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Magique système

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Alors que les marins disputent leur 40e jour de course, plus de 800 milles séparent le trio de tête – Charlie Dalin (MACIF Santé Prévoyance), Yoann Richomme (PAPREC ARKÉA) et Sébastien Simon (Groupe Dubreuil) – de leurs poursuivants. Pourtant, ce deuxième groupe qui s’étend de Thomas Ruyant (VULNERABLE, 4e) à Justine Mettraux (TeamWork-Team Snef, 11e) progresse dans le même système dépressionnaire que les leaders. Conséquence ? Les écarts peuvent encore se faire et se défaire, malgré l’écart conséquent du moment. Par ailleurs, Clarisse Crémer (L’Occitane en Provence, 12e), Samantha Davies (Initiatives-Cœur, 13e), Benjamin Dutreux (GUYOT environnement – Water Family, 14e) et Romain Attanasio (Fortinet-Best Western, 15e) progressent toujours au près au large de la Nouvelle-Zélande. De son côté, la bande d’Isabelle Joschke (MACSF, 17e) a dépassé la Tasmanie.

Il est donc possible de naviguer à plus de 800 milles d’écart et d’évoluer dans le même système météo. Il s’agit d’un immense phénomène, sorte de masse diffuse qui remplit l’écran des habitués de la cartographie et qui s’étire sur une grande partie du Pacifique. Il concerne donc les trois premiers – Charlie Dalin (MACIF Santé Prévoyance) – Yoann Richomme (PAPREC ARKÉA) – Sébastien Simon (Groupe Dubreuil) – et accaparent aussi tout le groupe des poursuivants. Consultant météo du Vendée Globe, Christian Dumard explique : « les premiers sont en avant d’un petit front qui fait partie de ce grand système dépressionnaire. Les autres progressent autour d’un anticyclone et commencent tous à avancer dans ce système. C’est donc le même système météo de Charlie Dalin à Justine Mettraux (TeamWork-Team Snef, 11e) ! »

« Pourvu que ça dure ! »
Pour les trois premiers, la priorité était de veiller à une rotation de vent dans la journée, de Nord-Ouest à Sud-Ouest. Un passage de front les a en effet accaparés obligeant à passer de bâbord amure à tribord amure. Pas de quoi entamer la bonne humeur du leader, Charlie Dalin, après une semaine à couteaux tirés avec ses deux rivaux :

Tout roule ! Nous sommes à l’avant du front, et on a un super angle vers l’Est. Je pense que l’écart va se creuser légèrement avec Sébastien. Là, je commence à faire mes routages dans l’Atlantique, c’est cool ! Je suis content d’avoir repris la tête de course et d’avoir le bateau à 100%. Pourvu que ça dure ! On a une avance conséquente sur les autres, c’est plus facile de gérer trois bateaux qu’une flotte. J’ai l’impression de régater plus qu’il y a quatre ans. À bord, je fais ma petite vie et je ne me sens jamais seul. Ce qui est impressionnant, c’est la vitesse à laquelle passent les jours. Je ne m’en remets pas !

Charlie Dalin
MACIF Santé Prévoyance

Une scission en cours, une autre à venir ?
Dans le même temps, le groupe des poursuivants, qui s’étend donc de Thomas Ruyant (VULNERABLE, 4e) à Justine Mettraux (TeamWork-Team Snef, 11e) a considérablement creusé l’écart avec le reste de la flotte ces derniers jours. Une scission s’est opérée puisque Clarisse Crémer (L’Occitane en Provence, 12e) et Samantha Davies (Initiatives Cœur, 13e) pointent désormais à 900 milles. Surtout, elles continuent de naviguer au près à proximité de la Nouvelle-Zélande, tout comme Benjamin Dutreux (GUYOT environnement – Water Family, 14e) et Romain Attanasio (Fortinet-Best Western, 15e). « Ils vont avoir du près, du vent de travers avant de retrouver un système plus habituel à partir de lundi », détaille Christian.

Derrière, Isabelle Joscke (MACSF) a pris les commandes d’un groupe de cinq skippers qui a dépassé la latitude de la Tasmanie et qui progresse désormais dans l’océan Pacifique. La suite ne s’annonce pas évidente, la faute à une succession de situations incertaines, entre dépression et zone sans vent. « Sous la Nouvelle-Zélande, le groupe pourrait se scinder en deux entre ceux qui tenteront de remonter au près et ceux qui tenteront une route plus Sud », décrypte Christian Dumard.

Serein comme un skipper en mer
Dans le même temps, une certaine sérénité émane des deux skippers joints ce matin aux vacations. Charlie Dalin a pris plaisir à décrire longuement sa routine, « sa petite vie » à bord, l’enchaînement de toutes les tâches pour faire avancer son bateau. La même impression était palpable chez Boris Herrmann. Le skipper semble bien loin de la pression d’il y a quatre ans – « ce n’était pas facile d’être le premier allemand à disputer le Vendée Globe » – et assure ne pas souffrir de solitude. Il regretterait presque la fin des mers du Sud qui se profile, cette « grande phase exotique qui ne va pas durer ». Et puis il raconte tout sourire :

Le fait de pouvoir être connecté, de joindre les proches, ça donne le sentiment d’être connecté avec le monde. Je me sens aussi mieux à bord et il y a plein de petits éléments qui font que j’apprécie plus ce que je vis. J’aime bien mon rythme, le réveil, le café du matin, la bonne énergie qu’il y a dans le bateau… Tout à l’heure, je suis resté sur le pont, j’ai pu profiter : ce sont des petits moments de bonheur qui offrent une belle alternative à nos vies tout enfermée.

Boris Herrmann
MALIZIA – SEAEXPLORER

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