Vite testé : Le safran de secours X-Rudder

L’innovation est indiscutable ! A la rédaction, on se souvient avoir fabriqué un safran de secours avec le tangon et les planchers du bord : ce fut un échec. On se souvient aussi avoir testé un produit fini partant du même principe avec un résultat à peine meilleur. En somme, nous attendions beaucoup de ce safran de secours, d’autant que l’actualité n’a de cesse de nous rappeler combien l’appendice peut être fragile : il y a les orques de Gibraltar, mais aussi des mèches de safran corrodées jusqu’à la rupture, des OFNI ou des cailloux mal placés… Finalement, avoir un safran de secours semble logique lorsqu’on engage une partie de son patrimoine financier et/ou affectif au large. Photos : Damien Bidaine

L'Avis de la rédaction ♦♦♦♦♦  Prix : 3 960 euros  

[caption id="attachment_188298" align="aligncenter" width="500"] Essai du prototype du X-Rudder sur un Sun Odyssey 44. © D. Bidaine[/caption]

UN VRAI SAFRAN AMOVIBLE ET UNIVERSEL

Retour au X-Rudder. Sa force est de ressembler à s’y méprendre à un vrai système de gouverne et non de singer les trucs et astuces cités en préambule. A la barre de cette innovation Bernard Mallaret, régatier et ancien directeur de Delta Voiles, associé à Michel Oussens, un plaisancier expérimenté expert dans le travail de la tôle. Leur prérequis fut de partir de ce qui fonctionne : un safran vertical doté d’un profil hydrodynamique (NACA), commandé par deux palans simples. Un système universel, simple et léger, capable d’être installé en mer sans aide extérieure, sans outillage. Cela paraît facile, mais pour avoir été le témoin de leurs réflexions, de leurs avancées et de l’essai en mer du prototype, nous affirmons que l’affaire est plus complexe qu’il n’y paraît ! C’est que les forces exercées sur un safran ne sont pas négligeables, qu’il faut être robuste tout en restant léger. Ajoutez à cela que nos deux inventeurs souhaitaient aboutir à un safran performant à toutes les allures, sans exploser son prix de commercialisation, mais qui soit facile à stocker et discret lorsqu’il n’est pas utilisé, le tout installé sur des ancrages permanents qui ne dénaturent pas le voilier hôte… [caption id="attachment_188302" align="aligncenter" width="500"] Le X-Rudder comprend six éléments : trois tubes, une tête de safran, la pelle, deux palans Wichard © D. Bidaine[/caption] En fin de compte, c’est une réussite ! Parlons de ce qui se voit le moins : ces trois ancrages pas plus gros qu’une cadène et non agressifs qui ont été préalablement fixés sur le tableau arrière. Sur ceux-ci se loge la structure tubulaire supportant la tête de safran en aluminium dont la partie basse est doublée pour augmenter la surface d’appui de la pelle là où s’exerce le plus de pression. Une longue pelle (entre 1,60 et 1,95 m) constituée d’une âme structurelle en H et d’une enveloppe en tôle d’aluminium pliée et assemblée avec une colle utilisée dans l’industrie aéronautique, désignant ainsi la région toulousaine où est fabriqué le X-Rudder. Cette pelle de 15 kg (le poids d’un hors-bord de 2,5 ch) vient se glisser dans la tête de safran. L’installation que nous avons testée au mouillage est rapide et ne nécessite aucun outillage. [gallery columns="2" size="medium" ids="188299,188300"] Une opération réalisable en mer en sécurisant bien les six éléments mobiles et en l’ayant fait au moins une fois au calme. Vient le test en mer, sous voiles. Une fois le safran immergé (il est maintenu en position haute par une goupille), l’angle de barre se contrôle à l’aide de deux palans Wichard connectés à la structure et dont le dormant revient sur les winches du cockpit. Un contrôle basique mais efficace, tant pour garder un cap que pour virer de bord. Quant à la pelle, elle a fait son office sans remous, résistant même à un départ au lof volontaire à 7 noeuds ! [caption id="attachment_188301" align="aligncenter" width="500"] Le X-Rudder fi nalisé, ici sur un Dufour 455,
sera présenté au Grand Pavois de La Rochelle. © D. Bidaine[/caption]

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