Quand le rugby part dans tous les sens
Mercredi soir, est donc votée l’idée fumeuse de barrages pour qualifier les deux derniers clubs à la prochaine coupe d’Europe, pour accompagner les quatre premiers du classement actuel. Et ce, uniquement dans le cas où la saison actuelle ne reparte pas. La visio-conférence des dirigeants du rugby professionnel (Top 14 et ProD2) était donc à peine terminée que déjà, sortaient en ligne (peu après 22 heures) sur les sites de certains confrères, ce projet de barrages et d’autres dossiers évoqués.
Eric de Cromières : « Il y a un dirigeant-traitre parmi nous »
Contacté ce jeudi, le président clermontois Eric de Cromières, très en colère, a refusé de parler des sujets abordés mais lâche : « Je trouve scandaleux de voir nos débats étalés dans les médias quasiment en instantané. Il y a un dirigeant-traitre parmi nous ». Ambiance...
Concernant donc la possibilité de barrages, le dirigeant de l’ASM s’est contenté de nous déclarer : « C’est sur la table, mais ce qui est décidé un mercredi, peut être détricoté dans une semaine en fonction de l’évolution de la crise sanitaire, dont personne ne connaît l’issue. »
Le rugby, jamais avare d’idées originales
Ceci étant précisé par le président de Cromières, nous aurions donc, en guise d’amuse-bouche d’une saison 2020-2021 qui s’annonce déjà aussi obstruée que le périphérique parisien un jour de départ de vacances, deux matchs éliminatoires pour oblitérer la qualification pour la prochaine Champions Cup. Les vainqueurs accompagneraient Bordeaux, Lyon, le Racing et Toulon. C’est ainsi, que le public du Michelin, quand il aura à nouveau le droit d’emprunter les travées du stade, viendra assister à un Clermont – Toulouse (ainsi qu’un La Rochelle - Montpellier), avant même, peut-être, allez savoir, le quart de finale de la précédente édition européenne, contre le Racing qui n’a pas eu lieu le 4 avril dernier pour les raisons que l’on connaît et probablement décalé à la rentrée.
Et oui, ça se passe comme cela dans le milieu du rugby, jamais avare d’idées originales pour faire parler de lui, capable d’inventer ce qu’un esprit cartésien serait bien incapable d’imaginer. Car on peut s’interroger sur cette décision, votée mercredi soir, de faire jouer une prolongation aux clubs classés de la 5e à la 8e place alors que le fond du tableau a été totalement figé, sans relégation à la clé. Pourquoi alors de ne pas avoir qualifié le top 6 actuel pour la Coupe d’Europe ? Pour ne pas léser Toulouse (7e) et Montpellier (8e) ? Mais, pourquoi chercher des réponses, quand il y a une chance, comme le dit Eric de Cromières, que la question ne se pose plus dans huit jours. Le rugby sera passer probablement à autre chose... qui fera couler encore un peu d’encre.
Christophe Buron