Histoire : Le « yacht de la route » refait surface
0
6
Le yacht automobile Réard carrossé par Chapron en 1948 a servi au lancement du bikini en défrayant la chronique. Photos Artcurial
Le 1er juillet 1946 à 01:34 GMT, les États-Unis font exploser une nouvelle bombe atomique dans un atoll du Pacifique dont le nom va bientôt entrer dans le langage populaire. L’onde de choc se propage et atteint Paris, déclenchant une réaction en chaine dans le cerveau fertile du créateur Louis Réard.
Sur fond de rêve de vacances sous les cocotiers, loin de la fission nucléaire, Réard a l’idée de dévêtir un peu plus les baigneuses en réduisant considérablement la surface du maillot de bain féminin.
[caption id="attachment_198519" align="aligncenter" width="500"] Déjà connu dans les milieux de la mode, Réard n’a pas son pareil pour la communication et les défilés © Artcurial[/caption]
Le « bikini » nait le 5 juillet 1946. Son inventeur vient de mettre au point une arme de séduction massive, dont le succès planétaire se chiffrera aussi en mégatonnes. Déjà connu dans les milieux de la mode, Réard n’a pas son pareil pour la communication et les défilés, dont la presse se délecte.
C’est ainsi qu’il se lance sur les routes dans une vaste tournée des plages en armant un vaisseau publicitaire amiral, une Packard Super Eight de 1937 confiée au grand carrossier Henri Chapron, l’un des rares survivants de l’âge d’or de l’automobile française des années 1930.
[caption id="attachment_198517" align="aligncenter" width="500"] Micheline Bernardini, vedette des « girls » du Casino de Paris, en figure de proue du Réard au concours d’élégance d’Enghien de 1949 © Artcurial[/caption]
Chapron réalise une élégante vedette sur quatre roues qui va faire tourner les têtes, et pas seulement en raison des charmantes starlettes qui posent en tenue légère dans son cockpit arrière.
Entièrement accastillée et rutilante comme un petit yacht classique, cette pièce unique a longtemps disparu des écrans radars jusqu’à sa mise en vente aux enchères chez Artcurial.
Proposée à un prix très (trop) élevé, elle n’a pas trouvé immédiatement preneur. Avis aux amateurs.
[caption id="attachment_198518" align="aligncenter" width="500"] Aucun détail nautique ne manque à la Packard Réard, jusqu’aux deux sorties d’échappement de son 8 cylindres dans le tableau arrière. © Artcurial[/caption]