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Voile: pari fou mais pari tenu pour la "Mama Team" Picon-Steyaert

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Voile: pari fou mais pari tenu pour la

"C'était un pari un peu fou", avait euphémisé Charline Picon, interrogée par l'AFP au mois de juin. "C'était une olympiade de trois ans seulement, Sarah revenait de cinq ans d'arrêt, moi je changeais de discipline... En plus on est mamans toutes les deux. C'est sûr que ça paraissait un peu ambitieux", avait-elle ajouté.

Mais, toute cette semaine sur le plan d'eau de Marseille, dans des conditions de vent plutôt légères, celles qu'elles préfèrent, les deux représentantes de la "Mama Team", le surnom qu'elle se sont donné, ont montré que leurs ambitions n'étaient pas si démesurées, leur rêve pas si dingue.

Nettement en tête après deux premières journées quasi-parfaites, elles ont ensuite résisté, restant régulières malgré un vent instable et plus fort, jusqu'à la Medal Race de vendredi, retardée d'une journée faute de vent.

Malgré ce stress supplémentaire, elles ont pris la 6e place de cette ultime régate, suffisant pour monter sur le podium derrière les Néerlandaises Odile Van Aanholt et Annette Duetz et les Suédoises Vilma Bobeck et Rebecca Netzler.

A Marseille, Steyaert a décroché sa première médaille olympique alors que Picon est désormais triple médaillée après l'or ramené de Rio et l'argent décroché à Tokyo, à chaque fois en planche à voile.

Un parking au Portugal

L'exploit est d’autant plus spectaculaire qu'elle l'a donc réussi en changeant de support, passant de la planche au dériveur en double. "Après Tokyo, j'ai eu envie de découvrir autre chose, de partager une aventure. Et, sur mon parcours en planche, j'étais apaisée, j'avais fait ce que j'avais à faire", a-t-elle raconté à l'AFP.

Picon a changé de discipline, Steyaert, elle, a changé de vie.

En 2016, après trois participations aux JO, deux en dériveur simple et une en 49er FX, elle met un terme à sa carrière sportive et se consacre à sa vie d’institutrice, près de La Rochelle, et à deux maternités. Le sacre olympique, alors, était très loin.

"L'histoire, elle débute en 2019 sur un parking au Portugal, où je voyais les 49ers. Et je me dis +ah ouais, ça a l'air bien. Et si j'appelais Sarah+", rembobine Picon. "On ne s'était pas parlé depuis 2016. Et puis voilà, en 2021, on s'est lancées."

Mais il faut tout de même imaginer d'où reviennent les deux jeunes femmes. "Franchement, quand j'ai pris la décision de repartir, je ne savais pas si j'allais réussir à mettre le bateau à l'eau...", se souvient Steyaert. "Clairement, on partait de zéro. Au début, on en rigolait, je ne connaissais même pas le nom des bouts (les cordages, ndlr)", confirme Picon.

Aller au bout

En prime, il y a les blessures, les difficultés avec un premier entraîneur et des classements qui n'évoquent vraiment pas l'or, comme cette 33e place aux Mondiaux en mars.

"Abandonner a pu nous traverser l'esprit mais en fait non, il n'y avait pas moyen, on s'accrochait à notre rêve", assure Picon.

Ce rêve est entretenu par leur immense expérience, avec trois JO chacune.

"Elles expriment leur potentiel de championnes dans les moments à fort enjeu, c'est leur force. Et on savait que leur progression se ferait jusqu'au dernier jour", a témoigné mercredi leur entraîneur, Benjamin Bonnaud.

Elles ont effectivement progressé jusqu'au bout et ont puisé une part de leurs forces dans le soutien de leurs familles et de leurs petites filles, une pour Picon et deux pour Steyaert.

"Ce qui nous lie, ce sont aussi nos filles, avait expliqué Steyaert à l'AFP en juin. C'est important de leur parler de ce que l'on vit, de leur dire que ce n'est pas facile pour nous non plus de partir, que l'on est tristes aussi. Mais on leur dit qu'on a ce rêve fou et qu'on veut aller au bout." Pari tenu.

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