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Entretien : Solvants & décapants… faites le bon choix !

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De nombreuses opérations d’entretien impliquent l’utilisation de solvants et de décapants. Ces produits ont beau se trouver facilement en grande surface, leur emploi oblige à respecter quelques règles pour ne pas mettre en danger le support, l’environnement ou votre santé.

Sommaire :

On peut définir un solvant comme un liquide ayant la propriété de dissoudre, de diluer ou d’extraire d’autres substances. Le plus commun est l’eau, qui agit, par exemple, sur les feuilles de thé pour en extraire les principes aromatiques. Pour un chimiste, elle présente malheureusement deux défauts majeurs, une évaporation lente et une incapacité à dissoudre les graisses. L’industrie chimique a permis de développer d’autres liquides, désignés par le nom générique de solvants organiques, car contenant des atomes de carbone.

Nettoyer, diluer, nettoyer, dégraisser...

Ils ont un point de fusion et un poids moléculaire plus faibles que l’eau, ce qui favorise l’évaporation, et de fortes propriétés lipophiles qui aident à la dissolution des graisses. L’essentiel de la production de solvants sert aux peintures et revêtements (61 %), mais aussi aux polymères, comme la résine polyester, aux colles et aux nettoyants, dont les formulations contiennent aussi des proportions plus ou moins importantes de solvant organique. Les solvants servent pour l’essentiel à nettoyer les surfaces avant peinture ou collage, à diluer certains produits, à nettoyer les outils de travail ou à détremper des couches de peinture accumulées. Presque tous sont biotoxiques, au contact de l’épiderme ou du système respiratoire, sans oublier une biodégradabilité limitée et la pollution de l’air ambiant, due à leur volatilité. [caption id="attachment_185932" align="aligncenter" width="500"] un masque conçu pour protéger le système respiratoire des vapeurs de solvants organiques est indispensable © JY Poirier[/caption]

Une toxicité qui s'avère de fait

Pour cette raison, les autorités européennes et nationales encadrent de plus en plus strictement le commerce de solvants organiques volatils, et certaines formules, comme le trichloréthylène ou le benzène, sont désormais interdites. D’autres, comme le MEK (ou butanone), sont contrôlées. Extraits de la biomasse végétale (bioéthanol, lactate d’éthyle, furfural...), certaines alternatives aux solvants organiques sont en cours de développement, mais la filière industrielle mettra du temps avant d’en généraliser l’emploi. Rappelons que l’origine végétale n’est pas en soi une garantie d’innocuité ! Nous avons réuni ici un échantillon représentatif des solvants les plus courants, utilisables pour l’entretien d’un bateau. Nous avons ajouté une formule décapante à base de solvants, qui complète utilement la panoplie du plaisancier bricoleur pour retirer un vieil antifouling, ou nettoyer ses pinceaux.

Des produits chimiques avant tout

L’usage de ces substances reste simple mais, comme pour n’importe quel produit chimique, une lecture attentive des instructions, fournies sur l’emballage ou sur une fiche technique séparée, est indispensable avant toute utilisation. Avant de traiter une grande surface, il est préférable, en cas de doute, de commencer par un essai sur une petite zone, au dos d’un textile par exemple, afin de vérifier la bonne (ou la mauvaise ) compatibilité entre le produit et le matériau. Tous les solvants, sauf l’eau, sont volatils et inflammables, un risque qu’il faut prendre en compte lors de travaux dans un volume fermé, fonds ou aménagements. Seule solution, ventiler avec force...

