J’ai rêvé d’un Twister
Tombé amoureux du Twister à la fin des années 60, l’auteur partage l’histoire de ce rêve longtemps différé, réalisé en pleine pandémie. Un retour aux sources, entre nostalgie, passion et navigation en solitaire vers la Bretagne. Par Francis Van De Velde, Photo: YC
J’ai découvert le Twister à la fin des années soixante, sur la côte sud de l’Angleterre. Ce fut un véritable coup de foudre. À l’époque, je naviguais sur un Corsaire JOG, une version modifiée à quille du Corsaire, le plus petit croiseur du GCL (Groupe des Croiseurs Légers), qui organisait alors des régates dites «hauturières», notamment des transmanches.
C’était l’ère des Challengers, des Primaat, des Muscadet…
Le Twister représentait pour moi le bateau rêvé: grand(!), marin, beau, rapide. Quand on navigue sur un Corsaire, on rêve d’un peu de confort: une cuisine, une vraie table à cartes, des WC, de la hauteur sous barrot… Le Twister incarnait tout cela. C’était évident: «Quand je serai grand – c’est-à-dire financièrement indépendant – j’achèterai un Twister!»
Les années ont passé. Je suis devenu «grand»… et j’ai acheté un Stephens de 36 pieds. Le Twister, lui, restait tapi dans un coin de ma mémoire.
J’ai toujours pensé que la taille idéale pour un voilier est celle qui permet de naviguer seul: larguer le mouillage quand l’envie vous prend, établir ses voiles sans aide, partir quelques heures ou quelques jours, libre et autonome.
À 70, 75 ans, les manœuvres –hisser la grand-voile, prendre un ris, mouiller –deviennent plus physiques. Après la vente de mon dernier bateau, un 43 pieds aurique de 1905, je me suis demandé: Et maintenant? Et là, l’idée est revenue: Pourquoi pas un Twister?
C’était pendant la pandémie de Covid. Tous les Twisters à vendre étaient en Grande-Bretagne.
J’ai exploré les petites annonces et découvert le microcosme des Twister: une association dynamique, un site Internet vivant. Quatre modèles en bois étaient à vendre. J’en ai sélectionné un, basé près de Mersea, au nord de l’estuaire de la Tamise.
Mais, pandémie oblige, voyager en Angleterre relevait du parcours du combattant: quinze jours de disponibilité entre voyage, quarantaine et visite. Trop pour un résultat incertain.
La solution? L’expertise. J’ai mandaté non pas un, mais deux experts indépendants. Leurs rapports, tous deux positifs, et un prix raisonnable m’ont convaincu: j’ai acheté le bateau… sans l’avoir vu. Deux mois plus tard, en juin 2021, j’ai enfin découvert mon Twister, à Walton-on-the-Naze, dans l’Essex. Une marina perdue dans les marais, désertée en cette drôle de période…
Lire la suite dans YC 104 actuellement en kiosque ou le commander en cliquant ici
L’article J’ai rêvé d’un Twister est apparu en premier sur Yachting Classique.