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Pêche en mer : Le mulet en surfcasting

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Le mulet est devenu, bien malgré lui, la star des pêcheurs de concours. Abondant, parfois gros et toujours combatif, c’est l’un des plus passionnants poissons à capturer sur nos côtes, notamment l’été. Exigeant de la méthode, cette espèce aide à comprendre à quel point il est important de soigner la présentation de ses appâts. Le mulet est un animal très mobile. On le trouve absolument partout sur les côtes, et notamment sur les plages où il se révèle souvent de gros calibre. Piquer des spécimens de plus de 1 kilo est chose courante, et comme ce poisson est en plus doté d’une grande puissance, le plaisir du combat s’ajoute à l’intense émotion que procure la capture en elle-même. Vous allez devoir mettre vos neurones en ordre de bataille, car la prise d’un mulet ne peut être issue que de deux voies : la chance ou la connaissance. L’avantage avec la chance, c’est qu’elle peut toucher tout le monde, mais ne comptez pas sur elle pour être une alliée durable… La stratégie est donc basée sur une connaissance qu’il faut acquérir. Trois priorités sont de mise, même si elles ne peuvent résumer à elles seules la science que représente la pêche du mulet. C’est à partir de ces éléments que vous allez ensuite affiner votre technique.

1| La morphologie du mulet :

Vous aurez sans doute remarqué la gueule de ce poisson, elle est petite, malgré de grosses lèvres charnues. Cette particularité pèse sur les montages, et plus précisément sur la longueur des empiles et la taille des hameçons. Aussi gros soient-ils, les mulets exigent une approche tout en finesse.

2| La curiosité du mulet :

Ce poisson est une véritable pie ! Il suffit de s’attarder quelques secondes sur les yeux de l’intéressé pour noter à quel point ils sont développés. Une des composantes essentielles de notre stratégie consiste donc à utiliser cette vision acérée pour capter la curiosité naturelle du mulet.

3| Un grand explorateur :

Le mulet peut se trouver ici quand on l’attend là, il peut être en haut, en bas, au milieu… Il peut être partout dans la couche d’eau, et de ce fait, la technique se résume à placer les appâts à l’exacte profondeur où les chemins sont susceptibles de se croiser. Notre poisson excelle dans un domaine : il est buté ! Si l’appât est au fond et lui en surface, eh bien, l’appât reste au fond et lui en surface. Autrement dit : soyons humbles et essayons de nous adapter à lui. [caption id="attachment_202983" align="aligncenter" width="500"] La championne régionale Nord-Pas de Calais 2025, Solène Tassart. © DR[/caption]

Le matin et le soir

Forts de ces trois certitudes, on peut appréhender la pêche du mulet avec de réelles chances de succès. Il faut ensuite mettre les mains dans le cambouis, et cela commence par des conditions de pêche favorables. Le beau temps n’est pas préjudiciable, bien au contraire. Une eau claire, même si elle complique la mission, est aussi la meilleure garantie de voir passer des mulets. Cela permet en plus, je vous le rappelle, d’améliorer la visibilité du poisson, ce qui est bon pour nous. Le matin et le soir sont deux moments de la journée à privilégier, car ces animaux n’aiment pas vraiment l’agitation diurne. Enfin, un temps légèrement brumeux ou à peine couvert ne doit pas vous empêcher de vous rendre sur la plage. Bien sûr, en arrivant sur place, se mettre en quête d’un poste de pêche est essentiel.

« Lorsque les mulets sont en surface, n’hésitez pas à mettre trois empiles et des perles brillantes pour maximiser vos chances. »

Les mulets remontent les faibles courants de bordure, lesquels s’écoulent le long des bancs de sable. On peut ainsi les trouver sur toutes les lignes de fond, parfois à quelques mètres du bord. On peut également les croiser dans les baïnes, ou plus généralement dans les trous. Sur les grandes plages océanes, il est assez fréquent de les voir longer les vagues. On a l’impression qu’ils « surfent » dans la lame. Et c’est effectivement ce qu’ils font, profitant de la motricité de l’eau pour avancer sans effort. Il est certain que vous trouverez l’un ou l’autre de ces postes sur les plages que vous fréquentez. Nous entrons alors dans la stratégie de pêche ! Le but est de couper la route des poissons.

« La stratégie de pêche consiste essentiellement à couper la route aux mulets, les voir se déplacer sous l’eau est donc bon signe. »

On doit faire en sorte que ces derniers tombent nez à nez avec nos appâts, ce qui suppose de les placer à la bonne distance, mais également à la bonne profondeur. Sachant que les mulets peuvent naviguer au ras du fond tout aussi bien qu’en surface, l’ampleur de la tâche n’est pas à prendre à la légère. Il faut, vous allez le voir, faire preuve d’imagination pour proposer une présentation parfaitement adaptée à notre poisson.

