Aiglun : le mythique Spigolo des Hussards (ED, 200m)
En ce début d’année 2025, avec Matthias Greyer (professionnel en devenir), nous sommes allés rendre visite à l’un des itinéraires TA à parcourir absolument dans les Alpes-Maritimes : le Spigolo des Hussards.
La ligne se faufile entre la toits, en plein milieu de la paroi du Giet à Aiglun :
Cela faisait déjà bien trop longtemps que nous attendions un hypothétique pic de forme pour nous lancer dans cette aventure. Au fil des ans, les pics de forme se font de plus en plus rares. Et surtout, ils tendent fâcheusement à s’inspirer plutôt de la Dune du Pilat que du Cerro Torre… Tant pis, l’occasion est trop belle pour la laisser une nouvelle fois passer.
Il ne faut pas attendre de se faire réveiller par la première longueur. Il faut anticiper et déjà bien ouvrir les yeux pour traverser bas à gauche dans les arbustes. En suivant machinalement les traces de magnésie, sans vous en apercevoir, vous risquez de vous retrouver dans une réalité parallèle qui, à coup sûr, vous fâchera définitivement avec le 5sup d’antan… On a failli se faire avoir tels des ensuqués comme en témoigne cette photo :
Matthias arrive au premier relai mieux réveillé :
Il s’élance ensuite dans une seconde longueur de toute beauté et raide à souhait :
A R2 Matthias rejoint une cordée d’ « estrangèrs ». C’est fou de croiser une cordée venue d’ailleurs, en pleine semaine, hors vacances, et dans cette même voie qui est loin d’être la plus classique ou la plus « commerciale » du coin. L’aventure a ses adeptes, magnifique !
La 3ième longueur est superbe. La première moitié présente une difficulté homogène et se protège bien. En haut ça se corse. Un petit pas d’A1, le seul que l’illustre Patrick Berhault n’a pas réussi à libéré, est nécessaire. Pour les puristes, une variante à gauche en 6c+/7a permet de contourner ce pas. On la doit à la cordée Stéphane Benoist / Sébastien Gagnard en 2017.
Matthias dans le pas d’A1 :
Matthias sort à R3 :
Pour partir de R3, il faut descendre et traverser 4m à gauche :
Dans la remontée, invisible depuis R3, il y a le crux de la voie : un pas de bloc qui demandera de serrer fort deux microprises et monter un pied droit au-dessus des oreilles. Depuis le passage de la cordée Benoist/Gagnard en 2017, un bon piton très utile protège le pas.
R4 se confectionne dans un trou improbable, le nid d’hirondelles. Avec Matthias, on apprécie d’être là :
La longueur après le nid d’hirondelles est magnifique. On en oublie, pas trop quand même, les quelques prises mouvantes. Nous l’avons poussée jusqu’à la grande rampe de la planche à laver. L’option n’est pas la meilleure (beaucoup de matériel, grosse gestion du tirage). Il vaut mieux s’arrêter avant la traversée à droite sous le big roof de la corolle :
Matthias débouche sur la planche à laver, à R5 :
Puis repart aussitôt dans L6 le long de la planche à laver :
La dernière longueur en 5b remonte une seconde rampe de toute beauté jusqu’au sommet de la paroi du Giet d’Aiglun :
Au sommet nous contemplons la paroi Sud-Est du Mont Mal où il reste de la place pour nombre de nouveaux itinéraires :
Nous sommes très heureux avec Matthias d’avoir eu la chance de grimper ce « petit » monument local. Quel privilège de se frotter à ce type voie. L’audace des ouvreurs nous a, une fois de plus, laisser totalement admiratifs.
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