À la faveur d’une zone de transition tout au long de la journée d’hier, Holcim-PRB est revenu sur le quatuor de tête formé par Paprec Arkéa, Allagrande Mapei Racing, Biotherm et Team Malizia. Alors qu’ils ont dépassé l’est de la côte sicilienne dans des petits airs et que les écarts sont infimes (10 milles), l’équipage de Rosalin Kuiper a même pris les commandes de la course ce matin. « On repart tous sur la même ligne » se réjouit Nicolas Lunven !
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Retour aux affaires pour Nicolas Lunven et son équipage embarqués sur Holcim PRB. Crédit : Anne Beauge / The Ocean Race.[/caption]
La question qui anime en permanence les skippers de The Ocean Race Europe pourrait presque figurer dans les manuels scolaires : « Quelles conditions peut-on rencontrer en Méditerranée ? » Et désormais, ils sont tous devenus de grands experts en la matière. Il suffit de jeter un œil sur ce qu’ils traversent récemment pour le comprendre. Il y a deux jours, sous la Sardaigne et jusqu’à l’ouest de la Sicile, les bateaux de tête ont traversé de fortes zones orageuses.
La suite, c’est Nicolas Lunven qui la raconte : « malgré une mer courte où on a pas mal enfourné, il y a eu un bord de portant à 20 nœuds de vent puis on s’est retrouvé dans la pétole. Et quand on va s’en extirper, il va falloir progresser dans du près et du reaching dans des conditions changeantes ». En somme, la garantie d’avoir eu toutes les allures en une poignée de jours à cause des caprices de la météo.
Après les orages, « un mur sans vent »
Hier, la tête de course a donc fait face à des orages particulièrement conséquents. Yoann Richomme (Paprec Arkéa) évoquait « des centaines d’éclairs » dont certains « sont tombés à moins de deux kilomètres du bateau ». « On ne faisait pas les malins, poursuit-il.
Après, le quatuor de tête a fusé vers le sud-est de la Sicile et passé une porte « à fond, à 25 nœuds de moyenne », dixit Yoann, avant de « taper un mur sans vent ». En fin de matinée, les vitesses ont chuté de 25 nœuds à seulement 7 à 8 nœuds. Hormis une légère accélération dans la nuit, c’est donc au ralenti que les équipages de tête ont longé les côtes siciliennes d’ouest en est.
Alors qu’on doit à nouveau prendre son mal en patience chez le quatuor de tête formé également par Allagrande Mapei Racing, Biotherm et Team Malizia, Team Holcim-PRB a pu fortement en profiter.
Un temps distancé à plus de 150 milles du match en tête, le bateau vert et bleu est revenu au contact. Une incroyable « remontada » qui réjouit forcément Nicolas Lunven : "c’est un joli concours de circonstances en notre faveur. Les quatre premiers se sont arrêtés dans une zone de transition et nous sommes arrivés à leur niveau avec du vent de derrière ». Et il s’amuse : « ils ont eu la gentillesse de nous attendre !"
L’heure du grand chambardement
L
a satisfaction est grande pour l’équipage de Rosalin Kuiper. Depuis le départ, les « circonstances » n’étaient pas vraiment en leur faveur. Au niveau de Porquerolles puis des Baléares, les leaders d’alors étaient parvenus à s’échapper et à creuser l’écart sans que Holcim-PRB ne parvienne à rattraper le wagon. C’est donc l’heure du grand chambardement. Le quatuor devient un quintette, Paprec Arkéa doit partager le trône et moins de 10 milles les séparent.
Ce matin, à la faveur d’une route légèrement plus sud que ses rivaux, Holcim-PRB s’est même offert le luxe de prendre les commandes de la course. Si les écarts sont bien trop faibles pour en tirer la moindre conclusion, il y aurait presque l’idée d’un nouveau départ. « On repart tous sur la même ligne », savoure Nicolas Lunven. Désormais, les équipages devraient progresser « au près et au reaching dans des conditions changeantes », assure-t-il. En somme, une situation idéale pour renforcer encore un peu plus le suspense, alors qu’ils sont attendus ce lundi sur la ligne d’arrivée à Boka Bay.
Source : communiqué de presse The Ocean Race.
