Voie Cassin, éperon Walker, Face Nord des Grandes Jorasses
Le 5 août, la face Nord des Grandes Jorasses est enfin suffisamment sèche pour envisager l’ascension de la voie Cassin à l’éperon Walker.
Me re voici donc sur la terrasse du refuge de Leschaux accompagné cette fois de Pierre-Olivier.
Cela fait maintenant plusieurs années qu’il rêve de grimper cette voie mythique des années trente. Alpiniste depuis bien longtemps il a déjà réalisé de nombreuses courses dont la Contamine au Grand Dru et l’Innominata cet été.
Il est donc bien acclimaté et en pleine forme pour affronter les 1200m d’escalade de ce fameux éperon Walker.
Après un super dîner en terrasse servi par Chloé, la Gardienne du refuge, le réveil sonne déjà… il est 1h du matin.
À 1H20 nous quittons le refuge pour rejoindre le pied de la face. J’ai déjà grimpé cet itinéraire une fois. J’en garde un super souvenir et aujourd’hui j’ai hâte de remettre mes doigts dans cette voie mythique.
Pierre-Olivier a l’air d’être bien prêt lui aussi à s’élancer dans cette imposante face Nord.
2h plus tard c’est parti !
Quand le soleil commence à éclairer le haut de la face, nous avons déjà grimpé le dièdre Rébuffat 6a indécôtable… et nous sommes maintenant au pied du dièdre de 70m, un des passages les plus esthétiques de la voie.
PO grimpe très bien et on voit à sa façon de gérer son effort qu’il a l’habitude des longues journées en montagne.
Les passages marquants se succèdent, le pendule, les dalles grises, les dalles noires,…
Arrivés au Névé triangulaire, nous mettons les crampons que nous garderons jusqu’au sommet. Cet été les cheminées rouges sont bien en glace ! 2 piolets ne sont pas du luxe !
Nous rattrapons une cordée de Bosniaque 150m sous le sommet, ils sont bien fatigués, c’est leur 3ème jour dans la face ! Chacun vit ses rêves à sa manière libre de ses propres choix, vive l’alpinisme !
A 14h30 nous nous rétablissons au sommet et pouvons profiter de ce précieux moment. C’est pour ces courts instant que notre métier de guide est si magique.
Bravo Pierre-Olivier !
Dans la descente nous croisons la célèbre cordée Billon-Oddo qui vient de parcourir à la (petite) journée la voie Manitua ED+ à la Pointe Whymper. Le temps pour notre cordée de boire un coup, d’enlever une couche et de mettre un peu de crème solaire qu’ils sont déjà loin dans la descente ! Chacun son rythme
Nous arrivons au refuge non gardé de Boccalatte à 18h30. La fatigue commence à se faire ressentir et nous décidons de nous arrêter ici pour y passer la nuit.
Prendre le temps de ne pas rentrer en ville à toute vitesse après une grande course est finalement agréable et permet de redescendre en douceur du monde d’en haut.
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