Vendée Globe. Icebergs en vue pour les skippers
On n’avait pas vu d’icebergs sur le Vendée Globe depuis plusieurs 2008. Malheureusement, les skippers en ont vu de près hier. Cela concerne le groupe de Benjamin Ferré (Monnoyeur DUO for a JOB) à Conrad Colman (MS Amlin) qui naviguent proche de la Zone d’Exclusion Antarctique, à l’approche de la latitude du point Némo. Un danger évident si leur bateau venait à s’encastrer dedans.
Cette zone – définie par l’entreprise à mission CLS (Collecte Localisation Satellites) pour empêcher les skippers de s’approcher trop près des icebergs – bénéficie d’une surveillance de pointe grâce à l’expertise de ses équipes et aux données collectées par satellites. La direction de course, qui surveille les marins en continu, transmet les informations aux skippers tout au long du parcours. Deux détections d’icebergs concernant le groupe cité précédemment sont aujourd’hui confirmées au-delà des limites de la ZEA. Mais il faut savoir que seuls les icebergs d’une taille minimale de 80 à 100 m sont détectables. Autant dire, que même un iceberg de 10m pourrait causer de gros dégâts et pour cela les marins ne disposent que de leurs instruments de bord pour les éviter: une caméra thermique et leur radar comme nous avions posé la question à CLS.
Fabien Delahaye, adjoint à la direction de course donne également des explications
Vendée Globe : Peux-tu nous rappeler comment la ZEA est définie ?
La Zone d’Exclusion Antarctique est mise en place avec CLS avant le départ. Elle est évolutive en fonction des réceptions des images satellites réalisées par l’entreprise à mission pendant la course, au fur et à mesure de l’avancement de la flotte. Ces images ont des résolutions plus ou moins élevées. Elles sont d’abord assez larges et si il y a le moindre doute, on affine avec des images plus précises. On peut faire évoluer les points de la ZEA dans une limite de 30° de longitude par rapport au premier concurrent. À partir du moment où les premiers concurrents sont passés, on ne peut plus modifier le parcours, car ce dernier doit être le même pour tous les skippers.
Vendée Globe : Les icebergs peuvent avoir bougé entre les premiers et le reste de la flotte. Comment faites-vous pour les concurrents suivants ?
À partir du moment où les premiers sont passés, on ne peut plus revenir en arrière et modifier la Zone d’Exclusion. Ce qu’on fait, ce sont des “ice reports”. Avec CLS, on continue de réaliser des images satellites régulièrement, notamment pour suivre les icebergs que l’on avait identifiés sous la ZEA au moment de sa définition. Au besoin, on communique les informations aux marins, individuellement.
Vendée Globe : Qu’avez-vous vu sur les dernières images ? Certains glaçons apparaissent dans les nouvelles images, proches de la ZEA. En quelques jours, ils se sont déplacés vers le Nord, et sont désormais au-dessus de la zone. Aujourd’hui nous avons deux détections confirmées, qui ont été vues sur les images trois jours de suite à 24h d’intervalle. Nous avons donc prévenu les skippers concernés, un par un, en leur transmettant toutes les informations.