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Décembre : Le mois du madaï

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Tout au long de ma carrière, j’ai découvert de nombreuses pratiques, des plus simples aux plus « alambiquées ». Cela a entretenu ma passion de la pêche. En cette saison, parmi tous ces leurres et techniques, il me semble cohérent de vous proposer d’entrer dans le concept du madaï qu’il sera très intéressant d’utiliser au large dans les tombants ou les épaves.

Sommaire :

Si on demande à l’intelligence artificielle ce qu’est un madaï, sa réponse est la suivante : « Un madaï, également connu sous le nom de Pagrus major ou dorade rouge, est un poisson très prisé dans le domaine de la pêche, particulièrement en Asie. Voici quelques points clés à son sujet.
  1. Habitat : le madaï est un poisson de mer qui se rencontre principalement dans les eaux côtières de l’océan Pacifique nord-ouest, notamment autour du Japon, de la Corée et de la Chine.
  2. Apparence : ce poisson est reconnu pour sa belle couleur rouge rosé, et sa silhouette élégante, avec un corps ovale et comprimé latéralement.
  3. Importance culinaire : le madaï est très prisé pour sa chair délicate et savoureuse. Il est souvent utilisé dans la gastronomie japonaise, par exemple pour les sashimis, les sushis et les plats cuisinés.
  4. Culture et symbolisme : au Japon, le madaï est souvent associé à la bonne fortune et est traditionnellement servi lors des célébrations importantes comme les mariages et le Nouvel An.
  5. Techniques de pêche : la pêche au madaï peut être effectuée de diverses manières, notamment à la ligne, avec des appâts naturels ou artificiels. La pêche en mer sur des bateaux spécialisés est courante pour capturer ces poissons.
  6. Aquaculture : en raison de sa popularité et de la demande croissante, le madaï est également élevé en aquaculture, particulièrement au Japon, pour assurer une disponibilité constante sur le marché.
C’est une espèce appréciée non seulement pour sa valeur culinaire mais aussi pour sa symbolique culturelle, en faisant un choix prisé parmi les pêcheurs et les amateurs de poissons. » Deux choses apparaissent : l’origine japonaise du mot, mais aussi le fait qu’il s’agit tout autant d’une technique que d’une famille de poissons. Le madaï est un leurre dont le nom vient de l’espèce qu’il est censé piéger, ce qu’il fait fort bien. Le madaï est donc à la fois le sparidé prédateur et le leurre qui va le prendre. Dans mes rencontres passées, une touche concerne particulièrement le sujet qui est le nôtre. La société qui m’avait invité recevait en France un de ses fournisseurs japonais dont l’expertise était précisément la pêche au madaï. Nous avons navigué dans les eaux de la rade de Brest et j’ai photographié à ce moment de nombreux pagres, mais aussi des dorades grises. À d’autres occasions, j’ai vu piquer des pageots, en Bretagne comme en Méditerranée. Plus tard, dans des eaux plus méridionales, j’ai également vu prendre des dentis. Le point commun de tous ces poissons est la famille d’où ils proviennent : les sparidés. Au cours de mon voyage au Japon, j’ai vu cette technique utilisée pour piquer des rascasses le long des quais de Kyoto, avec un succès bluffant. C’est là que les choses deviennent fort intéressantes, car le madaï, bien qu’hyper spécialisé pour les sparidés, est d’une polyvalence inouïe. Il est donc très courant de prendre les gadidés tels que les lieus, les cabillauds ou les tacauds. J’ai également très souvent attrapé des grosses seiches avec ce leurre, même si les ratés étaient assez courants. Le contenu de cet article doit de ce fait être rapporté à ce qu’il est : une approche générale de la technique qui peut être appliquée partout où se trouvent des sparidés. ne exception à cette règle doit être émise, et qui est toute personnelle : malgré de nombreuses heures de pratique et d’observation dans les eaux françaises, je n’ai jamais piqué, ni vu piquer une dorade royale !

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[caption id="attachment_192980" align="aligncenter" width="500"] Le madaï est un leurre polyvalent et simple. Il ravira autant les sparidés que les gadidés © DR[/caption]

Le madaï, qu’est-ce que c’est ?

