Arnaud Costes (ancien 3e ligne de l'ASM Clermont) : «Avantage Toulouse»

Fils de Gérard, figure historique au même poste de 3e ligne dans les années 70 et 80, Arnaud Costes a également marqué durablement l’histoire de l’ASM dont il a porté le maillot entre 1993 et 2000, avant de poursuivre sa carrière à Castres, Bourgoin et Béziers.

Longtemps consultant pour le diffuseur (Canal+) il a aujourd’hui pris du recul mais garde un œil averti sur la chose ovale. D’autant que son rejeton (Paul), à bientôt 18 ans, va intégrer le centre de formation du Stade Toulousain.

Un fils au cœur « jaune et bleu »

« Paul joue avec les Crabos du Stade mais il rêve de jouer à Clermont depuis qu’il est né (sourires). Je l’amenais voir les finales que l’ASM perdait et il était inconsolable pendant trois jours. Même en 2019, on était au Stade de France, il avait 16 ans, il est né et jouait déjà à Toulouse mais la défaite de Clermont l’a anéanti. Plus jeune, il allait même à l’entraînement au Stade avec un maillot “jaune et bleu”, c’est pour dire ».

L’anecdote avec le Stade Toulousain

 Joueur cadre de l’ASM dans les années 90, Arnaud Costes a souvent croisé sur le pré le Stade Toulousain. Il était d’ailleurs l’un des joueurs montferrandais qui faisaient l’objet d’une « attention » particulière de la part des Toulousains. Guy Novès ne l’aurait d’ailleurs pas renié dans son effectif.

« Un jour, à la sortie du terrain, Guy Novès m’avait dit “Tu serais bien, toi, à Toulouse !” Je lui ai répondu qu’il n’avait qu’à m’appeler, ce qu’il n’a jamais fait. Sans doute estimait-il que c’était à moi de faire la démarche. Ce que j’ai naturellement jamais fait. En tout cas, le Stade ne m’a jamais contacté ».

Plus destructeur que bâtisseur quand il « découpait » sur le terrain (même s’il savait manier la balle), Arnaud Costes vient de créer une entreprise familiale (avec son cousin) sur Clermont liée à la rénovation de façade des maisons individuelles. « J’avais à cœur de monter un projet entrepreneurial dans une région que je connais et apprécie, où vivent encore mes parents, où j’ai grandi. Cela va me permettre aussi de revenir plus souvent en Auvergne. Pourquoi dans le bâtiment ? Jusque-là, j’étais plutôt dans l’événementiel mais l’opportunité de créer Ovalie Façades 63 vient d’une rencontre avec un Toulousain, passionné de rugby et supporter du Stade… ».

Son regard sur le Toulouse actuel

« Le Stade a pris un virage intéressant avec un nouveau président (Didier Lacroix, ndlr) qui fait un très bon boulot, qui a fait revenir pas mal d’anciens joueurs. Ugo Mola a pris la suite de Novès qui a tout gagné, ce n’était pas facile mais il est resté sur la ligne de conduite du jeu à la Toulousaine et il commence à en récolter les fruits. Et puis, il bénéficie de l’éclosion d’une belle génération tout en ayant réussi son recrutement extérieur (Kolbe, Kaino, les frères Arnold, Elstadt…) ».

J’ai la faiblesse de penser que Michelin sera toujours derrière l’ASM. Ce qui est une garantie en or par les temps qui courent.

Son regard sur le Clermont actuel

 « Je ne connais plus le club, j’en suis parti il y a 20 ans. Mais j’ai l’impression d’une fin de cycle, d’une transition nécessaire. Il y en a besoin mais ce n’est jamais une période facile dans un club. De loin, je vois des grands principes qui sont en place depuis plus de 10 ans ; avec aussi quelques défauts dans le jeu, en défense par moments et aussi un manque de régularité.

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Mais, ce club me semble moins en danger que d’autres face à la crise actuelle. La filiation, le côté fusionnel entre l’ASM et Michelin est un sacré atout. Et puis, à 150 km à la ronde, il y a quoi, à part Michelin et l’ASM ? ».

« La clé pour Clermont selon moi sera d’être hyper efficace sur le porteur de balle toulousain. »

Un pronostic pour le quart

 « En tant que jaunard de cœur, j’aimerais dire que l’ASM va gagner. Après, sur les quatre derniers matchs que j’ai vus des deux clubs, on ne peut pas dire que Clermont domine son sujet tandis que Toulouse démontre sur le terrain une grosse maîtrise. Avantage Toulouse donc. Mais, on a tellement vu des équipes naufragées - ce qui n’est pas le cas de l’ASM - ressuscitées sur un match !

La clé pour Clermont selon moi sera d’être hyper efficace sur le porteur de balle toulousain. Il faudra être très fort sur l’homme. Contre Toulouse, il y a trois axes : les empêcher d’avancer, de jouer debout et de mettre de la vitesse. »

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Christophe Buron