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Imoca. Abandon de Thomas Ruyant et Vulnérable sur la Course des Caps

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Thomas Ruyant et son équipage de Vulnérable ont abandonné cette nuit. Une avarie au niveau du pied de mât de l’IMOCA ont contraint l’équipage à rejoindre le port le plus proche pour sécuriser le bateau, Aberdeen au Nord-Est de l’Ecosse. Les dernières 24h où l’équipage a énormément tiré sur le bateau pour tenter de revenir sur MACIF l’a sans doute fragilisé. Thomas Ruyant, Manon Peyre, Morgan Lagravière et Ambrogio Beccaria, qui étaient deuxièmes de la première édition de la Course des Caps vont bien et déroutent l’IMOCA au moteur.

Les concurrents de la Course des Caps – Boulogne-sur-Mer – Banque Populaire du Nord ont désormais franchi la mi-parcours — exception faite de New Europe — et, pour la plupart, dépassé Papa Westray et Ronaldsay, points les plus septentrionaux du tracé situés à 59° Nord. Ces terres ont été contournées en début d’après-midi ce jeudi (à 14h38 pour les leaders), après une navigation menée tambour battant, avec des vitesses moyennes dépassant 20 nœuds, et jusqu’à 25 nœuds pour certains. Avant d’y parvenir, les équipages avaient enchaîné plusieurs empannages pour ajuster leur trajectoire vers le nord. Juste après leur passage, ils ont affronté un petit front peu actif, accompagné de grains, de pluie et de rafales atteignant 30 nœuds. Cet épisode a contribué à resserrer les écarts entre les IMOCA et, notamment, à réduire l’avance de MACIF Santé Prévoyance, skippé par Sam Goodchild et toujours en tête. Désormais, un flux soutenu de sud-sud-ouest propulse la flotte sur un long bord de près le long des côtes est des îles Britanniques. Cette trajectoire relativement rectiligne promet peu d’options stratégiques, mais sera semée de nombreux obstacles à négocier en mer du Nord : plateformes pétrolières, bancs de sable, barges, dispositifs de signalisation et autres dangers potentiels qui exigeront une vigilance de chaque instant de la part des marins.

Un rythme effréné qui rebat les cartes
Depuis le début d’après-midi mercredi, la course a radicalement changé de visage avec une nette accélération du rythme qui a totalement bouleversé la physionomie de la flotte. Les IMOCA ont littéralement enclenché le mode survitaminé, certains naviguant pied au plancher à l’image de VULNERABLE, qui s’est imposé comme le plus rapide ces dernières heures. L’équipage de Thomas Ruyant a ainsi remporté coup sur coup le Sprint 5 – Bermudes entre Slyne Head et le cap Wrath, portant son total à trois trophées depuis le départ. Morgan Lagravière détaille : « Hier soir, on a commencé à accélérer avec des allures plus portantes. On attendait ce moment avec impatience, surtout avec notre bateau, et on n’est pas déçus ! On avait pris pas mal de retard hier, mais on a bien cravaché cette nuit en se relayant régulièrement à la barre. » Cette cadence infernale a permis à VULNERABLE de fondre sur MACIF Santé Prévoyance, qui comptait encore près de 40 milles d’avance hier et ne dispose désormais plus que d’une « maigre » marge de huit milles sur ses plus proches poursuivants.

Un mode « poney »
L’expression « mode poney », popularisée par Julien Villion (Malizia – Seaexplorer), illustre parfaitement l’état d’esprit qui anime actuellement la flotte : des équipages lancés à pleine vitesse, décidés à exploiter au maximum les allures portantes pour avaler les milles. « Là, on est à fond, à fond ! On met toute la sauce possible, c’est vraiment top. On s’éclate ! Ces conditions sont idéales pour notre bateau », se réjouit Sam Davies (Initiatives Cœur), traduisant l’enthousiasme général. La nuit, étonnamment claire grâce à la latitude élevée, a aussi réservé une agréable surprise aux marins, comme le raconte Morgan Lagravière : « La chance qu’on a eue, c’est qu’en étant assez au nord, les nuits restent claires, ce qui nous a permis de barrer efficacement même la nuit. » À noter également l’option audacieuse de Malizia – Seaexplorer, seul bateau à avoir choisi de contourner par l’extérieur la zone de tir — un secteur interdit à la navigation à l’ouest des Hébrides — tandis que le reste de la flotte se glissait entre cette zone et les Hébrides externes (Lewis, Harris, North Uist, South Uist, Barra). Un choix payant qui lui a permis de grappiller quelques milles sur ses adversaires.

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Cap sur la mer du Nord avec prudence
Après avoir doublé les deux îles les plus septentrionales du parcours et traversé le petit front, la flotte s’est lancée sur le long bord de retour vers Boulogne-sur-Mer, propulsée par un flux soutenu de sud-sud-ouest. Comme le souligne la skipper d’Initiatives Cœur, « après le passage des Orcades, il faudra rester d’autant plus concentrés. La vie à bord devient vraiment physique : ça bouge sans arrêt, et chaque manœuvre demande une précision extrême. » Théoriquement, ce bord s’annonce sans grandes options stratégiques, mais la mer du Nord regorge de dangers : plateformes pétrolières, bancs de sable, barges, dispositifs de signalisation… autant d’obstacles qui imposeront une vigilance de chaque instant. Szabolcs Weöres (New Europe) prévient : « Les conditions deviennent humides : tout commence à être trempé à l’intérieur, et toutes les voiles sont entassées à l’arrière du bateau. Tout devient plus difficile et cela risque de se compliquer encore, mais ça ne nous effraie pas. » Pour l’heure, il accuse un retard d’environ 300 milles sur les leaders. Avec son IMOCA équipé de dérives droites, il ne peut rivaliser à armes égales avec les foilers de dernière génération, taillés pour ces vitesses élevées. Mais le Hongrois et son équipage continuent d’avancer avec ténacité et enthousiasme, savourant chaque mille parcouru. Selon les dernières prévisions, ils devraient franchir la ligne d’arrivée à Boulogne-sur-Mer dimanche soir, alors que les premiers IMOCA sont, à date, toujours attendus dans la journée de samedi.

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