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Voiles de St-Tropez. Des défis, et Oriole vainqueur du Gstaad Centenary Trophy

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C’était encore à nouveau une magnifique journée sur les Voiles de St-Tropez. Ce jeudi, journée traditionnellement dédiée aux Défis était également celle du Trophée des Centenaires qui opposait 19 classiques lancés dans une course poursuite avec des départs décalés en fonction du potentiel de vitesse de chacun. Sans oublier les Maxis partis en baie de Pampelonne, frais et dispos après leur day off d’hier.
Une journée synonyme d’éclectisme, passée sous le soleil et dans une ambiance bon enfant.

Des Défis qui font sens
Après la Club 55 Paul Watson Maxi Yachts Cup, le match disputé hier entre My Song et Balthasar, c’était aujourd’hui le tour de Belle Aventure et Il Moro di Venezia I de croiser amicalement le fer pour la Club 55 Paul Watson Cup. « Ces Défis au nom de Paul Watson, ce n’est pas un hommage, c’est pour aider le président de Sea Shepherd explique Patrice de Colmont, fondateur de la Nioulargue et patron du Club 55. Paul Watson, c’est l’étincelle qui fait surgir une question de société plus générale. Lorsqu’on commence à vouloir mettre en prison les gens qui défendent la nature, c’est que ça va très mal… » Dans le même esprit, une vente aux enchères publique d’objets de marine sera organisée au chantier CNB Villanova vendredi à partir de 19 heures au bénéfice de Watson.
En attendant, c’est le match entre deux grands classiques, l’immaculé Il Moro di Venezia I, plan Frers de 20 mètres et Belle Aventure, le plan Fife de 25 mètres qui ouvrait le bal à 12 h15, devant la tour du Portalet. Un croisement de générations comme on les aime aux Voiles de Saint-Tropez entre le premier maxi de Raul Gardini qui date de 1976 et le ketch Marconi presque centenaire puisqu’il date de 1929 ! Et peu importe si le premier a fait valoir son potentiel de vitesse bien supérieur au second, c’était le plaisir d’être ensemble sur l’eau que l’on célébrait aujourd’hui à Saint-Tropez !
Une vingtaine d’autres équipages ne s’y étaient pas trompés puisqu’en marge de la Club 55 Paul Watson Cup, onze Défis avaient été déclarés par des concurrents comme l’encourage la tradition des Voiles. Ils mêlaient parfois Modernes et Classiques avec par exemple Notre Méditerrannée, le JP 54 de Jean-Pierre Dick opposé au côtre Bermudien Eugenia V de 1968 ou redonnaient vie à de vieilles rivalités comme celle de Serenade et Oiseau de feu, nés tous deux juste avant guerre et premiers sur la ligne ce midi.

Des centenaires en grande forme
La treizième édition du Gstaad Centenary Trophy rassemblait 19 yachts de tradition construits avant 1925 sur un format de course poursuite où chaque bateau part en décalé en fonction de son rating, établi selon les règles du Comité International de Méditerranée.
C’est l’invité Dainty, du haut de ses 8 mètres, qui ouvrait la voie et déclenchait le top un peu avant 13 heures. A chacun ensuite de régler son chronomètre pour être dans le bon timing de l’appel VHF du comité de course. Si certains n’étaient pas très attentifs au sablier, d’autres prenaient l’affaire très au sérieux, à l’image d’ Oriole que l’équipage espagnol avait paré d’une nouvelle grand-voile plus rigide ce matin, anticipant des vents faibles qui s’installaient tout de même à une douzaine de noeuds en début d’après-midi. Les quatre P Class reprenaient comme à la parade leur explication débutée mardi et à l’avantage jusqu’ici d’Olympian qui connait bien l’épreuve puisqu’il est le seul triple vainqueur du Centenary Trophy (2014, 2019 et 2021). Tacticienne à bord, Cécile Poujol avouait quand même « se méfier de Joyant, le plus long et puissant des P Class, qui devrait se montrer de plus en plus performant ». Restauré et relancé cette année, le dernier des P Class est d’ailleurs l’un des tout juste centenaires puisque construit en 1924, tout comme le britannique Arrow.
Dans cette course poursuite, était-il préférable d’avoir un grand ou un petit rating ? «Tout dépend si le vent est stable. Si ça monte, c’est bon pour nous ! » répondait ce matin l’équipage du New York 40 Rowdy, affichant l’un des gros ratings de la flotte et s’élançant plus de 30 minutes après Dainty sur ce parcours de 9 milles.
A l’arrivée, pas de savant calcul de temps compensé, le premier sur la ligne est bien le vainqueur ! Et c’est finalement Oriole qui s’impose, suivi du 10 m JI Marga et du P 14 Olympian, au coude à coude avec Rowdy.

