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Vendée Globe 2024. En direct avec Alan Roura : « On navigue au contact à deux jours de l’arrivée, c’est génial »

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A 550 milles de l'arrivée, Alan Roura se bat pour tenter d'accrocher une 15e place au milieu d'un paquet de concurrents (Damien Seguin, Benjamin Ferré, Tanguy Le Turquais...) qui navigue au contact. Le suisse qui va boucler son troisième Vendée Globe est revenu avec Voile Magazine sur cette 10e édition et sur ses futurs projets. Voile Magazine : Bonjour Alan, ça commence à sentir bon l'arrivée aux Sables d'Olonne ? Alan Roura : "On est sur le sprint final. On peut vraiment appeler ça un sprint. C'est un peu tendu, mais ça va. Je suis pressé d'arriver !" Voile Magazine : Et ton bateau, ça va il tient le coup après 83 jours de mer ? Alan Roura : "Il est temps de couper la ligne d'arrivée. Je n'ai plus beaucoup d'énergie. Et mes safrans commencent à ne plus supporter les grosses charges." Voile Magazine : Tu navigues au contact avec un groupe de plusieurs IMOCA. C'est sympa, ça, non ? Alan Roura : "C'est génial. Il y a Damien qui est sous le vent avec Benjamin et Tanguy. Derrière, il y a Giancarlo. C'est cool, on est 8 bateaux à se tirer la bourre." Voile Magazine : Penses-tu pouvoir accrocher cette 15e place qui te tend les bras ? Alan Roura : "C'est l'idée. Enfin, ça va être un peu la petite roulette russe. Et puis je vois que Damien va beaucoup plus vite que moi. Il a encore toutes ses voiles, donc il arrive à faire des moyennes un peu plus élevées que moi, donc on verra." Voile Magazine : On dit qu'il y a une galère par jour sur le Vendée Globe, donc des galères tu en as eu ? Est-ce que tu en as eu une qui t'a particulièrement handicapé ou qui t'a marqué ? Alan Roura : "La casse du hook de capelage, il m'a bien handicapé et il m'handicape encore aujourd'hui là, donc ça c'est chiant. J'ai aussi mon groupe électrogène qui me fait des tours. C'est une tannée parce que je suis vraiment limité en énergie. Toute la remontée de l'Atlantique, ça a été très compliqué à ce niveau là. Et enfin mon problème de jeu dans les safrans. c'est presque dangereux quand le bateau part en survitesse. J'ai des problèmes qui s'aggravent au fur et à mesure que le temps passe, donc il est temps que la course s'arrête..." Voile Magazine : Si tu devais refaire la course, est-ce qu'il y a un moment où stratégiquement ça ne s'est pas bien passé ? Est-ce que tu as des regrets ? Alan Roura : "A la latitude de Madère quelques jours après le départ, je me suis fié à des fichiers météo qui n'étaient pas bons. Ensuite, j'ai payé cette erreur toute la course et raté le wagon de devant. Avec du recul, la vraie question c'est : est-ce qu'il faut vivre avec ça, et se dire, je n'aurais pas dû prendre cette option ? Au final, j'aurais peut-être perdu moins places, mais dans tous les cas, je n'avais pas la même puissance que les autres foilers. Je ne sais pas. Et après, il y a eu pas mal de pas de bol quand même. J'ai l'impression que dans la flotte, on a été plusieurs à ne pas avoir de chance à l'image de Damien Seguin. Pareil, dès qu'il tentait une option, ça ne marchait pas. Moi, c'est pareil. Ce n'est pas facile le Vendée Globe..." [caption id="attachment_194586" align="aligncenter" width="500"] Difficile à dompter, l'ancien IMOCA d'Alex Thomson a subi une gros chantier d'optimisation avant le départ du Vendée Globe. Crédit : Jean-Louis Carli / Alea.[/caption] Voile Magazine : Parlons du bateau un peu. Quand on s'était vu avant le départ, tu m'avais parlé de toute l'optimisation qui avait été réalisée à bord. Est-ce que ce travail a été payant ou est-ce que le bateau a atteint ses limites et il ne peut pas aller mieux et plus vite ? Alan Roura : "Je pense que sauf si on change les foils, on ne peut plus rien faire d'autre et c'est clairement ce qui manque. Les nouveaux bateaux, ils vont 3 nœuds plus vite au près et ils vont presque 2 nœuds plus vite au portant. Autre limite, le fait que mon bateau continue à enfourner beaucoup et ça c'est vraiment pas facile pour la vie à bord. Dans le sud c'était très compliqué, mais voilà le bateau va bien, j'ai eu aucun souci structurel. C'est un bateau fiable." Voile Magazine : Et ton meilleur souvenir de ce Vendée Globe ? Alan Roura : "Le passage du cap Horn, c'était dingue. Autre souvenir génial, c'était il y a 2 jours au nord des Açores, on s'est retrouvés à quatre bateaux à vue. C'était juste magique ! Réaliser un tour du monde, pour te dire, en fait, on aurait dû faire un tour de Belle-Île si c'était pour régater au contact comme ça, juste incroyable !" Voile Magazine : Cette course au contact, ça prouve l'homogénéité de la flotte, non ? Alan Roura : "Oui, c'est serré dans la flotte. Ce qui est assez étonnant c'est que dans les phases de transition, les bateaux à dérives s'en sortent mieux que les bateaux à foils même si dans les lignes droites on les décroche. Et au final, ils arrivent vraiment proches parce que ce cas de figure s'est répété tout au long de la course : transition, transition, transition." Voile Magazine :  La suite, c'est quoi pour toi, après ce Vendée Globe ? Alan Roura : "Là, on va déjà franchir la ligne d'arrivée, ramener le bateau à bon port et puis on va aller voir les partenaires. On va voir ce qui est possible de faire tout de suite mais moi je partirais bien sur de l'équipage, le Tour de l'Europe et puis The Ocean Race avec l'équipage suisse. On essaie de trouver les fonds, de monter tout ça. A voir si je reviens sur le prochain Vendée Globe ou pas. Je vais me laisser un peu de temps avant de décider. Je vais me poser les bonnes questions avant de donner une réponse parce que le solitaire, j'en ai fait beaucoup. J'ai envie de faire un peu d'équipage et de partager plus avec des gens."

Vendée Globe 2024 : La cartographie et le classement de la course en live

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