Rien ne sert d’avoir de belles voiles si on est incapable de les régler aux petits oignons… L’opération – indispensable si l’on veut être à la hauteur de notre garde-robe – est simple : il faut optimiser les points de tire en installant rentreur d’inter, barber de spi, etc.
LE REFIT de notre
Super Arlequin avance à un rythme tranquille : on fait, on défait, on refait. Bref, on apprend et c’est bien l’objectif de ce projet pédagogique porté par Voile Magazine avec l’association Passe-Coque.
Mais cette année, nous changeons de cap et de braquet, avec un programme sportif ! Donc un bateau à préparer et optimiser.
Un pont à organiser et optimiser
Un pied de mât mal organisé, des martyres mal positionnés, une balancine sans taquet, l’absence de cunningham de grand-voile, un hale-bas de tangon et des barber-haulers de spi bricolés, l’absence d’antidérapant dans le cockpit et de girouette en tête de mât, des zones agressives pour les voiles sur le pont, mais aussi l’impérieuse nécessité d’installer des rentreurs pour le nouvel inter.
On le sait tous : une compétition se gagne d’abord à terre avec une préparation minutieuse. Nous avons donc fait appel à Charly Fernbach, ancien ministe, coach et spécialiste des navigations à donf’ d’une façon générale, qui n’aime pas l’à peu près.
C’est avec lui que nous allons rayer avec méthode les points de notre To Do List, la difficulté étant de ne pas pouvoir valider sur l’eau l’efficacité de nos installations.
On se retrouve dans la cour de l’
INB à Port-La-Forêt. Nous apportons l’accastillage Wichard (anneaux à friction, poulies), les cordages (Cousin Trestec), et Charly la caisse à outils comprenant une visseuse-perceusesur batterie, un lot de forets, une fraiseuse, des clefs, des tournevis, une pince, une cartouche de colle polyuréthane ainsi qu’un nécessaire de matelotage, briquet, ciseau, couteau…
Nous voilà fin prêts pour attaquer l’installation des rentreurs de l’Inter puis des barber-haulers de spinnaker… Suivez le guide !
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Rentreur, Barber : à quoi ça sert ?
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Rentreur, Barber, à quoi ça sert ? © Voile Magazine[/caption]
LE RENTREUR DE VOILE d’avant permet de rentrer latéralement le point d’écoute et de fermer l’angle d’ouverture de la voile. En fermant cet angle, on permet à la voile de supporter plus de creux et donc d’être plus puissante. Attention, plus l’angle est fermé, plus la poussée est latérale et au bout d’un moment, on atteindra les limites de la forme de carène (ralentissement, dérive). En pratique, rentrer le point d’écoute s’accompagne d’un choquer car en empruntant ce détour vers l’intérieur du plan de pont, l’écoute va généralement se border, modifiant la tension de bordure et de chute, ce qui n’est pas le but. Ne pas confondre le rentreur avec le barber de génois qui va déporter le point de tire vers le livet pour ouvrir l’angle de la voile aux allures de bon plein par exemple.
LES BARBER-HAULERS DE SPI agissent sur la tension de la chute du spi symétrique. La tension du barber d’écoute influence la forme du spi en déterminant à la fois l’ouverture de la chute et la tension de la bordure. Repris à fond, la chute se ferme, le spi gagne en stabilité. Un réglage utile dans la mer formée. Relâché, le barber d’écoute laisse la chute s’ouvrir, la bordure s’aplatit. Dans la molle, on reprend un peu du barber pour donner du creux au spi et dans les risées on le relâche pour ouvrir la chute. Attention à toujours bien ajuster la hauteur du point d’écoute : le tangon doit être horizontal. Le barber évite à l’écoute de raguer sous la bôme et au bras de tordre les chandeliers. A l’empannage, prendre les deux barbers stabilise le spi pendant la manoeuvre du tangon.