The Ocean Race Europe. Holcim-PRB et Allagrande Mapei de retrour poir la 2e étape
Suite à leur collision 2 minutes après le départ de la première étape à Kiel, les 2 IMOCA Holcim-PRB et Allagrande Mapei ont pu réparer et reprendre la mer pour être au départ de la 2e étape de The Ocean Race Europe.
Alors qu’Holcim-PRB a quitté Kiel vendredi soir vers 22h30 avec six marins et techniciens de l’équipe à bord, le reste de l’équipe se prépare avec enthousiasme à la deuxième étape qui partira dimanche 17/08 à 17h00 (heure. Locale) de Porstmouth en Angleterre. Le Team Holcim-PRB repasse en mode sport et compétition avec une envie décuplée. Pour cette deuxième étape, la plus longue de cette édition de The Ocean Race Europe (1 400 milles), l’équipage sera identique à celui qui s’était présenté sur la ligne de départ de la première étape, à Kiel. Rosalin Kuiper, skipper de l’IMOCA, sera entourée des Français Franck Cammas, Nicolas Lunven et du Britannique Alan Roberts. Anne Beaugé sera la reporter embarquée.
Pour Franck Cammas, ce retour en course constitue un premier objectif atteint : « Nous sommes ravis de pouvoir revenir dans la course. Même quelques minutes après l’accident, on s’est tous focalisés là-dessus et c’est ce qui nous a moralement permis de ne pas être trop frustrés. Nous avions quand même une ambition forte de pouvoir réparer et être présent sur le départ de l’étape 2. Nous voulions tous continuer l’aventure. On est ravi des actions menées par le team et le chantier ces quatre derniers jours. Le timing a été tenu, le bateau est sur l’eau ».
Avec Rosalin Kuiper et les autres membres de l’équipage, le navigateur porte des ambitions très claires pour cette deuxième étape et sait les qualités des experts réunis à bord d’Holcim-PRB. « Cet équipage ne lâche jamais, c’est une force. Il peut y avoir des situations difficiles à affronter mais l’important est de trouver les solutions de manière collective. L’équipage échange beaucoup, nous avons chacun des qualités différentes et on s’écoute les uns les autres. On cherche les meilleures options, on reste toujours intellectuellement honnête et c’est ce que chacun essaye de faire dans cet équipage avec ses qualités et son expertise. C’est un super fonctionnement ».
Lors de cette étape, les marins passeront de l’Atlantique à la Méditerranée avec une particularité : un stop de plusieurs heures au ponton à Matosinhos au Portugal. Cette configuration va demander de l’adaptation à l’équipage d’Holcim-PRB et à ses adversaires. Et pour Franck Cammas, si le fait de ne pas avoir fait la première étape constitue forcément un déficit en termes d’apprentissage et de mise en place du fonctionnement d’équipe, cela peut toutefois permettre d’être plus frais que les adversaires durant les 6 jours de course à venir. « Il devrait y avoir beaucoup de portant assez soutenu au début. Et puis, sur la deuxième partie de l’étape, nous allons rentrer en Méditerranée. C’est quand même un autre monde en termes d’état de mer et de conditions météorologiques. Ça peut être très changeant, du tout petit temps comme de la forte brise. Il faut s’attendre à tout dans un espace bien réduit. Tactiquement, on change notre façon de penser et de réagir par rapport à des phénomènes plus stabilisés lorsque l’on est en Atlantique. Pour nous, cette étape est importante. Il faut qu’on arrive à aller au bout avec un bateau fiable. Il faudra attention à faire de belles manœuvres. Le fait de ne pas avoir disputé la première étape, ce n’est pas positif dans le sens où nous ne sommes pas encore dans le vrai rythme de la course et dans la confrontation dans laquelle ont pu être les autres concurrents. Mais nous arrivons plus frais, avec un peu plus de temps de réparation sur le routage, sur la météo. J’espère que cette fraicheur et cette motivation seront plus importantes que pour les autres concurrents » termine le marin, alors qu’il est en route avec Nicolas Lunven et Rosalin Kuiper pour rejoindre Portsmouth.
Après 4 jours intenses de réparations, de doutes et de travail collectif acharné, l’IMOCA Allagrande Mapei d’Ambrogio Beccaria a pu rejoindre Portsmouth pour prendre le départ de la deuxième étape de The Ocean Race Europe.
Depuis la collision survenue dimanche 10 août, l’équipe Allagrande Mapei épaulée par TR Racing a dû remplacer, réparer et organiser une logistique complexe pour rapatrier du matériel depuis Lorient ou s’approvisionner sur place à Kiel. Si certaines réparations ont été rapides, d’autres ont nécessité des interventions techniques poussées, provoquant plusieurs moments de doute quant à la reprise.
