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Vendée Globe. Sébastien Simon, 3e au passage du Cap Horn

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Sébastien Simon a franchi le cap Horn en troisième position du Vendée Globe ce mercredi 25 décembre à 10h 21m 38s (heure de Paris), après 44j 21h 19m 38s de course. Soit 1j 9h 54m 18s après le leader Yoann Richomme et toujours en avance (de 2j 3h 15min 8s) sur le précédent record d’Armel Le Cléac’h en 2016. Le plus beau des cadeaux de Noël pour le skipper de l’IMOCA Groupe Dubreuil qui a réussi à maintenir une belle avance sur ses poursuivants, désormais à plus de 1000 milles (1852 kilomètres) derrière lui. Le Vendéen de 34 ans, ému de passer Noël seul à bord de son bateau, se réjouit de quitter les éprouvantes mers du Sud. Il est prêt et plus motivé que jamais pour une remontée de l’Atlantique qui s’annonce stratégique et technique, ce qui n’est pas pour lui déplaire.

Malgré la perte du foil tribord de son IMOCA Groupe Dubreuil le 7 décembre dernier dans l’océan Indien, Sébastien Simon a tenu bon durant la longue traversée de l’océan Pacifique, qui n’aura cependant duré que 12 jours ! Un long bord tribord amures, permettant d’exploiter son foil bâbord, lui avait même permis de prendre la tête de la course le 18 décembre. Après s’être battu du mieux qu’il a pu avec ses armes, le jeune skipper a été contraint de laisser ses deux acolytes Yoann Richomme et Charlie Dalin s’échapper en tête. « Je peux vous dire que ce n’est pas drôle de se battre avec un foil en moins, racontait-il. Le bateau a un comportement vraiment pas terrible et c’est un peu pénible. Pour l’instant, on maintient l’écart avec les poursuivants. Mais ce n’est pas sans énergie. S’il y en a un qui est motivé c’est bien moi ». Ces derniers jours, « les conditions ont été dures au passage d’un front, avec plus de 50-53 nœuds de vent. J’ai préféré temporiser un peu, » racontait Sébastien, confronté à une mer déchainée à l’approche du mythique rocher.

« Le cap Horn en 3e position c’est énorme, jamais je n’aurais imaginé ça ! »

Quel plus beau cadeau pour Sébastien Simon, ses proches et son équipe en ce jour de Noël, que de franchir cette étape, assurément la plus marquante du tour du monde en solitaire ? « Passer le cap Horn en 3e position c’est quelque chose d’énorme, jamais je n’aurais imaginé ça. Je compte bien profiter de ce moment-là, ce n’est pas donné à tout le monde de passer le cap Horn à Noël. C’est plutôt chouette, » se réjouissait le jeune skipper qui d’ordinaire ne s’attache pas tellement à ce genre de symbole. « Cette année-là, avec le groupe Dubreuil, après tout ce que j’ai vécu, c’est d’autant plus une réussite et une joie. » C’est chose faite, dans 37 à 47 nœuds de vent et une mer toujours aussi démontée, « juste pour me dire au revoir, merci le Pacifique, ciao le Sud, vive l’Atlantique ! »

Noël en solitaire

La gorge serrée, les yeux humides, Sébastien s’est exprimé dans une vidéo envoyée du large hier soir : « depuis que je suis tout petit, je vois des marins porter des bonnets du père Noël dans leur bateau. Cette fois j’en fais partie. Je les regardais en vidéo, je les admirais, je me demandais ce qu’ils faisaient là. Et ben j’y suis ! J’y suis avec un cap Horn qui approche. » Avant d’annoncer son menu de fête : « ma grand-mère m’a offert un pot de foie gras que j’ai entamé au ptit’ dej avec des Kinders… Je vous souhaite à tous un joyeux réveillon, profitez bien de vos proches, votre famille, profitez bien de ces moments qui sont précieux. Un Joyeux Noël à tous ceux qui ont choisi d’être seuls aussi, comme moi. Merci à la famille Dubreuil, à toutes les filiales, à mon papa, Alexandra, Chiffon, toute l’équipe. C’est aussi grâce à vous qu’on est là aujourd’hui, c’est incroyable. Merci à vous tous, je vis un moment fabuleux. J’ai toujours rêvé de ça. Pas forcément d’être seul à Noël mais (long silence), c’est plutôt chouette, » conclut-il, ému.

Cap sur les Sables d’Olonne

Maintenant que les deux tiers du parcours sont derrière lui, le Sablais peut enfin mettre le clignotant à gauche, direction la maison. « Vu les écarts, je pense que je vais plutôt gérer la situation. J’aimerais bien réussir à prendre un peu de temps pour le bateau. Selon mes routages, il y a deux jours de près en bâbord amures dans l’Atlantique Sud, pour essayer de monter petit à petit pour attraper les alizés. Ça va être un scénario différent de celui des mers du Sud, bien plus rythmé comme type de course, avec un enchaînement de systèmes météo. Ça va être très stratégique et technique et ça j’aime beaucoup ! »

Après 44 jours de course en solitaire, Sébastien Simon trouve que « le temps n’est pas si long. Au contraire, je pense que je vais essayer de savourer cette remontée de l’Atlantique. Notre Vendée Globe est quand même relativement rapide. On est devant le record d’Armel. » Même s’il sait qu’il y aura encore des moments difficiles à traverser, le skipper reste focalisé sur sa course qu’il entend bien continuer sur sa même lancée, avec beaucoup d’envie et de plaisir. « J’ai plutôt hâte. On n’est pas encore totalement arrivé, il peut se passer encore beaucoup de choses et je suis prêt pour ces moments-là. »

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