Le madaï est conçu pour aller chercher les poissons sur le fond. Presque toutes les espèces qui vivent et se nourrissent sur le fond peuvent devenir des proies potentielles. Bien que ce leurre soit imposant et lourd, il parvient à séduire des animaux habituellement difficiles à capturer, ce qui constitue son principal atout. Contrairement à la majorité des leurres qui imitent habilement leur proie, le madaï ne peut vraiment être considéré comme un imitateur fidèle. Sa forme évoque parfois celle de la seiche ou du poulpe, mais il attire davantage l’attention et intrigue plus qu’il n’imite. La tête est toujours vivement colorée afin d’être visible de loin. Les couleurs rouges ou roses sont omniprésentes, car elles subsistent et restent visibles à de grandes profondeurs. Le mouvement des pattes arrière de la jupe vient crédibiliser celui de la tête, et l’ensemble, tête et jupe, fonctionne en synergie. Chaque aspect du madaï peut éveiller l’appétit d’un prédateur potentiel. Les pattes jouent un rôle considérable dans l’efficacité de l’illusion. Leur façon de se déplacer évoque la vie et la naturalité. Elles ondulent avec le flux de l’eau, contrastant alors avec le mouvement plus pesant de la tête. Cette alternance particulière rend les poissons dubitatifs : si l’objet semble étrange, il reste fascinant ! Ainsi, il est fréquent de sentir des touches sur le madaï et de le remonter à la surface en ayant perdu une patte, voire deux… Les deux hameçons cachés dans la jupe en caoutchouc se font discrets tout en travaillant de concert avec les pattes. Fidèles aux mouvements, ils restent toujours prêts à capturer le moindre poisson curieux. Ils peuvent être eschés avec des appâts pour accroître leur efficacité, comme nous le verrons plus loin. Les jupes, quant à elles, sont interchangeables et existent dans une variété de formes, couleurs et longueurs, ce qui signifie que leur sélection peut modifier la performance du leurre. Les madaïs peuvent aussi être conçus légèrement différemment. Certains sont fixes, c’est-à-dire que la ligne est maintenue sur un anneau. D’autres sont « coulissants », la tête bougeant sur un morceau de dacron. Ainsi, le flou artistique que produit le leurre peut être accentué, avec des résultats parfois supérieurs à un modèle fixe. [caption id="attachment_192976" align="aligncenter" width="500"] Prenez garde aux concepts ! La forme du plomb importe bien moins que le poids, la couleur et la nature de la jupe. © DR[/caption]

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L’importance de la jupe

Les jupes de pêche sont composées de fils de silicone en pompon. Elles sont conçues pour imiter le déplacement sous l’eau. Elles intègrent aussi deux pattes souples et plates en silicone qui accentuent l’amplitude visuelle du mouvement grâce à la pression de l’eau. Ces appendices varient en forme et en longueur pour convenir à différents courants. Les appendices droits fonctionnent bien dans les courants modérés à forts. On trouve également des appendices en virgule, plus utiles lorsqu’il n’y a pas de courant. Toutefois, un courant trop intense peut neutraliser ces tentacules courbés, compromettant ainsi l’efficacité de la jupe. Il est possible d’ajuster les tentacules en tirant dessus pour les allonger ou les raccourcir, ce qui peut être crucial en eaux calmes pour rapprocher les hameçons des appendices. Pour attirer davantage les poissons, on peut placer des appâts sur les hameçons, comme un petit bout de tentacule de calamar. L’idée est d’en ajouter juste assez pour parfaire le leurre sans altérer le mouvement naturel de la jupe. Un appât trop volumineux pourrait repousser le poisson. Un ajustement précis peut transformer l’attrait du leurre et ainsi améliorer vos prises. On peut aussi utiliser de très fines languettes de seiche ou de calamar. Certains seront tentés par des vers, mais j’ai constaté que les touches étaient moins franches. De plus, des prédateurs comme le denti ou le pagre répondent moins avec des vers qu’avec des morceaux de céphalopodes.

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[caption id="attachment_192975" align="aligncenter" width="500"] Les plus inventifs n’hésiteront pas à fabriquer eux-mêmes leurs propres jupes en silicone ! © DR[/caption]

