Vendée Globe : Quand le « Carpe Diem » guide les solitaires en haute mer
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Les skippers du Vendée Globe 2024-2025 continuent de nous fasciner par leur ténacité et leur philosophie face aux éléments. Des eaux glaciales du Pacifique Sud aux alizés brésiliens, chaque concurrent jongle entre des décisions stratégiques, des avaries techniques et des instants volés de sérénité. Retour sur une course où le "Carpe Diem" d'Horace semble plus que jamais d'actualité.
À seulement 23 ans, Violette Dorange, benjamine de la flotte, incarne une sagesse rare pour son âge. Actuellement 28ᵉ, la navigatrice a pris une décision difficile mais stratégique en ralentissant son IMOCA Devenir avant de franchir le Cap Horn. Face à une dépression menaçante au large des Malouines, elle a préféré la sécurité à la vitesse.
« C’est vraiment perturbant d’avoir les voiles roulées, d’aller le moins vite possible. [...] Je ne voulais pas me retrouver dans du 50 nœuds et rafales à 60 ! Ce qui a été dur ça a été de prendre la décision, mais une fois prise, je n’ai jamais trop douté ! » explique Violette.Son calme a été mis à l’épreuve par une avarie majeure : une probable fuite au joint de culasse de son moteur, rendant ce dernier inutilisable. Mais la jeune femme garde le cap, s’appuyant sur ses hydro-générateurs et ses panneaux solaires pour l’énergie.
« Je me dis que ça ne sert à rien de trop anticiper. [...] Faut prier pour que ça le fasse, mais il y a des chances pour que ce soit le cas ! »
Damien Seguin : Philosophie en Atlantique
Pour Damien Seguin (Groupe Apicil), l’entrée dans l’Atlantique Nord marque un nouveau tournant, loin des tempêtes du Sud mais pas sans défis. Bloqué dans une dorsale anticyclonique, il voit ses poursuivants revenir sur lui : Jean Le Cam (Tout Commence en Finistère – Armor-Lux) et Alan Roura (Hublot). [caption id="attachment_193317" align="aligncenter" width="375"] COURSE, 08 JANVIER 2025 : Photo envoyée depuis le bateau Groupe APICIL lors de la course à la voile du Vendée Globe le 08 janvier 2025. (Photo du skipper Damien Seguin) Rasage[/caption]« On avait fait le trou et les voir revenir aussi facilement, c’est pas facile à digérer. [...] Mais ça fait partie de la régate ! » confie le marin.Si les conditions plus calmes sont physiquement moins éprouvantes, elles demandent une attention tactique accrue. Une philosophie qu’il résume avec humour en évoquant des plaisirs simples, comme sa récente séance de rasage.
Sam Goodchild : Jouer les bons coups
Au large du Brésil, Sam Goodchild (Vulnerable) tire son épingle du jeu. Profitant de conditions favorables, il a pris l’avantage sur ses concurrents directs, notamment Paul Meilhat (Biotherm) et Nicolas Lunven (Holcim – PRB).« On a passé le plus dur du front de Cabo Frio [...]. Le vent est tombé ce matin, ça tape moins qu’avant, donc ça fait une vie à bord bien plus sympa ! » raconte le skipper britannique, désormais 4ᵉ au classement.Cependant, la vigilance reste de mise alors que les routages prévoient encore une quinzaine de jours avant l’arrivée aux Sables-d’Olonne.
« Tout commence à fatiguer, il y a de plus en plus de problèmes qui apparaissent pour nous tous. [...] Je continue de surveiller. »