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Vendée Globe. Petite avance pour Charlie Dalin…

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Charlie Dalin (MACIF Santé Prévoyance) a réussi à se glisser au bon endroit pour prendre un peu d’avance sur Yoann Richomme (PAPREC ARKÉA). Les deux leaders du Vendée Globe, ont enfin réussi à s’extirper du front froid du cap Frio. Les alizés sont proches pour Charlie Dalin qui va pouvoir remonter plein nord. La question reste de savoir si Yoann Richomme pourra rester dans son sillage. Il a eu des problèmes techniques et n’a pas passé le meilleur jour de l’An. Troisième, Sébastien Simon continue à faire son chemin mais aura du mal à recoller aux leaders.

« C’est un chapitre assez compliqué qui se termine et ce n’est pas plus mal comme ça. Hier, ça a été une journée complexe avec des vents qui ne correspondaient pas du tout aux fichiers. On parle beaucoup du Pot-au-Noir mais le front froid semi-permanent du cap Frio peut être un sacré casse-tête. Il est peu documenté et, à mon sens, sous-coté ! », a relaté Charlie Dalin. Dans ce type d’endroit, on navigue à vue et, finalement, de manière assez différente de ce à quoi on est habitué. Il faut être un peu opportuniste, s’adapter à ce qui se passe mais aussi savoir se détacher un peu des fichiers, ce qui n’est pas forcément facile. Difficile, en effet, de tracer sa route lorsque les événements sur l’eau échappent à toute cohérence, que les modèles météo ont perdu le Nord et que tout cela s’apparente finalement à une gigantesque tombola. « C’est très mal modélisé et il y a un cocktail explosif de températures contrastées. J’ai eu des décalages jusqu’à 200° avec ce qui était prévu. Il a donc fallu essayer d’imaginer ce qui se passait », a exposé le skipper de MACIF Santé Prévoyance, après une nuit des plus mouvementées sur une mer métamorphosée en trampoline géant. « J’ai rencontré les vagues les plus violentes depuis le début de mon Vendée Globe. J’ai fait quelques sauts assez dingues. Tout a volé dans le bateau ! », a précisé le Havrais, toujours engagé dans un jeu de chat et de souris avec son rival. S’il a réussi à se ménager une avance de 80 milles depuis hier, il sait bien que dans cette course, c’est à peine de quoi respirer entre deux grains. Autrement dit, que ce n’est toujours pas le moment de baisser la garde, surtout avec une météo qui adore jouer les trouble-fête à la moindre occasion. « A présent, je suis en train de progresser en bâbord amures pour aller chercher mon point de virement de bord vers le Nord avant d’entamer ensuite un très long bord en tribord jusqu’au Pot-au-Noir. C’est un point qui promet d’être assez important parce qu’il va définir une ligne qu’il sera ensuite difficile de changer », a souligné Charlie qui devrait manœuvrer la nuit prochaine avant de traverser encore quelques zones de calmes – parce que visiblement, l’Atlantique Sud n’a pas encore fini de tester sa patience. Mais il reste optimiste : dans 24 heures, des vents enfin en phase avec les fichiers (ou presque, on ne va pas trop rêver) et les premiers frissons des fameux alizés viendront lui donner de l’élan pour rallier l’équateur.

Quand le cap Horn joue les stars inaccessibles
Alors que la situation semble s’éclaircir pour lui, elle reste nettement plus compliquée pour bon nombre de ses concurrents. Pour ses poursuivants les plus proches, c’est un véritable parcours du combattant : évoluer au près tout en jonglant avec des masses orageuses imprévisibles le long des côtes argentines, c’est déjà un défi. Mais ajoutez à ça un ballet de bateaux de pêche en pleine activité et c’est un peu comme tenter un slalom dans un parking saturé. Pour ceux qui s’approchent de la pointe australe de l’Amérique du Sud, comme Clarisse Crémer (L’Occitane en Provence), Benjamin Dutreux (GUYOT environnement – Water Family) et Sam Davies (Initiatives-Cœur), la situation diffère, mais elle n’est pas moins délicate. Ici, le problème n’est pas la violence des éléments, mais plutôt leur absence : un calme plat, presque agaçant, où des vents timides imposent une navigation millimétrée pour avancer. Et pour couronner le tout, le cap Horn, cette légende que tout marin rêve de (re)voir, reste invisible. La brume épaisse et une trajectoire lointaine font de ce moment mythique un épisode où l’imaginaire doit compenser la réalité.

Fantômes du Horn et rêves du Pacifique
Mais passer sans le voir, c’est un peu comme aller au Louvre et trouver la Joconde en congé. « C’est une petite frustration. Il n’empêche que c’est trop chouette de démarrer 2025 de cette manière. C’est surréaliste d’être à l’autre bout du monde, de franchir le Horn. C’est un jalon qui n’est pas anodin ! », a expliqué Clarisse pour qui ce coin de roche mythique semble définitivement tout droit sorti d’un livre d’aventures. Et pour cause, ce n’est pas juste un bout de terre isolé au bout du monde, c’est un monument à la gloire de la navigation, un musée naturel où chaque vague raconte une histoire. « Magellan, Drake, Shackleton… À chaque nom qui vient en tête, on a presque l’impression de croiser des fantômes légendaires ! », a ajouté la navigatrice qui sait par expérience que cette admiration doit rester fugace car le cap Horn, aussi emblématique soit-il, est un peu comme une case bonus dans cette immense partie de jeu : on la franchit avec fierté, mais on garde un œil sur la suite. Tout n’est pas si différent pour Denis Van Weynbergh (D’Ierteren Group) qui lui, de l’autre côté de la planète, a fait son entrée dans le Pacifique à 18h42 hier soir. « La prochaine grosse étape pour moi, c’est la mi-parcours. Ensuite, viendront les passages de l’antiméridien, du point Némo… et du cap Horn. Ça laisse rêveur ! », a formulé de son côté le navigateur belge, ravi qu’un nouvel océan s’ouvre devant lui, immense et chargé de promesses. Et pour cause, la perspective des prochaines grandes étapes à venir agit comme un carburant supplémentaire. Chaque « Milestone », n’est pas seulement un repère géographique, mais un moment pour mesurer le chemin parcouru et se projeter dans ce qui reste à accomplir.

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