Transat Paprec : grosse bagarre en tête de flotte, abandon du duo Biston/Ripa Di Meana
Alors que la Transat Paprec entre dans sa deuxième semaine de course, les 18 duos restants poursuivent leur traversée de l’Atlantique dans des conditions plus stables après un week-end particulièrement éprouvant. Tandis que la flotte file désormais vers les Antilles, la bagarre reste serrée en tête et l’optimisme gagne les équipages.
[caption id="attachment_197737" align="aligncenter" width="500"] © Vincent Olivaud / OC Sport Pen Duick[/caption]Cartographie et classement pour suivre en direct la Transat Paprec – Voile & Moteur
Passé le point de passage obligatoire de La Palma dans la nuit de samedi à dimanche, la flotte de la Transat Paprec s’est engagée dans une nouvelle phase de navigation plus directe vers Saint-Barthélemy. Yann Chateau, membre de la direction de course, résume l’intensité de cette transition : « C’est extraordinaire, à chaque édition à La Palma, on assiste à un scénario digne d’une série Netflix ! »
Durant tout le week-end, les concurrents se sont livrés à une bataille stratégique intense autour de Madère puis de La Palma, enchaînant empannages et recalages pour tenter de se placer au mieux. Ceux ayant osé s’approcher des côtes ont été récompensés malgré des conditions musclées, à l’image du duo de Wings of the Ocean (Alexis Thomas et Pauline Courtois), aujourd'hui en tête de flotte.
La nuit de samedi à dimanche n’a pas été de tout repos. Les duos ont dû affronter des rafales allant jusqu'à 45 nœuds. Cindy Brin, à bord de Cap St Barth, témoigne de la violence des éléments :
« C’était une nuit de folie, je n’ai jamais aussi eu peur de ma vie. (...) Le spi a failli se prendre dans le foil, ça aurait pu être catastrophique. »
Les spis (voiles d’avant spécifiques aux allures portantes) ont été particulièrement sollicités et nombreux sont les équipages à avoir subi des déchirures. Région Normandie (Jules Ducelier et Sophie Faguet) et Hellowork (Davy Beaudart et Julie Courtois) ont dû installer des spis de rechange. Sur DEMAIN (Martin Le Pape et Mathilde Géron), un « petit accroc » a également été constaté.
L'abandon d'Arno Biston et Vittoria Ripa Di Meana
Parmi les conséquences majeures de ce week-end éprouvant, l'abandon d’Arno Biston et Vittoria Ripa Di Meana (Article.1) a marqué la flotte. Contraints de faire escale à Tenerife pour réparer leur spi, ils ont dû renoncer ce lundi :
« Après avoir envisagé toutes les solutions possibles, ils ont malheureusement constaté qu'aucune réparation de voile n’est possible avant mercredi 30 avril. Un délai trop long pour envisager de reprendre la course sereinement. »
Le duo, déçu mais tourné vers l’avenir, prévoit désormais de rapatrier leur bateau à Lorient pour se concentrer sur la suite de leur saison.
Météo : des perspectives plus favorables
À 15h00 ce lundi, Wings of the Ocean mène la course, mais les écarts restent faibles : les huit premiers sont regroupés en seulement 20 milles nautiques (37 km). Selon Francis Le Goff, directeur de course :
« L’enjeu, c’est de gagner dans l’Ouest sur la route directe en filant tout droit. »
Les conditions de vent, entre 12 et 20 nœuds, sont globalement homogènes sur la flotte, limitant les écarts de vitesse entre les premiers et les derniers. Cela promet une lutte acharnée jusqu’au bout.
La fin de la course pourrait être moins compliquée qu'initialement redoutée. Un talweg menaçait de ralentir la progression de la flotte à 1000 milles de l'arrivée, mais la situation semble évoluer positivement :
« La tendance est moins complexe que ce qu’annonçaient les prévisions hier, précise Francis. Ça va mollir certes mais le système semble s’évacuer. Le risque de voir la tête de flotte s’arrêter net ne semble plus d’actualité. »
Le scénario privilégié table désormais sur une arrivée autour du 10 mai. Toutefois, la vigilance reste de mise face aux sargasses, aux grains et à la fatigue accumulée, sans oublier les pièges possibles à l'approche de Saint-Barthélemy.
Malgré les avaries et les nuits difficiles, les skippers gardent le cap sur leur objectif : rallier Saint-Barthélemy dans un peloton compact. L’esprit d’aventure reste intact, comme le rappelle Pier-Paolo Dean (Banques Alimentaires) après une nuit compliquée : « C’est incroyable de se rappeler qu’on est tout petit, qu’on est des petites cacahuètes au milieu de cette nature gigantesque. »
Source communiqué de presse