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Vendée Globe. Nicolas Lunven Holcim-PRB : « La mer est dingue! »

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Parfois il vaut mieux naviguer de nuit pour ne pas voir l’état de la mer. Nicolas Lunven et son groupe sont dans une dépression assez violente, l’ultime obstacle avant d’arriver aux Sables.

En tout cas, « ce n’est pas le scénario que j’aurais choisi » confirme Nicolas Lunven qui évolue ce lundi au cœur d’une dépression particulièrement virulente. « Les conditions se sont durcies la nuit dernière. L’avantage avec la nuit, c’est que tu ne vois pas dehors. Mais quand le jour s’est levé ce matin, j’ai pu voir l’état de la mer et ça n’est pas génial ! Là, j’ai entre 30 et 40 nœuds de vent mais la mer est dingue. Il y a 6 à 7 mètres de mer. C’est beau mais je serai content quand ce sera terminé » raconte le skipper dans un brouhaha qui témoigne de l’agitation qui règne à bord du monocoque.

Pour Nicolas, actuellement 7e à la lutte avec Paul Meilhat, le scénario est très clair : faire le dos rond. Pas question de tenter le diable dans cette tempête alors qu’il ne reste que 1 200 milles à parcourir. Le solitaire a d’ailleurs choisi de s’éloigner un peu du plus fort du vent et de la mer contrairement qui le devancent Charal (Jérémie Beyou) et Vulnérable (Sam Goodchild). Ces deux-là n’ont pas hésité à pousser leur mano a mano dans le vent portant fort. Ils progressent dans le nord ouest de leurs poursuivants, dans des conditions plus dures qui ont d’ailleurs valu à Sam Goodchild une rude sortie de route cet après-midi. Le bateau du britannique a empanné brusquement et la grand-voile s’est déchirée. « J’ai joué, j’ai perdu » résume le skipper, fataliste.

À bord d’Holcim-PRB, Nicolas a choisi de mettre un peu plus de prudence dans sa route car il sait que jusqu’au bout, la météo semble vouloir jouer contre lui et ses adversaires. « La suite, ce sont des conditions difficiles jusqu’à l’arrivée. Ça devrait mollir un peu ce soir. Ce sera plutôt 30 nœuds que 35. Demain matin, on arrivera au contact du centre de la dépression. Elle va se mettre en route vers Lisbonne à ce moment-là. Je ne pense pas pouvoir passer dessous pour rester au portant et pouvoir faire le tour. Il me reste deux solutions : soit l’attaquer par la face nord au près mais ce sera ambiance louvoyage dans 40 nœuds jusqu’au Cap Finisterre avec la mer qui va bien, soit c’est essayer de rester derrière le centre et de le suivre jusqu’à la côte Portugaise. Tu remontes ensuite la côte portugaise au louvoyage dans du vent qui mollit jusqu’à l’entrée dans le Golfe de Gascogne. Et ce n’est pas fini ! Il y aura une petite dorsale à gérer juste après la dépression avant d’enchainer, jeudi avec une nouvelle dépression » détaille Nicolas conscient aussi que ces conditions offrent l’opportunité de bouleverser le classement d’ici l’arrivée aux Sables d’Olonne. Holcim-PRB progresse au vent de Paul Meilhat, en position favorable pour les heures à venir. Seuls 25 milles séparent les deux IMOCA après 71 jours de mer ! Cette bataille est époustouflante et nourrit tous les espoirs de voir Holcim-PRB grapiller des milles. Si la tempête est belle aux yeux de Nicolas, la compétition qui se joue sur l’eau n’a rien à lui envier vue depuis la terre.

Une chose est sûre, Nicolas comme ses adversaires nous livrent une remarquable démonstration de ténacité et d’engagement. C’est aussi cela qui sera célébré en fin de semaine alors que Nicolas retrouvera sa famille, son équipe, ses amis et ses partenaires pour célébrer la fin de cet immense voyage autour du monde par les trois caps.

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