Pornichet Select 6.50 : 24 ministes vont s’élancer pour leur première en solitaire
Le 3 mai prochain, à 13 heures, Pornichet sera le théâtre d'une étape fondatrice pour de nombreux marins. Pour 24 d'entre eux, ce sera leur toute première course en solitaire : 300 milles à parcourir entre l'île de Groix, Les Sables d'Olonne et retour, une traversée exigeante, entre apprentissage et quête personnelle.
[caption id="attachment_197707" align="aligncenter" width="282"] Gilles Buekenhout© DR[/caption]
La Pornichet Select 6.50, reconnue pour être un véritable rite de passage, accueillera cette année 90 Mini 6.50 sur la ligne de départ. Parmi eux, 24 navigateurs vivront leur toute première expérience en course au large, seuls à bord. Les profils des novices sont aussi divers que leur passion commune pour la voile. Ils ont entre 19 et 62 ans.
Certains sortent tout juste de l'école, d'autres ont bourlingué sur les océans, participé à de grandes courses comme la Route du Rhum, ou viennent d’autres disciplines sportives. Leur point commun : la Pornichet Select 6.50 sera leur premier pas vers leur rêve ultime, la Mini Transat 2025.
Gilles Buekenhout, 62 ans et une "babouche" pour revenir aux sources
Parmi ces nouveaux venus, Gilles Buekenhout, 62 ans, se démarque par son expérience en course au large. Après quatre participations à la Route du Rhum en trimaran de 50 pieds, il choisit aujourd’hui de revenir à l’essentiel à bord de Martine, un prototype Mini 6.50 à étrave ronde :
« J’ai pris le départ de quatre Route du Rhum en trimaran de 50 pieds, mais là, j’ai voulu réduire la voilure. Le trimaran, c’est génial, mais ça coûte cher ! » explique-t-il.
Avec l'humour qui le caractérise, il ajoute : « Je voulais une babouche, un petit bateau capable de jouer devant. Et puis, ça mouille moins ! » Son objectif immédiat reste modeste : progresser dans les manœuvres sous spi. « Mon objectif, c’est d’avoir moins d’appréhension. Je ne me mets pas trop de pression, mais j’espère ne pas avoir 30 nœuds de vent… » plaisante-t-il.
Conscient de son âge face à la jeunesse de la flotte, il sourit : certains concurrents le prennent pour « le père qui accompagne son fils ».
Madalena Casanova, 19 ans, la plus jeune en quête de grands horizons
À l’opposé du spectre, Madalena Casanova sera la benjamine de l’épreuve. À seulement 19 ans, elle célébrera son vingtième anniversaire en mer. Venue du Portugal, bercée par le souvenir de la Volvo Ocean Race qu'elle regardait enfant, elle raconte : « J’avais 7 ans, on regardait le départ. Le bateau Puma m’a fascinée. J’avais des photos partout dans ma chambre… »
Inspirée par Antonio Fontes, elle s’est engagée sur cette voie exigeante. Naviguant aujourd'hui sur un Mini série baptisé Por Stinkfoot, Madalena est déterminée : « Être la plus jeune, c’est une fierté. Mais c’est aussi une pression. Certains pensent que je devrais être à l’école… Moi, je suis heureuse ici, sur ce petit bateau ! »
[caption id="attachment_197709" align="aligncenter" width="500"] Madalena Casanova© Manon Le Guen[/caption]
Ronan Vicariot, ingénieur du large converti au solo
Ronan Vicariot, 34 ans, n'est pas un inconnu du monde nautique. Ancien collaborateur sur le trimaran de François Gabart et membre du bureau d’études pour un projet de Coupe de l’America, il a aussi traversé l'Atlantique vers Cuba. Pourtant, cette Pornichet Select sera pour lui une grande première en solo :
« C’est aussi ma première navigation en solo sur ce bateau ! Le but, c’est de prendre mes marques, d’apprendre à gérer mon sommeil. »
Son Señor Blue, un proto équipé de foils, est rapide, mais la compétition, au-delà du classement, est d’abord une aventure personnelle : « La compétition me manquait. J’ai beaucoup navigué, mais là, je me lance pour moi. »
Baptiste Barthelemy, marin marchand sur la voie de la Mini Transat
À 24 ans, Baptiste Barthelemy, marin dans la marine marchande, s'apprête également à vivre son premier grand défi en solitaire sur son Mini série Napadelis.
« J’ai déjà fait 24 heures seul, pour m’entraîner. Mon problème, ce n’est pas le sommeil… c’est de manger ! Je n’arrive pas à avaler quoi que ce soit ! » confie-t-il.
Son horizon est fixé : participer à la Mini Transat 2027. « La Mini Transat, c’est mon horizon. J’ai encore le temps de progresser. »
Anne-Justine Dion, de la mêlée du rugby à la solitude de l'Atlantique
Enfin, Anne-Justine Dion, 30 ans, illustre à elle seule le pouvoir des rêves et des reconversions. Ancienne joueuse professionnelle de rugby, elle a changé de cap après avoir assisté au départ du Vendée Globe 2020 :
« J’ai eu un coup de cœur pour ce sport de dingue voyant le départ du Vendée Globe. En février 2022, j’ai fait un stage aux Glénans. Et j’ai tout changé dans ma vie. Je me suis installée à Brest, j’ai récupéré mon Mini en janvier 2024. Je suis partie de zéro. »
Après une première année en double, elle s’attaque aujourd’hui au solo avec des ambitions simples : « Je veux finir la course, me sentir bien à bord. Apprendre à gérer les nuits, la brise… et moi-même. »
Source communiqué de presse