Transat Paprec : le point sur la course, le duo Thomas/Courtois en tête
Sur la Transat Paprec, l’alimentation à bord n’est pas qu’une affaire de goût : elle devient une arme indispensable pour tenir face à la fatigue et à la répétition des efforts. Entre plats lyophilisés, conserves, produits frais et petites douceurs embarquées, chaque duo doit trouver son propre équilibre pour allier performance, réconfort et gestion du poids à bord.
Cartographie et classement pour suivre en direct la Transat Paprec - Voile & Moteur
La flotte de la Transat Paprec a franchi dans la nuit le point de passage au nord-ouest de l'île de La Palma. C’est l’équipage de Demain (Martin Le Pape et Mathilde Géron) qui a ouvert la voie, franchissant le waypoint à 1h55, suivi de près par Skipper Macif (Charlotte Yven et Hugo Dhallenne) et Wings of the Ocean (Alexis Thomas et Pauline Courtois) qui ont repris la tête de la flotte. Désormais, tous les duos sont lancés sur la grande traversée de l’Atlantique, naviguant au plus proche de la route directe vers l’ouest.
[caption id="attachment_197672" align="aligncenter" width="500"] © Romain Bouillard et Irina Gracheva (Décrochons la lune)[/caption]Ce dimanche après-midi, les conditions météorologiques étaient particulièrement clémentes avec un vent établi entre 14 et 15 nœuds. Au classement de 14h, Wings of the Ocean (Alexis Thomas et Pauline Courtois) occupait la première place, mais l'écart restait très serré : seulement 16 milles nautiques séparaient les neuf premiers concurrents, soulignant l'intensité de cette première semaine de course.
En revanche, tout n’a pas été simple pour tous les équipages. Arno Biston et Vittoria Ripa Di Meana (Article1) ont été contraints d'effectuer une escale technique sur l'île de Tenerife après la déchirure de leur second spinnaker durant la nuit.
"Bien dormir et bien manger", une règle d'or pour les skippers
L'importance d'une bonne alimentation en course n'est plus à démontrer. Charles Caudrelier, skipper du Maxi Edmond de Rothschild et vainqueur de l'ARKEA ULTIM CHALLENGE-Brest, le rappelait récemment : « Ce qui est primordial en course, c’est de bien dormir et de bien manger. » Un enseignement issu de sa propre expérience, lui qui a longtemps éprouvé des difficultés à bien se nourrir lors des courses longues.
Aujourd'hui, grâce notamment à la connexion internet Starlink, les duos engagés sur la Transat Paprec peuvent partager en temps réel leur quotidien culinaire, mettant en lumière l'importance de la « nourriture plaisir » pour le moral et la performance.
Dès le lendemain du départ, plusieurs duos ont montré l'importance accordée à leurs petits plaisirs alimentaires. Laure Galley et Kévin Bloch (DMG MORI Academy) ont immortalisé leur premier petit-déjeuner avec des toasts et des œufs brouillés. Thomas de Dinechin (Almond for Pure Ocean) s’est photographié, casserole en main, en pleine préparation d'un risotto. Julie Simon (Hellowork) n’a pas manqué de célébrer Pâques avec une boîte d’œufs en chocolat.
Avant même le départ, Lola Billy (Région Bretagne CMB Océane) soulignait : « Même si on doit faire gaffe au poids qu’on embarque, on a forcément de la ‘nourriture plaisir’ à bord. » Une règle suivie par beaucoup : Maël Garnier et Catherine Hunt ont savouré du comté et un kouign-amann, dévoré en deux jours. Tiphaine Rideau et Pier-Paolo Dean (Les Banques Alimentaires) se sont offerts un moment d'apéritif en milieu de semaine avec un saucisson découpé à bord. Pier-Paolo a également préparé une tartine avocat-sardine affectueusement surnommée « la tartine de la reine ».
Bien cuisiner même au large : entre efforts et réconforts
Côté repas plus consistants, l’apport en nutriments reste crucial pour tenir le rythme imposé par la course. Aglaé Ribon (Almond for Pure Ocean) a opté pour un solide English breakfast. Romain Bouillard (Décrochons la Lune) a cuisiné un boudin aux pommes, tandis qu'Adrien Simon a choisi des pâtes au pesto, qu’il a préparées tout en étudiant ses fichiers météo. Pour Lola Billy, le petit-déjeuner a parfois pris des allures de déjeuner : des pâtes carbonara au réveil.
À bord de DMG MORI Academy, Laure Galley et Kévin Bloch se sont organisés pour cuisiner chaque midi. « On a une petite cocotte-minute qui nous permet de faire des bons petits plats, expliquait Laure jeudi. On a mangé du riz avec des sardines par exemple. Et le soir, on mange des lyophilisés ou des appertisés. » Dans une autre vidéo, Arno Biston (Article1) détaille, non sans scepticisme, la préparation d’un risotto lyophilisé aux champignons.
Si les plats préparés sont parfois perfectibles, les fruits, eux, restent une valeur sûre à condition de bien les préserver face aux conditions de mer. Hugo Dhallenne (Skipper Macif) a ainsi passé un après-midi à trier et ranger soigneusement les fruits restants.
Pour certains skippers, manger un fruit devient même un symbole de reprise. Cindy Brin (Cap St Barth), après avoir été malade plusieurs jours – « je n’ai mangé que quatre plats en cinq jours » – a été filmée par son co-skipper Thomas André, dégustant une mandarine avant de prendre son quart à l’aube, signe d’un retour en forme bienvenu.
Source communiqué de presse