L’utilisation

En matière de pêche, ajuster le poids de votre leurre est crucial pour un contrôle optimal. Ce choix affecte non seulement la profondeur à laquelle vous atteignez le fond, mais également la façon dont votre ligne dérive à partir du bateau. Si vous êtes trop lourd, vous grattez le fond et c’est mauvais. Si vous êtes trop léger, votre leurre est tiré par le bateau, il remonte donc dans les couches d’eau. À nouveau, c’est mauvais. Si secret il y a dans cette méthode (comme dans bien d’autres), c’est au niveau du choix du poids, ou de la densité, qu’il se situe. Les madaïs en tungstène se distinguent par leur haute densité, permettant une pénétration rapide des courants sans l’encombrement des modèles de poids équivalent fabriqués dans d’autres matériaux. Ce moindre volume améliore la réactivité, facilitant ainsi la détection des touches subtiles des poissons. Bien sûr, cet avantage technique a un coût, car le tungstène est un matériau plus onéreux. Cependant, pour les pêcheurs cherchant à maximiser leur précision et leur sensibilité, cet investissement peut s’avérer judicieux, notamment dans des conditions exigeantes où l’usage d’un matériel sophistiqué permet de faire la différence. [caption id="attachment_192977" align="aligncenter" width="500"] Notez que la souplesse de la canne est un élément important, tant pour le naturel donné au leurre que pour la perception des touches. © DR[/caption] Assurez-vous également que votre ligne reste suffisamment proche du bateau pour une perception claire, ce qui est essentiel pour réagir rapidement aux mouvements des poissons. Plus le leurre est éloigné du navire, plus la quantité de ligne soumise à la pression du courant est importante. On perd en perception, en réactivité et en efficacité. Le pagre comme le denti, en bons sparidés qu’ils sont, produisent des touches d’une extrême finesse. Il faut s’abstenir de ferrer comme un Gaulois, tout comme il faut éviter d’être endormi sur sa ligne. Bien souvent, il y a un premier appel à ferrer. On s’abstient et on attend que la suivante ait lieu, plus lourde. Alors que les premières touches donnent plutôt une sensation de « choc », la vraie touche est pesante. On ressent le poids du poisson sans forcément que cela « tire ». La canne ne fléchit que parce que le poisson ne bouge pas et que le bateau dérive. L’animation doit se faire à proximité du fond, sans être sur le fond. C’est là le plus grand challenge : il faut suivre la ligne de fond, soit à l’instinct, soit en observant le sondeur. Le contact ne doit jamais être perdu avec le sol, mais à chaque contact il faut remonter le leurre. N’oubliez pas que vous imitez la vie, excluez donc tout geste brusque ou trop ample ! Soulevez la canne que je vous conseille souple de pointe, mais en respectant la vitesse de dérive. À dérive rapide, mouvement adapté, à dérive lente, idem.

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[caption id="attachment_192979" align="aligncenter" width="500"] La combinaison entre l’appât et le fort impact visuel du madaï en fait toute l’originalité © DR[/caption]

Les zones de pêche

Compte tenu de la polyvalence du leurre, il serait hasardeux de vouloir décrire un type de poste trop spécifique. Pour les sparidés, recherchez les zones minérales. L’idéal est un sol couvert de végétaux, mais parsemé de roches ou de gravières. On en trouve en Méditerranée, mais aussi en Bretagne. Pour les gadidés, vous allez rire… C’est peu ou prou la même chose ! La seule différence notoire est que ces poissons aiment les dépressions du fond. Les hauts plateaux sont source de concentration, ainsi que les failles dans la roche. Vous aurez compris que si le sondeur peut indiquer clairement une faille ou un plateau rocheux, il aura plus de mal à identifier une gravière (ce point technique dépend du niveau de gamme du sondeur). Ce sera donc à la main, à la perception que l’on a du fond qu’il faudra se fier. En conclusion, je dirais que je considère personnellement les madaïs comme l’un des apports majeurs du Japon sur notre continent. Au-delà de toute autre forme de leurre, celui-ci reste accessible par tous. Il est réellement polyvalent dans toutes les régions, il peut pêcher de Nice à Boulogne sans aucune distinction ni limitation. Ce leurre est l’un de mes favoris !

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[caption id="attachment_192981" align="aligncenter" width="500"] Les dentis sont bien réceptifs au madaï l’hiver. Notamment lorsqu’ils sont agrémentés de lamelles de calamar. © DR[/caption]

La couleur

Vous aurez noté, en aparté, que je n’ai que très peu abordé la notion de couleur. Elle est pour moi secondaire avec ce leurre, et pour plusieurs raisons. La première est la nature même du leurre qui montre un comportement que l’on ne peut comparer à celui d’un poisson. Cherchez à imiter une sardine ou toute autre proie est illusoire. S’il devait ressembler à quelque chose, ce serait à une petite seiche, ou un calamar. Le hic, c’est que les céphalopodes sont les rois du mimétisme… Donc ? Donc nous en arrivons à la seconde raison : vous devriez savoir que plus la profondeur augmente, plus la lumière diminue. Elle est progressivement déstructurée. [caption id="attachment_192978" align="aligncenter" width="500"] © DR[/caption] À vingt mètres de profondeur (plus ou moins), il ne reste plus aucune couleur identifiable, à l’exception du rouge qui est la seule à pouvoir générer un contraste. Tout ce qui est bleu ou vert est absorbé par la pénombre. Seuls restent les rouges et les jaunes qui permettent de créer un effet de contraste visuel. Vous remarquerez donc que les madaïs provenant du Japon sont essentiellement décorés de ces deux valeurs…

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Que faire en l’absence de courant ?

Lancer son madaï ! Toutefois, je précise que si cette technique peut fonctionner aisément avec des gadidés (notamment les tacauds et capelans), elle est plus aléatoire avec des sparidés. Il reste néanmoins des différences, car si un pageot sera moins regardant, un pagre ne se laissera pas piéger ! J’ai envie de vous dire d’aller plonger vos leurres en acceptant parfois de mettre votre mental de côté. Quelques madaïs et un calamar vous promettent à coup sûr de bons moments d’éclate totale.

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Toute l’actualité de la pêche en mer par ICI

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