Vendée Globe 2024 : Les trois derniers skippers de la course en approche
Si la course touche à sa fin, en revanche pour Manuel Cousin, Fabrice Amedeo et Denis Van Weynbergh, l’aventure va continuer encore quelques jours, ces derniers étant confrontés à des conditions météo particulières et à des avaries. Avec un objectif clair en tête : rallier l’arrivée avant la fermeture de la ligne, prévue le vendredi 7 mars à 8h.
Attendu jeudi 27 février ou vendredi 28, Manuel Cousin (Coup de Pouce) est le plus proche de boucler son tour du monde. Actuellement dans le golfe de Gascogne, il profite d’un bon vent après des semaines plus laborieuses. « Ça fait plaisir de retrouver des vitesses dignes de l’IMOCA ! » confie-t-il. Mais à l’approche des côtes françaises, un dernier défi se dresse devant lui : la circulation maritime.
« La difficulté majeure, c’est le trafic, la circulation des autres bateaux, des cargos, des pêcheurs… C’est important de rester prudent constamment ! » – Manuel Cousin
Le skipper de Coup de Pouce sait que son bateau est fatigué après plus de 90 jours en mer. Il reste donc attentif au moindre bruit suspect à bord, pour éviter toute mauvaise surprise dans ces derniers instants de course.
Fabrice Amedeo : Des derniers milles laborieux
Encore à 450 milles derrière Manuel Cousin, Fabrice Amedeo (Nexans - Wewise) enchaîne les obstacles météorologiques. Après des jours coincé dans des zones de vents faibles, il vient tout juste de dépasser les Açores, mais doit encore affronter une dépression sur la côte portugaise avant de terminer au près.
« J’ai eu le droit à deux franchissements de dorsale anticyclonique et le passage d’un centre anticyclonique… Depuis les Canaries, c’est vraiment très lent ! » – Fabrice Amedeo
Malgré ces conditions peu favorables, il reste philosophe et déterminé. À une semaine de l’arrivée, il sait que le plus dur est derrière lui. Et même s’il doit encore composer avec un enchaînement météorologique compliqué, il se réjouit de chaque instant passé en mer.
« Quand je vois l’actualité internationale, je ne vais pas me plaindre. En mer, il y a une forme d’insouciance. »
Son arrivée est prévue pour le dimanche 2 mars, si les conditions ne ralentissent pas davantage sa progression.
Denis Van Weynbergh : Composer avec une avarie majeure
C’est le dernier concurrent encore en course. Denis Van Weynbergh (D'Ieteren Group) doit composer avec un problème sérieux : la casse de son loop de grand-voile. Après une première tentative de réparation en montant au mât dans une mer formée, il a finalement pu renvoyer sa voile jusqu’au deuxième ris, grâce à la drisse de spi.
« Hier après-midi, j’ai monté et descendu la grand-voile quatre fois pour tenter de trouver une solution. J’espère que ça va tenir, on croise les doigts ! » – Denis Van Weynbergh
Malheureusement, avec deux ris dans la grand-voile, il ne peut plus exploiter tout le potentiel de son IMOCA, ce qui ralentit considérablement sa progression. Il pointe actuellement à 1300 milles de l’arrivée, avec une arrivée estimée aux alentours du mardi 5 ou mercredi 6 mars.
Christian Dumard, consultant météo du Vendée Globe, précise que cette avarie « fait glisser l’ETA, car il ne peut pas naviguer aussi vite qu’il le souhaiterait ». Denis devra donc redoubler d’efforts et de patience pour franchir la ligne avant la date butoir du 7 mars à 8h.
Le Vendée Globe 2024 touche bientôt à sa fin, et chacun des trois derniers skippers vit une dernière semaine intense. Si Manuel Cousin semble bien parti pour arriver en toute sécurité, Fabrice Amedeo devra affronter une dernière dépression avant de retrouver l’Atlantique Nord, tandis que Denis Van Weynbergh doit encore surmonter son avarie pour rallier les Sables d’Olonne. Encore quelques jours de suspense avant que le rideau ne tombe définitivement sur cette édition 2024 du Vendée Globe.