Bateaux typés pêche : choisir entre in-bord et hors-bord
Deux types de moteurs pour un bateau
S’il existe deux grands types de motorisations pour les bateaux de plaisance que sont les moteurs hors-bords et les moteurs intérieurs, dits in-board, ces derniers peuvent être associés à plusieurs systèmes de propulsion. Les principaux sont les suivants : la ligne d’arbre, le Z-drive ou Sterndrive avec une hélice installée sur une embase orientable et enfin l’IPS et Zeus, avec des pods fixés sous la coque du navire et dotés d’hélices tractrices pour l’IPS et propulsives pour Zeus.A lire aussi :
La ligne d’arbre
La ligne d’arbre demeure l’ancêtre des transmissions. Elle reste incontournable sur les grosses unités, sur les carènes à déplacement et semi-planantes, ainsi que sur les pêche-promenade, en particulier lorsqu’ils possèdent une quille. Cette transmission ne concerne que des moteurs diesel fixes et s’appelle ainsi car l’arbre d’hélice va directement du moteur à l’hélice. Dans cette configuration, le moteur est placé au centre du bateau. La ligne d’arbre nécessite de centrer le moteur sur la longueur du bateau, ou du moins de l’avancer assez pour réduire l’angle entre l’arbre d’hélice et un axe horizontal (matérialisé par la ligne de flottaison, par exemple). Largement éprouvée et capable de digérer de très fortes puissances, la ligne d’arbre a tout de même quelques inconvénients : l’alignement entre l’arbre d’hélice et le moteur doit être vérifié régulièrement, le presse-étoupe est un vrai talon d’Achille pour l’étanchéité de la coque, l’hélice ne travaille pas dans un plan vertical et la manœuvrabilité en marche arrière est médiocre. [caption id="attachment_193527" align="aligncenter" width="500"] Avec la transmission en ligne d’arbre ; l’arbre d’hélice va directement du moteur à l’hélice en traversant la coque au niveau du presse-étoupe. © DR[/caption]L’embase Z-drive
Développée par Volvo Penta et offrant des performances plus sportives que la ligne d’arbre, la transmission en Z-drive peut s’installer sur des unités jusqu’à une douzaine de mètres de longueur. Les poids sont davantage sur l’arrière à cause de la position reculée du moteur et l’embase peut être équipée de deux hélices en contre-rotation. Le double renvoi d’angle permet de cumuler les avantages du hors-bord, car l’organe propulsif et l’organe directionnel ne font qu’un, et de l’in-board avec un centre de gravité plus bas que pour un moteur hors-bord. Une double hélice contre-rotative, baptisée Duoprop chez Volvo et Bravo III chez MerCruiser, permet de contrer l’effet de couple dû à la forme du pas de l’hélice. [caption id="attachment_193524" align="aligncenter" width="500"] Avec la transmission Z-drive, les organes propulsifs et directionnels ne font qu’un. © DR[/caption]L’IPS
Également développé par le suédois Volvo Penta, l’IPS est une embase de type “pod” inspirée des systèmes de propulsion des paquebots. Le pod traverse le fond de coque, et son angle de giration important permet de déplacer le navire dans de multiples directions, ce qui représente un atout pour manœuvrer. Ses hélices, orientées vers l’avant, sont tractrices et non plus propulsives. Elles travaillent sur un axe parallèle au fond de coque et offrent un rendement supérieur à celui de la ligne d’arbre. Il faut donc moins de puissance pour parvenir à des performances équivalentes et la consommation baisse. Cependant leur spécificité offre une vulnérabilité accrue en cas de choc avec des hauts-fonds ou d’autres objets flottants entre deux eaux. [caption id="attachment_193526" align="aligncenter" width="500"] L’IPS est une embase de type pod traversant la coque et ayant un angle de giration important. Il dispose d’hélices tractrices orientées vers l’avant avec un rendement supérieur à celui de la ligne d’arbre. © DR[/caption]Zeus