« On a subi pas mal de dégâts » explique Ambrogio Beccaria. « Le plus spectaculaire c’est la voile d’avant le J0 – mais en vrai c’est presque le plus facile car il est irréparable donc on a pris un autre J0. La grand-voile a été démontée et réparée, ça aussi, c’était plutôt facile. Après on a cassé tout le gréement tribord soit l’outrigger, le tirant de D0, le hauban D1 et le hauban D2. Les haubans ne sont pas réparables, on a dû tous les changer. L’outrigger, réparable, mais pas dans le temps imparti, donc là encore on l’a remplacé. Une fois tous les câbles changés, le vrai problème, c’était la cadène. On a dû faire intervenir Antoine Koch, l’architecte, et GSea design, le cabinet de structure, pour définir un protocole de réparation et s’assurer qu’on puisse naviguer à 100 % du potentiel du bateau. Et ça, c’était long : beaucoup de couches de tissu à appliquer dans une zone difficile d’accès… on a même dû démonter le ballast pour y arriver. On a vécu des montagnes russes d’émotions, en passant de l’incertitude à la possibilité de pouvoir revenir en course. Aujourd’hui, on est super contents, super excités… j’ai qu’une envie : repartir naviguer ! »
Une motivation intacte
Si ce retour est possible, c’est avant tout grâce au travail sans relâche de l’équipe à terre, mobilisée depuis un mois, depuis l’accident de la Course des Caps. « Ils sont crevés, mais c’est fou de voir comment ils tiennent, comme ils s’investissent. » tient à relever le skipper milanais. « Reprendre la compète, pour moi c’est comme un rêve. Le moment où on sera de retour en course, ça va être tellement intense qu’on s’en souviendra toute notre vie. On sera trop contents ! Mais pour l’instant, on avance étape par étape, avec une énorme envie d’être en mer, de faire le convoyage vers Portsmouth et juste de se faire plaisir. Et puis, pour moi, il y a un petit truc à dépasser… c’était mon premier départ à la barre d’Allagrande Mapei, et la seule façon de tourner la page, c’est de repartir en mer et de retrouver le bateau.»
Convoyage stratégique vers Portsmouth
Bateau réparé, équipe prête : reste à rejoindre Portsmouth à temps pour le départ de la deuxième étape. « La réparation de la cadène s’est terminée aujourd’hui » précise Thomas Ruyant. « L’outrigger sera remonté dans la soirée et l’équipe va finir de préparer le bateau en vue d’un départ vendredi matin. L’option privilégiée est de passer par le canal de Kiel, ce qui doit nous faire gagner pas mal de temps surtout avec la météo actuelle (vent faible le long du Danemark). On arriverait demain après-midi à la sortie du canal pour remonter l’embouchure de l’Elbe. Le canal de Kiel implique d’avoir un pilote à bord du bateau car nous avons plus de 3 m de tirant d’eau, par sécurité nous serons accompagnés d’un semi-rigide, et pour les deux écluses, un gros pare-battage gonflable qu’on gardera jusqu’à Portsmouth. Ensuite la météo nous est favorable pour rejoindre rapidement au portant le Solent qu’on espère atteindre entre samedi soir et dimanche midi. Ce scénario est une super nouvelle et nous permettrait d’être au départ de la deuxième étape. On espère fortement qu’Holcim-PRB puisse faire la même chose. On suit de près leur réparation car ce sont nos compagnons de galère sur ce début de tour d’Europe et on aimerait retrouver la totalité de la flotte pour continuer The Ocean Race Europe.»
Soutien indéfectible de Mapei
Pour le partenaire titre Mapei, la réparation et le retour en course sont aussi synonymes de soulagement et de fierté collective. « Nous sommes restés à Kiel pour soutenir l’équipe qui, juste après l’incident, s’est mise au travail pour réparer les dégâts et préparer le bateau au mieux, » confie Simona Giorgetta (membre du conseil d’administration de Mapei). « Les émotions ont été nombreuses et aujourd’hui, nous sommes vraiment enthousiastes à l’idée de ce nouveau départ. Cela récompense le travail d’équipe, la solidarité entre des équipes différentes qui, bien que concurrentes en course, s’entraident dans les moments de besoin, la force de ne jamais abandonner face aux difficultés, mais de se relever et continuer à avancer. Des valeurs en lesquelles Mapei croit depuis toujours. »