Vendée Globe 2024. En direct avec Violette Dorange : « Je vis une aventure de dingue et tous les jours je me le dis »
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26e au classement de 11h, la benjamine de la course, 23 ans tout juste, impressionne par son dynamisme, sa bonne humeur et son mental en acier inoxydable. A la barre de l'ancien "Yes We Cam" du roi Jean sur le dernier Vendée Globe, Violette Dorange qui navigue actuellement au milieu du Pacifique, tient la dragée haute aux autres IMOCA à dérives. Nous avons pu poser cinq questions à la skippeuse de Devenir, certainement l'une des révélations de cette 10e édition...
Voile Magazine : Comment gères-tu la fatigue accumulée après 50 jours de course ? Et ton IMOCA est-il toujours opérationnel suite à la traversée de cet océan Indien très éprouvant ?
Violette Dorange : "Physiquement, je vais bien. J'ai juste des courbatures aux bras tellement les manœuvres sont difficiles. J'ai tout le temps les bras un peu bloqués, un peu courbaturés depuis quelques jours. Le bateau va bien. En fait, dernièrement on a eu des conditions plutôt cool. On a eu une zone où il y avait moins de vent et j'ai pu faire un gros "reset" du bateau, réparer plein de choses.
Mon bateau est de nouveau à 100% de son potentiel. Donc moralement, ça va super bien, c'est un petit peu lié tout ça. Je suis toujours heureuse d'être en mer, je suis bien sur mon bateau. Et comme les conditions sont un peu plus cool, là le vent est rentré mais la mer est toujours plate, c'est vraiment du bonheur de naviguer !"
Voile Magazine : Ce premier Vendée Globe comble-t-il tes attentes sportives et humaines ?
Violette Dorange : "Oui, complètement. Je vis une aventure de dingue et tous les jours je me le dis. Donc sportivement, il y a une vraie compétition avec tous les bateaux à dérives. C'est un petit peu dur parce que parfois je me dis qu'il faut que ça reste une aventure, qu'il faut que je reste sage, que je ne m'emporte pas trop dans la compétition. Mais bon, des fois c'est un peu plus fort que moi, j'ai envie d'aller un peu plus vite que les autres.
C'est hyper intéressant et puis même humainement, je vis quelque chose de fou, j'ai l'impression de voyager. Là par exemple, j'ai retrouvé quelques compagnons de voyage comme Eric Bellion, Louis Duc ou encore Sébastien Marsset. I
[caption id="attachment_192994" align="aligncenter" width="500"] Violette Dorange est aux commandes de l'ancien Hubert de Jean Le Cam, 4e du dernier Vendée Globe. Crédit : Thomas Deregnieaux / Qaptur.[/caption]
Voile Magazine : Quels sont ton pire et ton meilleur souvenir depuis le départ des Sables ?
Violette Dorange : "Mon pire souvenir, c'est le moment où je me suis pris un grain à 50 nœuds alors que j'avais déjà un peu trop de voile sur mon bateau, un peu trop par rapport à la force du vent. Et là, quand je me suis pris le front rafaleux, j'ai cru que j'avais tout cassé et j'ai eu peur. Donc ça, c'était vers la fin de l'océan Indien.
Et mon meilleur moment, il y a eu le départ qui est incroyable et puis il y a eu le passage du Pot au noir. J'ai été super, super contente de moi, super fière d'avoir réussi ce passage. Stratégiquement, ça a été une réussite. Ensuite, je pense qu'il y a eu aussi l'entrée dans le Pacifique, après 15 jours très très difficiles dans l'océan Indien, on a eu un peu de soleil, un peu de temps calme et ça, ça m'a fait énormément de bien." Violette Dorange : "Je navigue à la barre de son bateau, l'ancien Hubert. C'est un IMOCA qui est exceptionnel. Déjà, il est facile à prendre en main, il est léger, il est simple, je trouve que vraiment c'est un très très bon bateau et j'ai une chance incroyable de l'avoir. Jean Le Cam, il m'a beaucoup aidée au tout début du projet, avant que je récupère le bateau. Puis, il m'a emmenée naviguer sur les entraînements avec Benjamin Ferré et Éric Bellion. C'est trop chouette parce que ça m'a permis de gagner énormément de temps dans ma préparation. J'ai même pu faire le retour de la route du Rhum sur ce bateau-là. C'était ma première transat sur un IMOCA. C'était en convoyage, mais ça m'a permis de prendre en main le bateau. Le plus, c'est qu'il m'a fait confiance et très vite il m'a fait naviguer. Ça m'a permis de me mettre en confiance." Voile Magazine : Seras-tu de la prochaine édition du Vendée Globe ? Violette Dorange : "Ah ah, oui, normalement oui !"Mon pire souvenir, c'est le moment où je me suis pris un grain à 50 nœuds...