Doté comme l’IPS de pods orientables fixés sous la coque, 89 le système Zeus développé par l’américain CMD, conserve des hélices orientées vers l’arrière qui, elles aussi travaillent sur un axe parallèle au fond de coque et offrent un excellent rendement. En revanche la transmission Zeus nécessite de créer dans la carène deux tunnels dans lesquels se logent les pods et le constructeur de bateau ne pourra pas utiliser les mêmes moules de coque pour les deux types de propulsion. [caption id="attachment_193528" align="aligncenter" width="500"] Le système Zeus développé par l’américain CMD, conserve des hélices orientées vers l’arrière qui, elles aussi travaillent sur un axe parallèle au fond de coque et offrent un excellent rendement © DR[/caption]Le moteur hors-bord
Comme son nom l’indique, le hors-bord est doté d’une motorisation externe au bateau et est installé sur le tableau arrière. Il en résulte une accessibilité importante, une grande manœuvrabilité, une facilité d’entretien et de changement de moteur avec un choix de puissances allant généralement de 2,5 à 350 chevaux. Son coût est également moins élevé à l’achat que celui d’une motorisation in-board. Aujourd’hui la majorité des motoristes a opté pour le moteur quatre temps à essence pour les bateaux, considéré comme plus propre que le moteur deux temps, mais grâce à l’injection directe, ce dernier est devenu beaucoup moins polluant sans pour autant perdre de ses performances. Grâce à l’évolution technologique, des systèmes permettent de régler précisément le nombre de tours du moteur dans les bas régimes et de faire évoluer la vitesse de traîne en fonction des besoins du pêcheur. Grâce au trim, le relevage de la motorisation autorise l’échouage ou la navigation à proximité des hauts-fonds. [caption id="attachment_193532" align="aligncenter" width="500"] Le hors-bord est doté d’une motorisation externe au bateau et est installé sur le tableau arrière. © DR[/caption]Les joysticks de manœuvre
Récemment développés par les motoristes, des joysticks adaptés aux doubles propulsions Z-drive, à l’IPS, à Zeus ou encore aux motorisations hors-bord pour les fortes puissances, facilitent grandement les manœuvres portuaires et permettent même des déplacements latéraux ou encore l’ancrage virtuel lorsque le système est couplé à une antenne GPS. Cet avantage permet au bateau de rester stable au-dessus d’une épave, pour la pêche, lorsque la profondeur est importante et qu’il est difficile de mouiller. [caption id="attachment_193529" align="aligncenter" width="500"] Grâce au joystick, manœuvrer son bateau au port devient très facile. © DR[/caption]Le propulseur d’étrave ou de poupe
Accessoire indispensable lorsque le bateau est propulsé par une simple motorisation en ligne d’arbre, il permet de faciliter les manœuvres dans les espaces restreints comme entre les pontons des ports et de contrer les courants latéraux. Si les constructeurs prévoient généralement un emplacement dans la coque pour l’installation du propulseur d’étrave, les propulseurs de poupe sont plutôt installés ultérieurement au niveau du tableau arrière.En conclusion
Le choix de la motorisation sera fonction du type de bateau choisi, de sa taille, de son programme de navigation et du catalogue proposé par le constructeur. Pour des unités de petites tailles qu’elles soient des opens, des semi-rigides ou des timoniers, et pour une utilisation occasionnelle, la propulsion hors-bord est la plus adaptée car plus économique, facile à entretenir et à transporter.Pour des bateaux plus grands, la motorisation hors-bord restera judicieuse pour toutes les coques ouvertes comme les fishings et les semi-rigides destinés à la pêche. La facilité de changement des moteurs et de leur entretien, le système de trim permettant l’approche des hauts-fonds et la manœuvrabilité sont des atouts très importants.
Concernant les bateaux habitables comme les vedettes ou les timoniers, le temps de navigation annuel sera un facteur important à prendre en ligne de compte car à la longue, une motorisation in-board diesel s’avère plus économique qu’un moteur hors-bord et son régime de fonctionnement plus bas lui offre une longé- supérieure. Si les systèmes d’embases demandent un coût d’entretien important, la propulsion en ligne d’arbre reste quant à elle très économique.