Aviron: Androdias-Boucheron en mode diesel, Ravera-Lunatti mettent le turbo
Sous la pluie battante de Vaires-sur-Marne et malgré les encouragements d'un public nombreux, Androdias et Boucheron ont bien failli boire la tasse.
Les double champions du monde en deux de couple (2018, 2022) n'ont jamais réussi à faire douter les Irlandais Daire Lynch et Philip Doyle, 1er, et les Espagnols Aleix Garcia et Rodrigo Conde, 2e.
"C'est une situation qu'on connaît bien. Une situation bien frustrante (...) Ça manque de peps, ça manque de jus, c'est une première course, comme on sait bien faire, un peu molle", résume Boucheron.
Cette entrée en matière difficile n'est pas une surprise. Depuis son sacre à Tokyo, le duo associé depuis 2015... rame: ils ont eu du mal à digérer leur médaille d'or.
Boucheron, 31 ans, a traversé une période de dépression en 2022, Androdias, 34 ans, a dû faire une croix sur la saison 2023 à cause d'un virus tenace et a collectionné cette année les pépins physiques, notamment au dos.
En conséquence, ils abordent ces Jeux en manque de repères et en panne de confiance avec seulement deux compétitions internationales disputées en 2024, des régates de Coupe du monde terminées à chaque fois à la 5e place.
Mais ils gardent le moral: "On a le savoir-faire qui est de monter en puissance au fur et à mesure du championnat", assure Boucheron.
"En mode méchant"
Avant leur demi-finale mardi, ils vont "se mettre en mode méchant, comme on sait bien faire": "Plus il y a d'émotion, plus on est bon".
Même s'ils semblent en retrait, notamment en comparaison avec les Néerlandais Melvin Twellaar et Stef Broenink, leurs dauphins à Tokyo et champions du monde en titre, leur entraîneur Alexis Besançon croit encore ses protégés capables d'être sur le podium le 1er août.
"Ils ont fait cinq semaines d'entraînement comme je n'ai jamais vu ça avec eux. À un moment donné, ça va ressortir", espère-t-il.
L'équipe de France qui vise "a minima trois médailles" selon son DTN Sébastien Vielledent, a fini sa première matinée de compétition sur une victoire en série, pleine de promesses.
Associées depuis peu, Elodie Ravera-Scaramozzino et Emma Lunatti ont remporté leur série en coiffant sur le fil les Australiennes.
"On s'est fait plaisir, on sait qu'on a encore des petits points à améliorer quand même, surtout sur la première partie de parcours. Je pense qu'on peut faire bien mieux", sourit Lunatti.
Derrière les impressionnantes Roumaines Ancuta Bodnar et Simona Radis, championnes olympiques 2021 et double championnes du monde en titre, elles peuvent prétendre à une médaille.