Vendée Globe 2024. En direct avec Nicolas Lunven : « J’ai pris un coup au moral quand le trio de tête s’est échappé ! »
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Auteur d'une course solide jusqu'ici, Nicolas Lunven (Holcim PRB), cinquième au pointage de 11h, bataille sec entre Thomas Ruyant (Vulnerable) et Jérémie Beyou (Charal) dans ce groupe de foilers en retrait (à 900 milles) du trio de tête. Serein, appliqué et performant malgré une prise en main tardive de son plan Verdier de 2022, le double vainqueur du Figaro revient pour nous sur son état d'esprit, la stratégie météo des jours à venir et ses objectifs sportifs sur ce Vendée Globe de haute intensité.
Vendée Globe 2024 : La cartographie et le classement de la course en live
Voile Magazine : Comment te sens-tu mentalement et physiquement après 40 jours de course ? Nicolas Lunven : "Écoute, physiquement et mentalement je vais très bien. Je fais bien attention à bien dormir, à bien m'alimenter, à éviter de me faire mal. Généralement on ne choisit pas de se blesser mais je me force quand même à prendre le temps de bien faire les choses, de décomposer les manœuvres, pour éviter l'accident bête, que ce soit pour moi ou pour le bateau." Voile Magazine : Penses-tu possible de raccrocher les wagons sur ce trio infernal composé de Charlie Dalin, Yoann Richomme et Sébastien Simon ? Nicolas Lunven : "Je ne pense pas, parce qu'ils sont dans un système météo différent et on n'aura pas d'opportunité de revenir sur eux dans les jours à venir. En plus, de leur côté, Ils ne vont pas ralentir, bien au contraire... Après, la remontée de l'Atlantique peut éventuellement réserver des surprises, mais là c'est trop tôt pour le dire." [caption id="attachment_192721" align="aligncenter" width="500"] Ce plan Verdier de 2022 est taillé pour les longs bords de portant du Grand Sud. Crédit : Adrien Nivet / Polaryse.[/caption] Voile Magazine : Es-tu dans les clous de tes objectifs sportifs ? Nicolas Lunven : "Question classement, écoute, j'ai envie de te dire oui. Je suis plutôt content de la manière dont j'ai navigué jusqu'à maintenant. J'espère que je vais continuer sur cette lancée jusqu'à l'arrivée. Je me bats entre la quatrième et la sixième place avec Thomas et Jérémy. C'est plutôt sympa de se tirer la bourre avec eux car ce sont de sacrés clients. Alors oui définitivement, Je suis plutôt content d'être là où je suis."Voile Magazine : Cite-moi un bon et un mauvais souvenir que tu vas retenir de ce Vendée Globe ? Nicolas Lunven : "Des bons souvenirs, il y en a plein. J'ai vraiment bien aimé la descente de l'Atlantique. Je trouve que c'est vraiment une section du parcours qui est très intéressante. J'ai eu l'occasion de le faire plusieurs fois sur des Volvo Ocean Race. J'aime vraiment bien cette portion-là qui n'est pas simple niveau stratégie météo, avec plein de décisions à prendre. Je ne m'en suis pas trop mal tiré. J'étais plutôt content de moi. Et un Mauvais souvenir... si j'ai eu un petit coup de mou au sud de l'Australie, de la Tasmanie quand je me suis fait rattraper par une dorsale anticyclonique qui était juste derrière moi alors que je pensais être suffisamment rapide pour rester devant. C'est vrai que là ça m'a mis un coup au moral puisque les premiers se sont échappés. Je pensais que Jérémy allait s'échapper aussi mais finalement il s'est fait aussi croquer par la dorsale et j'ai quand même pu revenir sur lui." Voile Magazine : Les fêtes de fin d'année approchent, comment appréhendes-tu ces moments à venir loin des tiens et de la "civilisation" ? Nicolas Lunven : "C'est vrai que Noël c'est dans 5 jours maintenant. Honnêtement, c'est pour le moment une question je ne me suis pas trop posé. J'essaie quand même de faire des petites vidéos ou des calls avec la famille, avec les enfants. C'est sûr que surtout quand on a des enfants, Noël c'est généralement un chouette moment de partage. Donc, louper ça c'est forcément un petit peu dommage, un petit peu triste. Maintenant je ne me plains pas, j'ai choisi, je savais bien en partant que ça avait ce genre de conséquences. Je ne suis pas venu faire le Vendée Globe pour faire la fête et les cotillons... Mais on essaiera de se rattraper soit à mon retour ou à Noël prochain."