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Questions à Delphine Gleize, réalisatrice du film Beau joueur présenté à Aurillac, ce jeudi 13 juin

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Questions à Delphine Gleize, réalisatrice du film Beau joueur présenté à Aurillac, ce jeudi 13 juin

Comment vous est venue cette idée de réaliser un film sur le sport, une thématique assez différente de vos dernières réalisations ?

" Ce n'est pas un film sur le sport à proprement parler. J'étais en train de préparer un film de fiction, une histoire d'amour entre un coach et une athlète. Moi je suis une fan de rugby, du nord de la France mais avec une famille qui a joué au rugby, notamment mon grand-père qui était vice-président du Stade Montois. Pendant que je préparais mon long-métrage, j'ai rencontré un préparateur physique et je lui ai demandé s'il connaissait Vincent Etcheto pour pouvoir observer un coach atypique. "

 

Pourquoi avoir précisément choisi le club de l'Aviron Bayonnais ?

" Je voulais les observer pour me donner des idées pour voir la manière de travailler de Vincent Etcheto. J'aime le rugby et je lis la presse spécialisée donc c'est moi qui ait vraiment eu envie de le rencontrer. "

 

Ce projet de suivre la saison des joueurs bayonnais était-il programmé ? 

" J'y suis allée en novembre 2016, ils venaient de perdre sept fois d'affilée. Je suis juste venue une journée et cela a été une sorte de coup de foudre pour ce groupe de joueurs dans la tourmente qui n'était pas abattu. Donc j'ai eu envie de continuer à vivre l'aventure au sein du groupe. Vincent Etcheto a rapidement été d'accord, d'autant plus que sa mère avait vu mes films et avait confiance en moi. "

 

Combien de temps êtes-vous finalement restée aux côtés de l'effectif bayonnais ?

" J'ai décidé d'arrêter mon autre film et je suis restée avec eux sept mois et demi. J'ai filmé seule. "

 

Pourquoi avez-vous fait le choix de réaliser ce film seule ?

" Je trouve que c'est une implication beaucoup plus forte et humaine. Un documentaire, c'est prendre le temps de regarder les gens et de prouver quelques chose de très fort quand vous les filmez. Cela nécessite une implication physique. Je ne voulais pas être une équipe au milieu d'une équipe. Seule une ingénieure du son est venue six ou sept fois durant les sept mois. "

 

Quel message vouliez-vous faire passer à travers ce projet ? 

" C'est un film de l'intérieur mais absolument pas sur le rugby même si évidemment je ne filme que des rugbymen. C'est un film sur la transmission et sur l'idée d'hommes qui vont se remettre d'une guerre. "

 

Est-ce difficile d'intégrer un vestiaire de rugbymen, notamment pour une femme ?

" C'est extrêmement facile de travailler au milieu d'hommes rugbymen parce qu'il y a un respect immense. Ils ont tout de suite compris que c'était un travail sérieux et compliqué. C'est une relation de confiance qui est née en voyant que je ne lâchais pas et que je croyais en eux. Les rugbymen sont les gens les plus respectueux et élégants. On peut être dans des vestiaires pendant sept mois et ne connaître que de l'élégance. "

 

Des personnalités du vestiaire qui vous ont plus touchée que d'autres comme l'entraîneur ?

" Oui mais pas seulement lui, les joueurs aussi en eux-mêmes. Une équipe de rugby c'est comme une troupe de théâtre, chacun connaît le rôle qu'il a joué. Quand vous filmez en groupe il y en a qui se donnent beaucoup plus à la caméra mais ce ne sont pas pour autant vos préférés. "

 

Au fur et à mesure de la saison, vous êtes-vous prise au jeu dans cette course au maintien ? 

" Exactement, j'y ai cru à mort. Le regret est forcément pour eux. Mais dans le sport de niveau c'est un cycle et la roue tourne. "

Avez-vous eu des retours des joueurs bayonnais qui ont visionné le film ?

" C'est très fort parce qu'à la fois ils ont vécu une saison horrible et ça les replonge dedans donc c'est quelque chose de difficile. Et puis un film de 1 h 30 par rapport à un an de ce qu'ils ont vécu c'est toujours réducteur mais ils se retrouvent complètement dedans. Ils ne pensaient pas que le film ressemblerait vraiment à ça, c'est-à-dire raconter leur vraie histoire à eux. Ils ont conscience que c'est quelque chose qui relève de la mémoire, c'est à dire un objet qu'ils garderont, un objet de mémoire. "

 

Votre film sort quelques semaines après l'officialisation de la remontée du club en Top 14, un beau clin d'oeil ?

" Oui car finalement l'happy end a eu lieu récemment avec cette remontée en Top 14. Je rêvais qu'il fasse un casse ou un hold-up, il n'a pas été fait les mois où j'y étais mais en deux ans donc c'est merveilleux. "

 

Alix Vermande

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