Inversion des rôles chez les Maxis
Après une journée de repos, les Maxis ont repris le chemin de la baie de Pampelonne ce matin. Inversion des rôles entre classes A et B d’un côté qui disputent désormais des parcours côtiers et les deux plus petites classes C et D lancés sur des bananes. Le parcours 3 de 25 milles avec plusieurs aller-retours au louvoyage et vent arrière n’était pas pour dépayser les grands Maxi, chauffés par deux jours de bananes….
En Maxi C, Lady First 3 termine la première banane trois secondes devant Wallyño qui l’emporte en compensé et en Maxi D, le Swan 65 Six Jaquar continue son parcours sans faute, ne concédant la première place qu’à la seconde banane à Blue Oyster.
Il est des jours où même les monocoques les plus performants ne peuvent rien contre la météo. Bloqués près d’une heure sans vent à hauteur de Cavalaire pour leur parcours côtier, les grands Maxi des classes A et B peinaient encore à franchir la ligne à 18 heures ce jeudi soir.

Gilbert Pasqui : Le savoir-faire et la passion en héritage

En visite au Voiles de Saint-Tropez aujourd’hui, le charpentier de marine Gilbert Pasqui retrouvait avec émotion dans le vieux port quelques-uns des très nombreux bateaux sur lesquels il a oeuvré.
Après avoir commencé à l’âge de 13 ans avec son père, charpentier lui même chez Silvestro à Nice, Gilbert s’est installé à son compte au port de la Darse à Villefranche-sur-mer en 1994 avec comme premier chantier la mature de Zaca A Te Moana. « C’était réplique du Zaca d’Erol Flynn, un énorme chantier et j’avais besoin de longueur pour faire les mâts, c’est pour ça que je me suis installé à la darse » raconte le charpentier. Gilbert a depuis restauré 89 bateaux parmi lesquels des noms prestigieux comme Mariska, Haloween, Tuiga, de nombreux 8 m JI et a également construit trois voiliers modernes sur plans Bouvet-Petit en bois moulé sur lisses jointives, les Simplex.
Mais c’est aussi pour son expertise dans les gréements de yachts classiques que Gilbert Pasqui est connu dans le monde entier. Collaborant fréquemment avec Jacques Fauroux pour le dessin et les échantillonnages, il a vu défiler plus de 2000 mètres de mâture sous sa varlope, à l’abri des voutes en pierre du 18ème siècle de son chantier bardé de palissades.
Attachant et bon conteur, Gilbert a des histoires de Nioulargue et de Voiles de Saint Tropez plein les poches, comme ce soir d’octobre où il vit arriver un Zodiac dans le port de Villefranche avec à bord le mât de flèche cassé d’Avel. « Au téléphone, le propriétaire m’a demandé quand il pourrait récupérer son mât. Je lui ai répondu qu’il régaterait le lendemain. On a bossé toute la nuit et le matin, on reposait le mât sur le zodiac direction Saint-Tropez ! » A 76 ans, toujours habité par sa passion pour les yachts classiques, Gilbert Pasqui forme plusieurs jeunes charpentiers de marine pour prendre sa succession. Un savoir-faire considérable à cultiver, assurément.

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