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Les voiliers les plus rapides du monde sur la Fastnet Race

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Alors que le Vendée Globe a fait les gros titres cet hiver avec une flotte record de 31 IMOCA, la France possède une flotte de bateaux encore plus extraordinaires : les Ultimes. Développés au cours des 30 dernières années par des équipes qui tentent de battre le record du tour du monde sans escale, le Trophée Jules Verne, ces multicoques volants géants de 32 m de long sur 23 m de large sont de loin les voiliers de course au large les plus rapides au monde. En août, plusieurs d’entre eux participeront à la Rolex Fastnet Race. Si les conditions météorologiques sont favorables, ces bateaux sont tout à fait capables de terminer la course en moins d’une journée, même si le nouveau parcours vers Cherbourg est plus long (695 miles nautiques).

En 2019, alors que la plupart des concurrents n’avaient pas encore atteint Land’s End, un combat de poids se jouait dans les derniers miles entre deux titans : le détenteur du record du tour du monde en solitaire sans escale (et vainqueur du Vendée Globe) François Gabart, naviguant avec Jimmy Spithill à bord de MACIF et le Maxi Edmond de Rothschild, co-skippé par les vainqueurs de la Volvo Ocean Race Franck Cammas et Charles Caudrelier. MACIF est passé en tête au Cap Lizard mais Cammas et Caudrelier ont réussi à reprendre l’avantage en empannant un peu plus tard. Ils se sont ainsi imposés avec seulement 58 secondes d’avance.

Ces deux bateaux reviendront concourir dans la classe open des multicoques de la Rolex Fastnet Race. Seul MACIF change de couleurs puisqu’il a été acquis par le Team Actual, 4ème de la dernière édition sur son précédent bateau. Fin avril, le trimaran est sorti du hangar de Team Actual dans sa nouvelle livrée. Depuis leur base de La Trinité-sur-Mer, le skipper Yves Le Blevec et son équipe sont en train de se familiariser avec leur nouvelle machine. En comparant ses performances avec celles de son précédent Ultime, le Blevec observe : « Dans les petits airs, c’est similaire et dans le gros vent et les grosses vagues, ce n’est pas très différent, mais dans les conditions moyennes, le bateau est entre 10 et 15 % plus rapide. »

Alors que les foilers préfèrent généralement les eaux plates, Le Blevec maintient que c’est en fait dans la mer formée qu’il voit le gain de performance. « Avec l’ancien bateau, nous avions de grosses difficultés à aller vite contre les vagues car le bateau tombait dans les creux. Sur le nouveau bateau avec les foils, il reste hors de l’eau et ne tombe pas dans les vagues, donc nous sommes plus rapides. »

Le Blevec, vainqueur en 2015 à bord de Bretagne Telecom affirme que pour les Ultimes, le changement de cap vers Cherbourg ne les impactera pas beaucoup, mais il apprécie le confort que le port du Cotentin va offrir. « Avant, c’était très difficile pour les concurrents de franchir la ligne et de s’entendre dire qu’ils ne pouvaient pas entrer dans le port. A Cherbourg, ce sera plus simple. » Le Blevec garde un bon souvenir de la ville pour y avoir passé plusieurs mois à la fin des années 1990, alors qu’il construisait le maxi-catamaran Team Adventure.

Quant à la Rolex Fastnet Race, Le Blevec en est un grand fan. « C’est comme un monument – une course très emblématique. Tous les marins connaissent la Fastnet Race. Le départ de la course est toujours un moment très spécial car il y a beaucoup de types de bateaux différents. Nous sommes les plus rapides mais nous pouvons jouer avec les Contessa 32 et il y a toutes les catégories. C’est très important pour tout le monde ».

Franck Cammas et Charles Caudrelier, qui ont respectivement mené leur bateau à la victoire lors des éditions 2011-12 et 2017-18 de la Volvo Ocean Race, reviennent pour défendre leur titre. Leur force réside dans une équipe très expérimentée et le temps qu’ils ont consacré à développer et à apprendre les subtilités de leur Ultime.

« L’accent est mis sur les foils et les safrans, mais aussi sur l’aérodynamisme », explique Caudrelier. « Les améliorations que nous avons apportées ces deux dernières années ont été énormes. Nous avons besoin de gros appendices pour voler tôt [typiquement dans 14 nœuds de vent/28 nœuds de vitesse du bateau], mais ensuite, lorsque vous volez vite à 40-45 nœuds, vous avez des problèmes de cavitation – c’est compliqué mais nous avons passé des heures et des heures à travailler là-dessus et je pense que le résultat sera assez bon. » Avec un peu plus de vent, le Maxi Edmond de Rothschild est capable d’atteindre des vitesses moyennes de 30-40 nœuds, ce qui lui permettrait d’être confortablement amarré à Cherbourg moins de 24 heures après avoir quitté Cowes.

La plus grande menace, à part l’Actual Leader du Blevec, est constituée par les deux nouveaux Ultimes lancés cette année. Fraîchement sorti du hangar, le tout nouvel Ultime Banque Populaire XI d’Armel le Cleac’h est actuellement inscrit à la Rolex Fastnet Race, mais il n’y participera que si son calendrier de préparation le lui permet. Entre-temps, et chose incroyable si l’on considère que ces bateaux peuvent coûter plus de 10 millions d’euros, un deuxième Ultime devrait être mis à l’eau dans les prochaines semaines pour François Gabart. Gabart est actuellement à la recherche d’un sponsor pour sa nouvelle campagne mais il est l’un des marins français les plus doués, avec déjà un incroyable palmarès à seulement 38 ans.
Pour contrer la menace des nouveaux Ultimes, le Maxi Edmond de Rothschild a fait installer pour cette saison un tout nouvel ensemble de foils (c’est-à-dire trois safrans avec gouvernails de profondeur, une dérive équipée d’un foil en T et deux foils de levage dans les flotteurs).

Quant au nouveau parcours, Caudrelier en prend plein la vue. Même les forts courants du Raz Blanchard ne représentent qu’une petite fraction de la vitesse d’un Ultime. Caudrelier se réjouit de l’accueil qui sera réservé à Cherbourg : « A chaque fois que j’y suis allé, c’était une belle arrivée. Les gens seront très heureux d’avoir un événement comme le Fastnet. Certains ne seront peut-être pas satisfaits du changement d’arrivée à Cherbourg, mais je pense qu’après la première édition, ils changeront d’avis. Si les bars sont ouverts, c’est un endroit agréable pour finir et, à coup sûr, la nourriture est meilleure ! »

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