir sur le trio de tête. À haute vitesse, en progressant à plus de 30 nœuds de moyenne, ils ont pris une route plus Ouest pour contourner une dépression. Leur abnégation a contribué à pointer à seulement 200 milles des leaders aux Canaries, l’écart le plus faible qu’ils ont eu depuis leur retour en course.
Armel : « Grâce au travail de l’équipe, on est repartis à fond. Pour se créer l’opportunité de réduire l’écart, il fallait s’employer. On a réussi à être rapide dans le golfe de Gascogne. Puis, au large du Portugal, nous avons dû prendre une option différente des autres, plus à l’Ouest, afin de contourner une dépression. C’était engagé mais ça nous a permis de nous rapprocher et de revenir au contact au niveau des Canaries »
Sébastien : « Nous n’avions plus le choix, il fallait repartir à fond. Après, on avait bien conscience qu’il ne fallait pas dépasser la limite mais on avait envie d’être le plus vite possible dans le rythme. On a essayé d’élever encore notre niveau de concentration et d’attention pour être le plus attentif possible et surtout tout donner »

Le retour du Maxi Banque Populaire XI s’est heurté au scénario météo. Entre les zones de molle et le Pot-au-noir aussi indécis qu’éprouvant pour les nerfs, l’écart s’est à nouveau creusé.
Armel : « Au large des Canaries, nous avons été surpris une nuit par une zone de vent très faible qui n’était pas marquée sur les fichiers météo. Ça nous a beaucoup impacté parce que les autres ont pu s’échapper et que la suite s’annonçait compliquée. Nous avons perdu beaucoup de terrain dans le Pot-au-noir : il se déplaçait dans le Sud avec nous, on s’est retrouvé longuement encalminé et on savait alors que nous ne pourrions plus revenir sur nos concurrents »
Sébastien : « Les routages n’étaient pas à notre avantage : la situation météo privilégiait ceux de devant. En étant derrière, tout devenait plus compliqué. On a été bloqués dans cette zone sans vent après les Canaries. Ensuite, le Pot-au-noir a été fidèle à lui-même. Parfois tu es avantagé, parfois non. Et là, même si nous avions réussi notre entrée, ça a été plus long que prévu d’en sortir »

Malgré la déception, Armel et Sébastien ont poursuivi consciencieusement leur route avant de boucler la transatlantique ce vendredi soir en Martinique à l’issue de 11 jours de course.
Armel : « Depuis que nous avons passé la marque la plus Sud du parcours, les îles de São Pedro et São Paulo, nous avons progressé dans un long bord de portant. On a profité des conditions avec du vent soutenu pour travailler les réglages et conserver un bon rythme. En fin de course, nous sommes passés dans un mode un peu différent puisqu’il n’y avait plus d’ambition sportive. Mais on ne s’est jamais démobilisés : nous savons que chaque jour de plus sur le bateau nous permet d’emmagasiner de l’expérience pour la suite ».
Sébastien : « Après être sorti du Pot-au-noir qu’on a donc traversé deux fois, c’était une course de portant. Même si nous avons eu plutôt de bonnes moyennes, les circonstances ont fait que les bateaux devant nous ont été plus avantagés par la météo »

LE BILAN
De la lucidité et des signes encourageants
Certes, les skippers ne cachent pas leur déception après sa 4e place à l’arrivée de la Transat Café L’OR. Néanmoins, ils tiennent à souligner les aspects positifs à l’issue de cette transatlantique.
Armel : « Sportivement, ce n’est pas le résultat que l’on envisageait, ce n’était pas l’histoire que l’on souhaitait écrire mais nous avons donné notre maximum. Nous savons tous que le vécu est précieux pour l’équipe, pour nous et pour le bateau. C’est aussi comme ça que l’on apprend et c’est toujours utile pour la suite. Il s’agissait de la première navigation aussi longue avec les nouveaux foils et nous en sommes satisfait. Surtout, hormis l’avarie qui est liée à une erreur, il n’y a eu aucun souci technique, le bateau arrive en bon état, ce qui démontre toute sa fiabilité »
Sébastien : « Le positif, c’est qu’on vient de boucler une transatlantique. Forcément il y a une certaine frustration. On aurait aimé être au contact et batailler avec nos petits copains ! Mais en course au large, on apprend toujours de ses erreurs et de ses échecs. Cette course a permis notamment de s’aguerrir avec les nouveaux foils et on sait que ça va compter pour la suite »

LA SUITE
Objectif Route du Rhum 2026
Désormais, l’équipe va ramener le bateau à Lorient puis s’atteler à préparer la saison prochaine. Celle-ci s’annonce particulièrement dense. Au programme ? Deux transatlantiques en début d’année pour s’entraîner au printemps ainsi qu’une course en équipage fin avril en Méditerranée (l’Odyssée Ultim) et une tournée à la rencontre des collaborateurs Banque Populaire du Sud-Est. L’objectif est de monter en puissance pour donner le meilleur à la Route du Rhum en novembre 2026 avant de tenter le Trophée Jules Verne.
Armel : « Nous allons repartir mercredi ou jeudi prochain. Ensuite, nous sortirons le bateau de l’eau pour un check complet avant de débuter une année qui s’annonce intense. Il y aura la première édition de l’Odysée Ultim avant de se focaliser sur la Route du Rhum, l’une des plus grandes échéances du Maxi Banque Populaire XI. En fin d’année, on se mettra aussi en ordre de marche pour le Trophée Jules Verne, ce que nous n’avons encore jamais tenté à bord de ce bateau »

LE REGARD DE…
Erwan Steff, directeur du Team Banque Populaire
« Il y a forcément de la déception à propos du résultat mais il est important, aussi, de retenir le positif. Armel et Sébastien ont fait preuve d’un état d’esprit irréprochable tout au long de la course malgré les difficultés. L’équipe technique a également réussi un sacré tour de force lors de l’escale à Lorient. La meilleure récompense que pouvait leur faire les deux skippers, c’était de tout donner jusqu’au bout et ils l’ont fait. Par ailleurs, nous sommes très contents des nouveaux foils et des évolutions du bateau. Nous allons nous attacher à optimiser tout ce qui peut l’être lors du prochain chantier où le bateau sera aussi préparé en mode solitaire. Nous allons désormais nous projeter vers la Route du Rhum 2026 avec beaucoup de sérieux et encore plus de motivation. Cette course a piqué au vif notre esprit de compétition. On a hâte de tout donner pour être à la hauteur de nos nouveaux challenges »

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