Sécurité : Protection personnelle

En raison de l’affinité des solvants pour les graisses, ils peuvent avoir un effet néfaste en pénétrant dans l’organisme directement par voie cutanée ou indirectement par voie respiratoire. Prévenir valant mieux que guérir, un équipement de protection personnel suffira à écarter les risques. Utilisés par de nombreux plaisanciers pour leurs opérations de maintenance, les masques antipoussières ne protègent, comme leur nom l’indique, que des particules en suspension et nullement des vapeurs de solvants ! Pour ce faire, il faudra investir dans un masque conçu pour protéger le système respiratoire des vapeurs de solvants organiques. Pour un prix de 30 à 40 € environ, il contient généralement une ou deux cartouches filtrantes à base de charbon actif, à même de piéger les principes volatils en suspension dans l’air environnant. Absente sur la photo, une paire de lunettes de protection éliminera tout risque de projection de liquide dans l’oeil. [caption id="attachment_185930" align="aligncenter" width="500"] Évitez en revanche les gants en vinyle, économiques mais très peu résistants aux solvants et aux efforts mécaniques © JY Poirier[/caption] Selon l’ampleur des travaux, une combinaison de protection jetable n’est pas un luxe mais, comme pour le masque respiratoire, il faudra impérativement choisir un modèle étanche aux aspersions et non aux seules poussières, faute de quoi la protection sera nulle... Tous les solvants ont une toxicité avérée sur la peau et le port de gants est une absolue nécessité pour éviter tout risque de dessèchement ou d’allergie. Les modèles jetables les plus courants sont à base de latex, mais leur résistance aux solvants est assez variable selon la nature chimique des produits et il faut souvent les changer. Il existe d’autres modèles non jetables à base de caoutchouc ou de butyle, plus résistants, mais leur prix est nettement plus élevé et ils ne s’imposent qu’en cas d’allergie au latex ou pour des travaux intensifs ou répétés. Évitez en revanche les gants en vinyle, économiques mais très peu résistants aux solvants et aux efforts mécaniques [caption id="attachment_185934" align="aligncenter" width="500"] Gants, masque, lunettes et vêtement de protection, pinceaux et chiffons, l’équipement nécessaire au travail des solvants reste simple © JY Poirier[/caption]

Préparation : La mise en œuvre

La mise en œuvre des solvants reste aussi simple que les outils de travail. Chiffon (tissu ou papier), pinceau et récipient suffisent à la plupart des cas. Préférez les chiffons blancs, en tissu de coton non pelucheux, aux textiles de couleur dont les colorants sont susceptibles d’être dissous par les solvants employés et de s’étaler ensuite en traces inesthétiques sur la surface de travail.

Du bon usage du chiffon

Pliez soigneusement et retournez régulièrement le chiffon pour exposer un morceau de tissu, papier ou textile, toujours propre. Avec un tampon froissé, vous finirez, en utilisant toujours les mêmes fibres, par déplacer les salissures sans les enlever. Une fois toute sa surface polluée, changez de chiffon. Ce renouvellement coûtera moins cher que de devoir recommencer un vernis constellé de taches de rétractions, suite à un dégraissage mal exécuté (expérience vécue...). [caption id="attachment_185931" align="aligncenter" width="500"] Un pliage soigneux du chiffon, tissu ou papier, permettra d’utiliser progressivement toute sa surface et d’éliminer toutes les salissures © JY Poirier[/caption] Les mêmes précautions s’appliquent aux chiffons en papier. Moins coûteux que les tissus, ils peuvent servir à dégrossir un nettoyage, mais, comme ils présentent une très faible résistance aux frottements, il vaudra mieux éviter leur usage sur des surfaces rugueuses, antidérapants, bois brut... au profit de surfaces lisses, comme les gel-coats, stratifiés ou inox... Le papier contient aussi des particules légèrement abrasives susceptibles de rayer des surfaces fragiles, comme les Plexiglas. [caption id="attachment_185935" align="aligncenter" width="500"] Une fois humides, les fibres du papier résistent mal au contact avec une surface rugueuse, ici les pointes de diamant de l’antidérapant, et finissent par pelucher. © JY Poirier[/caption]

Peinture : Les décapants

Ces produits, qui se présentent sous forme liquide ou gélifiée, servent à éliminer sans trop d’effort des couches de peinture accumulées, laques, vernis ou antifoulings. Formulés à base d’acides ou de solvants puissants, ils sont conçus pour avoir une efficacité maximale, mais elle impose de suivre scrupuleusement les recommandations du fabricant en matière de dilution, de protection personnelle, de ventilation et de rinçage. [caption id="attachment_185933" align="aligncenter" width="500"] GEL DÉCAPANT Pratique à utiliser © DR[/caption]

Gel décapant : Pratique à utiliser

Disponible sous de nombreuses formulations commerciales à base de solvants, y compris en phase aqueuse, ce produit se présente sous une forme gélifiée qui permet de travailler dans n’importe quelle position, y compris sous la coque. Une fois le produit appliqué sur les peintures, l’effet décapant dépendra de la formulation de la peinture et du gel, du nombre de couches et, surtout, du temps d’application qui peut atteindre plusieurs heures. Le gel est efficace sur la plupart des laques, acryliques, glycéro, alkydeuréthane, et polyuréthane. Il peut aussi servir à « récupérer » un pinceau qui a séché par inadvertance dans la peinture. Compte tenu du prix d’un bon pinceau, l’opération peut être rentable ! Dans tous les cas, un rinçage final soigneux est indispensable, mais il faudra récupérer les effluents et les traiter dans un centre de déchets dangereux. Prix moyen : à partir de 18 €/l env. Retrouvez les pages Entretien sur Voile&Moteur

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