Les grandes lignes de la technique

Le mulet est réellement intransigeant quant à la présentation des appâts. Le comportement de ces derniers, à savoir la façon dont ils interagissent avec les mouvements de l’eau, est primordial. La moindre incohérence conduit l’animal à les refuser, et quand ce sont des centaines de poissons qui passent devant vous, cela fait rapidement perdre la tête ! Prenons le problème dans son ensemble en détaillant chaque situation possible. Il faut considérer que le mulet peut évoluer à diverses profondeurs, sachant qu’une fois localisé, il est peu probable qu’il change de profondeur en cours de pêche.

Les mulets sont au fond :

Une mer très calme peut conduire les poissons à rester sur le substrat. On peut également les trouver au fond après un coup de mauvais temps, lorsque les eaux s’éclaircissent. La technique consiste ici à présenter les appâts sur un long traînard de fond. À ce petit jeu la règle est simple : plus c’est long, plus c’est bon ! On n’hésite pas à allonger les traînards de façon presque excessive. 3, 4, voire 5 mètres ne sont pas ridicules. Cette longueur a pour avantage d’éliminer la contrainte du montage. L’appât est plus libre, il navigue plus aisément avec les courants. Il circule sur le fond, et parfois même on le surprend à décoller du sol quand le courant est assez fort. La finesse est évidemment de mise, de même que la sélection des nylons. Le fluorocarbone est conseillé, comme à chaque fois que la discrétion est nécessaire. Un diamètre de 16 à 20/100 est idéal pour des conditions de pêche qui peuvent varier d’une mer très calme à légèrement houleuse.

Les mulets sont entre deux eaux :

Cette situation est la moins fréquente. C’est également dans ces circonstances que ces poissons sont les plus difficiles à prendre, car ils ne s’alimentent pas, ou peu. La voie à suivre est claire : donner envie aux mulets en suscitant leur curiosité. Cela peut paraître étrange comme ligne directrice, mais cela fonctionne très bien. L’astuce consiste à utiliser des perles brillantes en guise de teasers. Plusieurs options sont possibles, des perles dorées aux perles à facettes en passant par l’argenterie, l’offre est vaste. En finalité, ce que l’on recherche est de capter les rayons du soleil pour les renvoyer sous l’eau sous forme de flashs lumineux. C’est ce qui attire le mulet. Il faut néanmoins faire preuve de logique en ne transformant pas une astuce attractive en épouvantail à mulets. Il faut ajouter de toutes petites perles au-dessus des hameçons, sans alourdir de trop et sans que cela paraisse trop « bling-bling ».

Les mulets sont en surface :

Voilà bien une situation plaisante pour celui qui aime se frotter au poisson. La première idée qui pourrait nous venir serait d’utiliser un flotteur pour faire remonter les appâts. Outre les problèmes d’emmêlement que cela pourrait occasionner, il se trouve que la présentation des vers ne serait absolument pas conforme à ce que l’animal attend. En réalité, les appâts « pendent » sous le flotteur, et les mouvements en surface semblent ne pas convenir à nos mulets. De plus, même s’ils se décident à attraper les appâts, ils ont tôt fait de dépouiller l’hameçon. La bonne stratégie consiste à surélever les empiles qui ont été raccourcies à l’occasion. Deux ou trois petites empiles de 10 cm (équipées de perles brillantes) doivent être placées dans la zone de surface. Comment faire ? En allongeant la partie basse du montage. En éloignant les empiles du plomb, on les remonte dans la couche d’eau. Cette stratégie ne fonctionne qu’à la condition que la ligne soit très inclinée, donc si elle est à quelques mètres du bord. Bien entendu, il faut aussi une faible profondeur. Avec une canne bien droite, le montage peut alors être placé correctement et les empiles viennent flirter avec la surface. Je voudrais conclure notre approche technique par un résumé très parlant : le mulet ne peut être abordé par l’approximation. Il est capital de conférer aux appâts le comportement exact qu’aurait un appât naturel dans la même circonstance. Que ce soit au fond, en surface ou entre deux eaux, vous devez jouer sur tous les aspects techniques de base (diamètre de fil, longueur, légèreté des hameçons, etc.) jusqu’à trouver le réglage efficace. Alors, vos appâts seront réellement irrésistibles !

Conseil : Les appâts de base

Le mulet n’est pas bien difficile du côté des appâts, voilà au moins un détail intéressant, car non contraignant. Les classiques gravettes rouges (ou demi-durs) font parfaitement l’affaire. Ils peuvent être remplacés par un dur de Corée, ou une petite languette de sardine. Dans cette affaire, je préfère toujours aller au plus simple, le ver demi-dur étant pour moi une valeur sûre. [caption id="attachment_202984" align="aligncenter" width="500"] Le mulet n’est pas bien difficile du côté des appâts, voilà au moins un détail intéressant car non contraignant. © Pêche en mer[/caption] L’eschage doit être réalisé de sorte que les vers soient aussi mobiles que possible. On en pique deux ou trois par la tête, l’hameçon ressortant au tiers du corps. Les vers cachent l’hameçon, mais non la pointe. Ainsi présentés, ils constituent une sorte de « grappe » très attractive. Néanmoins, ils ne peuvent pas être lancés très loin du bord, car ils sont fragiles. Cela tombe bien, les mulets sont souvent près du bord, mais il faut tout de même lancer en douceur.

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