Une vision claire et un intérieur au sec, tel était notre voeu pour le Super Arlequin. Nous avons donc fait place nette afin de reposer les panneaux latéraux selon deux techniques et remplacer l’ouvrant de la plage avant. Photos : Damien Bidaine
Sommaire :
CHANGER UN PANNEAU de pont ouvrant, sur le papier c’est très simple : il suffit de prendre un panneau équivalent en taille, démonter l’ancien, reposer le nouveau avec un petit joint d’étanchéité en
AD Nautic.
En pratique, c’est loin d’être aussi évident, surtout quand ledit panneau de pont a 50 ans de bons et loyaux services !
Un ouvrant
Goiot – déjà – au vitrage faïencé (ça se change) et au cadre passablement piqué. C’est ce dernier point qui a convaincu notre partenaire Goiot d’opter pour son remplacement par le standard actuel. Si une restauration est toujours possible avec l’aluminium, il faut compter des heures de main-d’oeuvre. Un service que l’entreprise nantaise étudie, mais qui n’existe pas encore.
Je repars donc de ma visite dans leur usine avec un nouveau cadre en aluminium Opal sous le bras et son vitrage en PMMA (
à découvrir ici).
Un changement standard, pour un résultat plus fin, l’ouvrant et le dormant en aluminium de forte section ayant pas mal minci en 50 ans !
Nouveau panneau, nouvelle découpe
Évidemment, l’échange n’est pas si standard que ça, et il faudra découper un peu le pont pour que ça rentre au millimètre. Dans ce sens-là, tout va bien ! Une pose qui demande de l’attention pour être dans l’axe et un peu de persévérance pour préparer le pont (ponçage, peinture, etc.). Mais en une journée de travail régulier (en comptant les temps de séchage), l’affaire est faite.
Pour les panneaux latéraux du rouf, ça va être bien plus long. Les plexis ont un bon état de surface et malgré la multitude de trous percés sur leur pourtour (et aujourd’hui inutiles), ils seront conservés. Replacés après la peinture de pont il y a deux hivers, ils ne sont pas étanches.
La raison est vite découverte lors de leur dépose : la surface de contact avec le composite n’a pas été assez poncée après le passage en peinture du pont, ce qui n’a pas permis une adhésion parfaite du joint d’étanchéité.
L’occasion pour les formateurs de l’
INB de Port-la-Forêt de rappeler l’importance de la préparation des supports qui doivent être plans, griffés par un ponçage au 240 et dégraissés à l’alcool.
Mais nous n’en sommes pas là. Puisqu’il y a deux paires de panneaux à déposer/reposer, les stagiaires suivant leur formation en alternance à l’INB vont s’initier à deux méthodes de pose distinctes.
Traditionnelle avec la pose d’un c
ordon de collage assurant aussi l’étanchéité (ici en AD Nautic, un équivalent du Sika, mais plus facile à nettoyer). Le temps du séchage, une dizaine de vis sont utilisées, mais nous n’en garderons que quatre in fine.
Plus moderne enfin, avec l’utilisation d’un ruban d’assemblage
3M VHB. Il s’agit d’une mousse adhésive acrylique noire haute performance d’épaisseur 0,4 mm : un adhésif double face extrafort ! Une méthode a priori plus rapide avec un résultat très rectiligne quasi invisible, mais qui n’empêchera pas l’application d’un joint de propreté pour être certain qu’aucun dépôt ne se logera entre le vitrage et le rouf. Attention, le travail de préparation est identique.
Finalement, parmi nos stagiaires, on trouvera des fans des deux méthodes.
Quant au test d’étanchéité : rendez-vous sur l’eau dans quelques semaines !
Étape 1 : Dépose des Hublots
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Étape 2 : Pose avec un ruban 3M VHB
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Étape 3 : Pose avec un cordon AD Nautic
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En vidéo, remplacement des hublots :
Goiot use de matières premières recyclables : Alu ou PMMA
Depuis les années 50,
Goiot est indissociable du développement du nautisme : guindeaux, winches, panneaux de pont et même moteurs hors bord, le tout en aluminium.
Pourtant, la société est née loin de la mer, à Reims, où elle fournit l’aéronautisme. La Seconde Guerre mondiale l’oblige à prendre ses distances avec la frontière et alors qu’elle s’installe à Saint-Herblain près de Nantes, Goiot se marinise.
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Ces panneaux ouvrants en PMMA recyclés et recyclables, sont assemblés à St-Herblain, pour le compte de nombreux des chantiers français. © D. Bidaine[/caption]
Aujourd’hui, sa force réside toujours dans l’accastillage en aluminium – taquets, balcons, chandeliers, barres à roue – et dans les ouvrants de toutes sortes et de toutes tailles.
35 employés œuvrent dans l’atelier de 6 000 m2 où sont notamment découpés leurs vitrages en PMMA (fabriqués en Italie) qui ont la particularité d’être 100 % recyclables et de plus en plus recyclés.
En effet, Arnaud Leblais, nouveau directeur général de Goiot, a un objectif : fin 2025, la production du PMMA doit s’inscrire dans un cercle vertueux où la moindre chute est immédiatement recyclée pour former une nouvelle plaque de vitrage.
Chez
Goiot, rien ne se perd !